Fin du capitalisme

Pourquoi n'entendons-nous plus les voix mélodieuses des Milton Friedman, Hayek, Salin palinoder ? Et les accents suaves des monétaristes hardcore, de la banque mondiale, du FMI et de la BCE ? Où sont désormais les discours responsabilistes du sarkozysme triomphant, le malthusianisme dédaigneux et l’hyper-dérégulationnisme qui a régné sans partage dans tous les champs de la société depuis 30 ans ?

Et les blogueurs ultralibéraux ? Tiens, c'est marrant, chez le plus acharné d'iceux, pas un mot sur la crise "systémique" qui fait la démonstration de la nocivité radicale de l'économie de marché depuis qu'elle s'est invitée sur les places boursières. Ca parle 35 heures, "stéréotypes antijuifs", subsidiarité, forum de Davos - mais la crise mondiale ? Que dalle !

Le capitalisme financier, sa spéculation, sa mystique du marché sont en train de s’effondrer et d’écraser sous leurs poids des millions de personnes. Et Sarkozy tire profit de cette crise pour renforcer sa politique (et le système) en promettant de le « moraliser ». Comme s’il en avait simplement le pouvoir…

Rappelons que Laurence Parisot était opposée à un encadrement légal des parachutes dorés il y a seulement six mois. Que Sarkozy voulait importer le système américain des « subprimes » en France pendant la campagne des présidentielles.

A partir d’aujourd’hui, que vaut la parole d’un néolibéral ? Continuera-t-on à écouter religieusement ces dizaines d’experts nous seriner que la spéculation ne fait qu’accentuer légèrement les mouvements des marchés ? Que la mondialisation est heureuse ? Que l’économie de marché est le meilleur des mondes ? Que l’Etat est un poids contre lequel il faut lever des « boucliers » (fiscaux) ? Au moment où les nationalisations pullulent sur la planète entière, les sectateurs fanatiques du libre marché vont-ils avoir encore droit au chapitre ?

Dans le même temps, alors que 700 milliards de dollars et 120 milliards d’euros (payés par nous) sortent des caisses « vides » de nos Etats pour sauver les banques ; le « trou de la sécu » est alimenté à coups de déremboursements, de franchises médicales et d'explosion des tarifs de soin (payés par nous). Il ne s’élève pourtant qu’à 8,9 milliards d’euros, une paille. Mais que vaut la santé et la vie des gueux face au bien-être des dirigeants véreux des institutions financières ?

Face à la clique au pouvoir qui a tout mis en œuvre pour que le système économique soit ce qu’il est, il faut opposer une fin de non-recevoir systématique. Au lieu de quoi les « socialistes » hésitent entre l’abstention et le soutien au RSA, qui accorde 110 euros supplémentaires aux exclus de ce pays. En échange, le RSA ouvrira la boîte aux effets d’aubaine, la trappe à bas salaire, à temps partiel et à emplois précaires. Heureusement que Sarkozy a "un plan" pour nous sortir de là !

Il y a quelques années, on entendait ce slogan amusant : "Le capitalisme ne s'effondrera pas tout seul, aidons-le !". En fait, il semble qu'il est précisément en train de se casser la gueule tout seul. Et que c'est nous qui allons le payer. Certainement pas les "pansus porcs de la finance".

18 jours à 758 333 dollars par jour...

Alors que les pauvres sont sommés de fermer leur gueule et de se contenter, s'ils ont plus de 25 ans, de 110 € mensuels contre leur force de travail (RSA) ; les banques récupèrent 700 milliards de dollars et 120 milliards d'euros parce qu'elles rencontrent des "difficultés".

"Quand tu crèves de faim dans les encoignures de New York City, USA, ou de Paris, France, jamais on ne te fait le moindre plan de sauvetage - on te montre plutôt que si que t’en es là, en faillite et mendiant comme un cauteleux bâtard une hypothétique pitance, ben c’est pour la (simple) raison que t’as laissé passer le train de la mondialisation heureuse, et où t’étais, bordel de merde, quand la dame est venue te prévenir que ta flexibilité donnait à désirer ?"

"Maintenant que tout le monde a pu vérifier que le capitalisme est l’arnaque du millénaire, où les caisses prétendument vides soudain se remplissent quand il s’agit d’organiser le sauvetage des pansus porcs de la finance : la gueusaille risque de s’imaginer, plus fort qu’hier, qu’un autre monde est possible - et que les marchés ne sont pas l’universelle panacée que disent nos journaleux." (Sébastien Fontenelle)

Il y a mieux: : Alan Fishman, PDG éphémère de la banque Washington Mutual, en faillite, est resté en tout et pour tout 18 jours à son poste. Il a touché, pour cet intermède triomphal (qui a mené l'institution à la banqueroute) plus de 13 millions de dollars. Soit, comme le calcule Libération (29/09/08), 758 333 dollars par jours.

Mais par contre, si t'es un connard de chômeur, un fils de pute d'étudiant ou un RMIste, tu peux aller te faire foutre pour avoir un ticket restaurant supplémentaire : les caisses sont vides ! Et les médicaments sont de plus en plus déremboursés pour combler le "déficit" de la Sécu : les caisses sont vides ! Les caisses sont tellement vides que 30 000 fonctionnaires ne seront pas remplacés l'année prochaine. Tellement vides aussi que les riches ont pu jouir de 15 milliards de cadeaux fiscaux en 2007.

Les caisses, prétenduement vides lorsqu'il s'agit de sauver des vies ; se remplissent pour sauver des banques. C'est quand qu'on fout le feu ?