Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle ?

L’heure était venue pour nous, Sabotage, de nous pencher enfin sur un sujet qui mérite amplement que nous y introduisions un peu de notre esprit critique et déconstructeur : la sexualité. Le sujet étant vaste, nous avons dédié nos nuits blanches à la recherche d’un premier angle d’attaque, jusqu’au jour où est tombé entre nos mains un court essai de Marcela Iacub, intitulé Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? (qui date de 2002 et est édité chez Points en édition poche).

Le texte prend la forme d’une fiction ludique, au cours de laquelle une héroïne astucieusement nommée Louise Tugènes, dans la pure tradition des Ingénus littéraires, avance dans un monde qui veut se faire croire a tout prix que la « libération sexuelle » est un acquis alors que, manifestement, il n’en est rien. La théorie de Marcela Iacub est la suivante : initialement voué à combattre la « domination masculine », le féminisme majoritaire, une fois institutionnalisé (politiquement, socialement, intellectuellement) a sciemment abandonné le projet de donner aux femmes les conditions d’accès au pouvoir et à l’indépendance, pour au contraire affaiblir les hommes au moyen d’un arsenal moral, rhétorique, législatif, tout en maintenant les femmes, de fait, dans une position d’asservissement.

Ainsi en est-il de la loi sur la parité des listes électorales, qui revient à considérer que les femmes n’ont pas les capacités suffisantes pour s’en sortir sans qu’on leur mette le pied à l’étrier. Ainsi en est-il de l’instrumentalisation qui est faite des « tournantes » : au nom d’une idée de la Femme, que l’on essentialise comme un être maternel et fragile, on considère qu’une femme ne peut pas accepter de participer de son plein gré à des tournantes, et on va jusqu’à leur arracher a posteriori l’aveu d’un non-consentement pas forcément conscient (inutile de préciser qu’il ne s’agit en aucun cas de dire que toutes les filles qui participent à des tournantes le font volontairement, dans la joie et la bonne humeur). Ainsi en est-il des débats autour de la famille, de la procréation artificielle sans mère porteuse, cannibalisés en permanence par ceux et celles qui, au nom du féminisme, essentialisent « La Femme » comme une mère en puissance. Au final, hommes et femmes sont opprimés mais sont priés de se consoler en voyant le sexe opposé l’est tout autant.

Contre cette tendance du féminisme contre-révolutionnaire qui s’appuie sur la mise en valeur de prétendues différences, voire de conflits fondamentaux, indépassables et structurants entre les hommes et les femmes (ou encore entre l’Homme et la Femme pour reprendre leur phraséologie créationniste), Marcela Iacub propose au contraire un féminisme « indifférentialiste », visant donc à abolir toute différence entre hommes et femmes au-delà du génome. Ce qui revient à nier toute essentialisation de « la Femme » comme de « l’Homme », et à ne pas cultiver la « spécificité maternelle » des femmes dans le but unique de justifier, en quelque sorte, leur existence sociale. Et cela touche encore non seulement au droit et aux mentalités, mais d’une manière plus large au fondement de notre culture, qui refuse obstinément de sortir d’une dialectique artificielle et bas de gamme « oppresseur / opprimé », maintenant autour du sexe et de ses représentations toute une toile de phobies culpabilisatrices héritées d’un passé religieux et obscurantiste.

Car en plus de la question du féminisme, dont Marcela Iacub traite dans les grands largeurs, c’est également à celle de la place du sexe dans la société que s’attaque Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? . Les exemples récurrents de la pornographie et de la prostitution en disent long sur la normalisation que la culture tente d’imposer à la sexualité des acculturés.

En plus des thèmes que nous venons de citer, il faut également évoquer les questions délicates car plus minoritaires telles que l’instrumentalisation de la parole des enfants dans les affaires de pédophilie, la définition même de ladite pédophilie (dont des parents et des associations paranoïaques abusent jusqu’au délire), de la pénalisation du viol (presque autant que le meurtre dans la loi française !) et de la très ténue notion de consentement, que Marcela Iacub traite quasiment comme une scientifique, avec une rigueur dont on oublie trop souvent qu’elle est indispensable dans ce genre de débats.

« Anti-féministe parce que féministe, et inversement », Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? est, à notre sens, la pierre d’où il faudra partir pour reconstruire ce que les féministes d’hier ont laissé tomber.

33 commentaires:

Anonyme a dit…

Que le viol soit criminalisé, c'est vraiment gênant ?

"et de la très ténue notion de consentement, que Marcela Iacub traite quasiment comme une scientifique,"

C'est-à-dire ? Qu'est-ce qu'elle dit là-dessus ?

Anonyme a dit…

Je vous souhaite une très bonne année 2008, et bonne continuation pour votre blog, bien à vous, Arnaud du blog http://segoleneroyal2012.over-blog.fr/

Anonyme a dit…

« On considère qu’une femme ne peut pas accepter de participer de son plein gré à des tournantes, et on va jusqu’à leur arracher a posteriori l’aveu d’un non-consentement pas forcément conscient »
Quelle mélange ! On avoue une faute... Comment le non-consentement peut être considéré comme une faute ? Quel renversement de rôle dans l’utilisation des mots ! La victime n’est pas fautive. Et si on peut arracher quelque chose dans ce cas-là, c’est plutôt le dépôt d’une plainte... quand les commissariats ne traînent pas les pieds pour enregistrer celle-ci ( ne serait-ce que pour ne pas trop gonfler les chiffres de la criminalité ). La réalité de loin la plus fréquente c’est au contraire d’« arracher a posteriori l’aveu d’un consentement pas forcément conscient »... en fonction du principe ancestral : « c’est qu’elle l’a bien voulue ».

« Sortir d’une dialectique artificielle et bas de gamme « oppresseur / opprimé »...
Va dire aux femmes ( car le plus généralement c’est des femmes ) qui subissent (au travail, en famille... ) le harcèlement moral, la mise à l’écart, la dépression, et en viennent aussi au suicide, que leur position d’opprimée c’est « bas de gamme » et artificiel. Lis les livres d’Hirigoyen, de Nazar-Aga, Cyrilnuk... et tu verras -si tu n’as jamais rencontré ce genre de situation-, que la victime doit d’abord se faire reconnaître comme victime. Se reconnaître comme victime. Le pervers pratique en effet le renversement de rôle, faisant passer sa victime pour un être nuisible et encombrant, cause de tous les malheurs. Affermissant ainsi sa position, et agissant impunément, parce que masqué.

Effacer l’essentialisation de « l’Homme » et de « La Femme » peut être un but louable, que proposent certaines théories progressistes, notamment les « queer (ou gender ) studies ». Mais systématisé, cet effacement a des effets dévastateurs. Tout comme estomper la différence entre bourreau et victime, comme le fait Iacub. C’est exactement comme ceux qui disent qu’il n’y a plus de lutte des classes, plus de riches et de pauvres. C’est évidemment le discours des riches, pas des pauvres... Dire qu’il n’y a plus de différences, ce n’est pas faire disparaître celles-ci, c’est les renforcer.

« La très ténue notion de consentement, que Marcela Iacub traite quasiment comme une scientifique » ... Ton post revient plusieurs fois sur cette notion de consentement ( liée au binômes conscient/inconscient, être/culture ) On aimerait vraiment que tu en donnes une définition, ou au moins une ébauche de définition. Car tout semble tourner autour de ça. Et aussi, me semble-t-il, des revendications issues des « gender studies ». Le découplage entre sexe et genre, entre sexe biologique et sexe « acculturé » est certes judicieux. Mais en arriver à une compétition entre femmes victimes de l’homophobie, et femmes dans une relation heterosexuelle ( mères, ou objets de tournantes ) victimes « d’une dialectique artificielle et bas de gamme « oppresseur / opprimé »... est inacceptable.
Je trouve désastreux qu’il faille choisir entre le bien-être des homosexuels et des hétérosexuels. Les deux ont droit au respect de leur choix, ou de leur inclination sexuelle. Et il faut agir en ce sens, et avec des lois, et même des lois répressives. Parce que dans la relation que tu qualifies de « bas de gamme » d’oppresseur à oppressé, le dernier ne renonce pas à son pouvoir et à sa perversité par seulement des discours ou de belles théories, telles celles de Iacub ( au passage, il serait intéressant de nous dire ce qu’est une relation « haut de gamme », et surtout comment on l’obtient. Pas intéressant, non : capital ).
Je trouve odieux que cette critique du féminisme vie à la haine des mères. Quelles que soient les institutions, quelles que soient les religions, ou même leur absence, il y aura toujours des femmes qui voudront être mères, et elles sont pas méprisables pour autant.
On sent bien ce règlement de comptes, récurrent, entre féministes : les féministes « homos » reprochant aux féministes « heteros » de les avoir abandonnées en cours de route après avoir obtenus des aménagements de leur condition, sans se soucier que les premières avaient à faire à une double oppression, à la fois de par leur sexe, mais aussi de par leur inclination sexuelle. Retour d’asenceur : les aménagements obtenus par les secondes sont remis en question par les spremières - la victime de viol n’est pas si non-consentante que ça, l’enfant ayant subi des attouchements n’est pas si innocent, les prostituées ne sont pas si malheureuses qu’on le prétend ... Une réalité minoritaire, que je ne nierais pas, ne saurait légitimer, à mon avis, une critique aussi fondamentale de ces « aménagements » tant vilependés.
Je ne vois pas l’intérêt de cette compétition entre victimes, sinon à les décrédibiliser toutes. Le discours des « plus victimes parmi les victimes » se confond ici avec celui des pervers. Ta lecture candide de ce livre ne t’as pas permis de voir cette alliance objective absolument malsaine...
Je pense que ce livre est inspiré par ce combat entre féministes « gays » et féministes « hétéros », les premières reprochant aux secondes de se couler dans des institutions oppressives, allant jusqu’à remettre en question toutes les avancées, en jettant la suspicion sur les mobiles de celles-ci. Si on peut gloser à juste titre sur les excès et les dérives liés à la haine du corps et de la sexualité ( et des femmes, et des homosexuels... ), on ne peut oublier que la répression de l’abus sexuel des enfants, du viol des femmes, du harcèlement moral, c’est d’abord et surtout la répression d’une relation perverse d’abus de faiblesse, d’oppresseur à opprimé. Les raisonnements filandreux, qui voudraient nous faire croire que les exceptions ( bien réelles, qui doivent être combattues ) sont la règle, rendraient les victimes sans défense, dans un monde où le renard serait libre au milieu de volailles libres ( un monde très libéral, où l’essentialisation est absolument gommé, au profit d’une égalité proclamée de principe ). Dans ce poulailler libéral, si la poule se retrouve entre les dents du renard, évidemment c’est qu’elle l’a bien cherché... Qu’elle se console en se disant que la différence entre poule et renard est quelque chose de très surfait !!

Ne pas voir la face sombre de ce livre, comme de toute thèse, est une erreur très regrettable.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.

Frédéric

Anonyme a dit…

"Effacer l’essentialisation de « l’Homme » et de « La Femme » peut être un but louable, que proposent certaines théories progressistes, notamment les « queer (ou gender ) studies ». Mais systématisé, cet effacement a des effets dévastateurs. Tout comme estomper la différence entre bourreau et victime, comme le fait Iacub. C’est exactement comme ceux qui disent qu’il n’y a plus de lutte des classes, plus de riches et de pauvres. C’est évidemment le discours des riches, pas des pauvres... Dire qu’il n’y a plus de différences, ce n’est pas faire disparaître celles-ci, c’est les renforcer."

En gros toi tu es contre l'essentialisation des genres, mais par contre tu passes ton temps à essentialiser les victimes (femmes faibles et toujours opprimées) et les bourreaux (hommes forts et tojours oppresseurs).

Pour ma part, je pense qu'il y a une erreur majeure dans votre texte, sur l'idée que c'est un fémininsme "homo" qui est porteur de toute cette critique et qui se construirait contre le féminisme "hétéro". Défendre la prostitution, la fin de la répression ahurissante qui s'abat sur le viol, conçu judiciairement comme un "meurtre psychique", défendre le droit à la non-maternité, au multipartenariat, etc., n'a rien à voir avec des revendications "homosexuelles" (où donc êtes-vous allé puiser cette idée ???).

On parlera bien plus volontiers de féminisme "pro-sexe".

Et bien non, la femme n'est pas toujours la violée, l'opprimée, que la société construit ; et la victime n'est pas toujours si victime que ça, il n'y a dans ce domaine pas plus d'essentialisation qui tienne que dans d'autres.

A l'inverse, le féminisme que vous souhaitez, non-libéral selon votre terminologie, ne serait-il rien d'autre qu'un féminisme victimaire et répressif ?

Enfin, il faut lire absolument l'anti-manuel d'Education sexuelle de Marcella pour comprendre qu'elle a une vision alternative, construite, cohérente judiciairement, pour remplacer le droit actuel qui est une survivance médiévale faîte de mystiques anti-sexuelles, d'enfermement de la femme dans un rôle de victime perpétuelle et de machines répressives barbares.

vlg a dit…

«Et bien non, la femme n'est pas toujours la violée, l'opprimée, que la société construit. et la victime n'est pas toujours si victime que ça,»

Ça c'est sur, il existe un certain nombre de pseudo-victimes se faisant passer pour des victimes (pas forcément toujours consciemment d'ailleurs).

Mais combien de vraies victimes pour un seul de ces cas ? Est-ce que sa justifie de crier haro sur le féminisme actuel ou de dire que cela ne sert qu'à "affaiblir les hommes" ?


«on considère qu’une femme ne peut pas accepter de participer de son plein gré à des tournantes»

Sachant que tournante est un euphémisme pour viol collectif, je ne vois pas comment on pourrait en trouver des consentantes


«la loi sur la parité des listes électorales, qui revient à considérer que les femmes n’ont pas les capacités suffisantes pour s’en sortir sans qu’on leur mette le pied à l’étrier.»

Je suis très partagé sur cette loi, mais laisser la "nature" faire le boulot tout seul n'a semble t'il pas donné beaucoup de bon résultats concernant la parité dans le domaine politique jusqu'à présent.

«Défendre la prostitution»

J'aimerais bien savoir combien de nana et de mecs, quelques années après s'être prostitués, défendent toujours la prostitution comme une activité saine et normale (ce qui ne justifie pas les attaques sur les prostituées)

«la fin de la répression ahurissante qui s'abat sur le viol, conçu judiciairement comme un "meurtre psychique"»

Je ne sais pas si le viol est trop ou pas assez réprimé judicièrement réprimé, mais je sais que cela atteind gravement les victimes (hommes ou femmes), plus que de simples actes de violences.

«défendre le droit à la non-maternité»

Je connais pleins de personne sans gamins, je n'ai encore jamais vu passer de projet de loi forçant à procréer.
Alors si la encore, il y a des gens avec un comportement agaçant qui considèrent qu'une nana ne peut être une vraie femme que si elle a des gamins, on ne peut pas dire qu'en france cela soit particulièrement génant.

«au multipartenariat»

Qu'est il entendu par multipartenariat ? parce que dans sociétés où la polygamie est pratiquée, le femmes ne semblent pas particulièrement plus libre qu'ailleurs. Et même plutôt moins.

Anonyme a dit…

Je suis pour la légalisation de la polygamie (ie polygynie et polyandrie), c'est une questionde liberté individuelle de pouvoir vivre avec autant de gens qu'on veut, voilà. Et puis dans le cas des familles polygynes, ça donnerait un statut juridique au deuxièmes, troisièmes, quatrièmes... épouses qui pour l'instant ne sont évdimment pas reconnues par la loi française.

Sur le reste, d'accord avec VLG.

Anonyme a dit…

Edit : Jordi, pas Jord.

Anonyme a dit…

Ce que je fais de la libération sexuelle ?
Je baise des femmes de droite sans leur donner d'orgasme.

Pour venger tous les pauvres...

Anonyme a dit…

à VLG

"Mais combien de vraies victimes pour un seul de ces cas ? Est-ce que sa justifie de crier haro sur le féminisme actuel ou de dire que cela ne sert qu'à "affaiblir les hommes" ?"

Le féminisme dominant actuel est surtout un agent de répression, plus que d'affaiblissement des "hommes" dont nous nous contrefoutons.

"Sachant que tournante est un euphémisme pour viol collectif, je ne vois pas comment on pourrait en trouver des consentantes"

Iacub considère qu'une tournante n'est pas nécessairement un viol, dans ce domaine mes connaissances sont cependant limitées. Il s'agit juste de montrer que la société répressive n'arrive pas à concevoir qu'une femme puisse tirer librement du plaisir avec plusieurs partenaires et de façon violente. Comment les femmes doivent être ni-putes ni-soumises, en somme.

"Je suis très partagé sur cette loi, mais laisser la "nature" faire le boulot tout seul n'a semble t'il pas donné beaucoup de bon résultats concernant la parité dans le domaine politique jusqu'à présent."

Je suis d'accord, l'envers du décor c'est que la loi débilise les femmes.

"J'aimerais bien savoir combien de nana et de mecs, quelques années après s'être prostitués, défendent toujours la prostitution comme une activité saine et normale (ce qui ne justifie pas les attaques sur les prostituées)"

Sur ce point, la réponse est plus aisée. De très nombreuses personnes, même quelques années après s'être prostitué, défendent toujours la prostitution comme une activité saine et normale. Cf. www.lesputes.org (entre autre). La métanarration dominante de la prostitution comme martyre ne doit pas aveugler les gens de bonne volonté.

"Je ne sais pas si le viol est trop ou pas assez réprimé judicièrement réprimé, mais je sais que cela atteind gravement les victimes (hommes ou femmes), plus que de simples actes de violences."

1) Le viol est TROP réprimé en France. Il est réprimé à même hauteur qu'un meurtre pur et simple, quand ce n'est pas plus (lire le livre de Iacub).
2) Le viol atteint gravement les victimes, plus que de simples actes de violence : il y a là encore une exhortation sociétale victimaire. On invite les victimes de viol à être traumatisés. On assimile le viol à un meurtre psychique. Toutes ces affirmations sont formidablement étayées par Iacub dans son bouquin, ainsi que dans le très bon "Antimanuel d'éducation sexuelle", écrit avec Patrice Maniglier.
3) Pour chipoter, l'expression "acte de violence" est aussi vague que celle de "viol" ; la répression judiciaire monolithique en est d'autant plus écoeurante et profondément injuste.
4) Iacub invite, au contraire, à considérer les "agressions sexuelles" comme de simples "violences", ce simples "agressions", au même titre qu'une baffe ou qu'un coup de boule (proportionnellement en fonction de la violence de la chose, évidemment). Elle prend appui sur l'élargissement considérable de ce qui relève, judiciairement, du "sexuel" : aujourd'hui, une caresse relève du délit sexuel, et même un simple geste exhibitionniste, sans contact. A ce titre, explique Iacub, "tout est sexuel", et plutôt que de criminaliser de façon délirante des actes violents parce qu'ils seraient "sexuels" (il y a là une sorte de fantasme psychiatrisant du sexuel toujours traumatique), il faut ramener chaque acte à un acte de violence simple, sans apprécier ce qu'il y a de "sexuel" là-dedans. Le titre d'un autre bouquin de Iacub illustre cette critique radicale de la répression de la sexualité : "Le crime était presque sexuel".

"Je connais pleins de personne sans gamins, je n'ai encore jamais vu passer de projet de loi forçant à procréer.
Alors si la encore, il y a des gens avec un comportement agaçant qui considèrent qu'une nana ne peut être une vraie femme que si elle a des gamins, on ne peut pas dire qu'en france cela soit particulièrement génant."

Il s'agit bien évidemment d'une injonction sociétale, symbolique, et pas de lois ou de règles. Mais bel et bien des "normes". Ce n'est effectivement pas très génant, mais combien les femmes seront plus libres quand il en sera fini du récit maternaliste reproducteur et de la mythologie grotesque du "bonheur d'être mère"...

"Qu'est il entendu par multipartenariat ? parce que dans sociétés où la polygamie est pratiquée, le femmes ne semblent pas particulièrement plus libre qu'ailleurs. Et même plutôt moins."

Par multipartenariat j'entendais tout sauf la polygamie, je n'avais même pas pensé une seule seconde à cette "version" du multipartenariat : lorsqu'on s'attache à la destruction du mariage, on voit mal comment on pourrait défendre, par ailleurs, l'extension du mariage à la polygamie.
Le multipartenariat désignait donc la possibilité de jouir de multiples partenaires, tout simplement. Aucune loi ne l'interdit, là encore (j'anticipe la réponse), mais pourtant le mode de jouissance le plus simple est haï par une grande majorité d'êtres humains...

Anonyme a dit…

"Sur ce point, la réponse est plus aisée. De très nombreuses personnes, même quelques années après s'être prostitué, défendent toujours la prostitution comme une activité saine et normale. Cf. www.lesputes.org (entre autre). La métanarration dominante de la prostitution comme martyre ne doit pas aveugler les gens de bonne volonté."

Trois questions :
-quelle est la part, chez ces putes militantes, de revendication liée à un désir d'auto-reconnaissance, à une volonté d'amour-propre ; et quelle est la part de volonté sincère de détabouïser le sexe et son commerce ?
-peut-on considérer comme valable une revendication de ce type si elle basée sur une simple volonté d'affirmer sa dignité ? Bref, peut-on admettre qu'une oppression soit légitime parce qu'elle est spontanément consentie par l'opprimé ? Tous ceux qui entendent changer le monde répondent que non, et ce n'est pas mépriser les femmes que de dire cela, mais au contraire les respecter, les considérer comme les victimes d'aliénations et tenter de leur faire acquérir la conscience de ce qui se joue derrière la prostitution.
-pourquoi le discours de ces militantes vaudrait plus que celui de toutes les prostituées, bien plus nombreuses, qui affirment que la prostitution est un métier destructeur ?

"1) Le viol est TROP réprimé en France. Il est réprimé à même hauteur qu'un meurtre pur et simple, quand ce n'est pas plus (lire le livre de Iacub).
2) Le viol atteint gravement les victimes, plus que de simples actes de violence : il y a là encore une exhortation sociétale victimaire. On invite les victimes de viol à être traumatisés. On assimile le viol à un meurtre psychique. Toutes ces affirmations sont formidablement étayées par Iacub dans son bouquin, ainsi que dans le très bon "Antimanuel d'éducation sexuelle", écrit avec Patrice Maniglier."

Alors là, excuse-moi, mais c'est complètement idiot. Bien sûr que le tabou du sexe, et partant du viol, est construit ! Bien sûr que oui ! Et alors ? Oui, le viol est un meurtre psychique. Et c'est complètement irresponsable de nier cela. Demande donc aux victimes ce qu'elles en pensent. Ce n'est pas elles qui sont responsables du viol, et ce n'est pas elles non plus qui sont responsables de ce que le viol soit considéré comme l'équivalent (presque) d'un meurtre. C'est un phénomène sociétal, comme tu dis, et pas individuel ; et c'est en fonction de ce que la société nous aura appris à être que l'on réagit face à des situations comme celles-là. Il est complètement illusoire de penser que quiconque pourrait avoir une autonomie de jugement suffisante pour transformer le viol en ce qu'il n'est socialement pas (une simple violence), tout simplement parce que le ressenti échappe au jugement.

C'est de l'intellectualisme, rien d'autre. Les phénomènes sociétaux, on peut les combattre, et c'est nécessaire dans certains cas ; mais nier leur réalité, ou nier leur pouvoir, comme tu le fais, est complètement absurde et contre-productif.

"Par multipartenariat j'entendais tout sauf la polygamie, je n'avais même pas pensé une seule seconde à cette "version" du multipartenariat : lorsqu'on s'attache à la destruction du mariage, on voit mal comment on pourrait défendre, par ailleurs, l'extension du mariage à la polygamie.
Le multipartenariat désignait donc la possibilité de jouir de multiples partenaires, tout simplement. Aucune loi ne l'interdit, là encore (j'anticipe la réponse), mais pourtant le mode de jouissance le plus simple est haï par une grande majorité d'êtres humains..."

Dans le cadre d'une société matrimoniale, la légalisation de la polygamie est un progrès.

Sabotage a dit…

« Trois questions :
-quelle est la part, chez ces putes militantes, de revendication liée à un désir d'auto-reconnaissance, à une volonté d'amour-propre ; et quelle est la part de volonté sincère de détabouïser le sexe et son commerce ?
-peut-on considérer comme valable une revendication de ce type si elle basée sur une simple volonté d'affirmer sa dignité ? Bref, peut-on admettre qu'une oppression soit légitime parce qu'elle est spontanément consentie par l'opprimé ? Tous ceux qui entendent changer le monde répondent que non, et ce n'est pas mépriser les femmes que de dire cela, mais au contraire les respecter, les considérer comme les victimes d'aliénations et tenter de leur faire acquérir la conscience de ce qui se joue derrière la prostitution.
-pourquoi le discours de ces militantes vaudrait plus que celui de toutes les prostituées, bien plus nombreuses, qui affirment que la prostitution est un métier destructeur ? »

C’est à la fois marrant et inquiétant de voir à quel point ton discours correspond à la virgule près à celui que Marcela Iacub déconstruit avec talent dans son livre que – sans vouloir faire les VRP – nous ne pouvons dès lors que te conseiller. Ton discours consiste donc à dire que ce que disent les gens comme lesputes.com, ils ne le pensent pas, et que quand bien même ils le penseraient, c’est par défi, par provocation, par inconscience de la responsabilité qui leur incombe ; en dernier recours ils sont trop minoritaires pour être considérés. Et en même temps, lorsque nous, Sabotage, exprimons une opinion similaire, nous ne connaissons rien, évidemment, de la « réalité » en question. En supposant que tu en saches plus que nous, que tu aies payé de ton corps (enfin plutôt que tu aies été payé pour lui), nous ne voyons pas précisément en quoi cela ferait avancer le débat. Marcela Iacub aborde le problème en juriste, précisément pour éviter ce genre d’amalgames. Ce n’est pas parce qu’il existe une prostitution organisée en réseaux mafieux aux pratiques patriarcales, régressives, misogynes et violentes que toute forme de prostitution doit être traitée comme cette forme particulière. Car il est évident que la prostitution peut être consentie, et le consentement ça consiste à dire « oui ». Qu’on le pense ou non, qu’on soit conditionné ou non, qu’il y ait ou non d’autres intérêts qui pèsent dans la balance. On ne peut pas pondre des lois en considérant le problème sous un autre angle : c’est criminel. Même si l’on met pour cela à mal l’idéologie complètement moyenâgeuse et platonicienne du sexe (métonymie du corps) comme centre nodal de l’intimité, comme l’ultime vestige d’une dignité qu’il ne faudrait à aucun prix souiller. Balivernes ! La démonstration par l’absurde est presque trop évidente : il y a des personnes qui se prostituent et qui se sont prostituées et qui ne sont absolument pas « détruites », bien au contraire. Ensuite, le problème que pose la prostitution, sur lequel nous autres sommes encore partagés et hésitants, concerne l’acceptation qu’elle suppose des fondamentaux de l’économie de marché. C’est à ce titre et à ce titre seul qu’il nous semble que la prostitution puisse être, dans une certaine mesure, regrettable, mais pas plus que quiconque « vend » tout aussi symboliquement sa force de travail à une entreprise. Autrement, je suppose que tu fais partie également de ceux qui condamnent la pornographie ?

« Alors là, excuse-moi, mais c'est complètement idiot. Bien sûr que le tabou du sexe, et partant du viol, est construit ! Bien sûr que oui ! Et alors ? Oui, le viol est un meurtre psychique. Et c'est complètement irresponsable de nier cela. Demande donc aux victimes ce qu'elles en pensent. Ce n'est pas elles qui sont responsables du viol, et ce n'est pas elles non plus qui sont responsables de ce que le viol soit considéré comme l'équivalent (presque) d'un meurtre. C'est un phénomène sociétal, comme tu dis, et pas individuel ; et c'est en fonction de ce que la société nous aura appris à être que l'on réagit face à des situations comme celles-là. Il est complètement illusoire de penser que quiconque pourrait avoir une autonomie de jugement suffisante pour transformer le viol en ce qu'il n'est socialement pas (une simple violence), tout simplement parce que le ressenti échappe au jugement.

C'est de l'intellectualisme, rien d'autre. Les phénomènes sociétaux, on peut les combattre, et c'est nécessaire dans certains cas ; mais nier leur réalité, ou nier leur pouvoir, comme tu le fais, est complètement absurde et contre-productif. »

La productivité, ça dépend du but que tu te fixes, mon coco (enfin notre coco). Le nôtre est de rendre la sexualité le moins problématique possible, et donc de déconstruire les édifices moraux et judiciaires créés abusivement autour de lui. En aucune manière nous ne nions qu’il soit désagréable de se faire violer, surtout si l’on a intégré les poncifs que la société a créés autour de la question. De même, il ne s’agit nullement de faire de la personne qui « subit » le viol la « responsable » de l’acte en question. Essayer de nous faire dire de pareilles inepties, ça relève au mieux de l’amalgame, autrement de la mauvaise foi.

Notre propos porte sur deux points. En premier lieu, au lieu d’accabler les violés réels ou potentiels en les constituant comme les victimes, de fait ou en puissance, d’un « meurtre psychique », d’une catastrophe gravissime qui te frappe dans ce que ta « dignité » a de plus fondamental, il serait plus astucieux de convenir enfin, à l’échelle tant individuelle que sociétale, que le viol n’est pas plus que ce qu’il est, physiquement. C'est-à-dire, une agression. Ce n’est pas à un autre titre que le viol peut (doit) être considéré et, le cas échéant, puni (si tant est que l’on puisse donner du crédit à l’idée de justice sociétale, ce qui est une autre question). On ne peut pas faire du degré de consentement de la victime, par essence inquantifiable et invérifiable, un critère de droit. On ne peut pas baser le droit sur l’avis des victimes, comme tu le voudrais, et comme l’immonde Rachida Dati est en train de le faire, usant à l’envi de la phraséologie et de la figure rhétorique de la victime. On ne peut pas continuer de créer autour du viol, en tant qu’agression, une sorte d’ « exception sexuelle » pour le rendre encore plus traumatisant en vertu d’un socle de valeurs désuètes, qui ne correspondent à rien de concret.

Car la notion de « meurtre psychique », il faudra nous expliquer à quoi ça correspond, concrètement, de manière matériellement vérifiable et quantifiable. Parce que – et c’est notre second point – on en arrive à des cas qui prennent ton raisonnement dans le sens contraire : on fait « prendre conscience » à des victimes « inconscientes » de « meurtres psychiques » qui ne les ont absolument pas traumatisées, ce qui a une double conséquence négative : traumatiser une pseudo-victime qui n’en demandait pas tant, et montrer du doigt, condamner, souvent emprisonner, des innocents, absolument pas conscients d’être des « meurtriers psychiques » ni même, plus prosaïquement, d’enfreindre le consentement d’autrui.

Pour reprendre l’exemple des tournantes, et sans nier aucunement (on précise au cas où) qu’elles puissent ne pas être consenties, il se trouve que dans un grand nombre de cas on fait prendre conscience a posteriori à la « victime » de son statut de « victime », précisément. C'est-à-dire que la société et les dépositaires de l’institution de la justice considèrent a priori qu’il ne peut pas y avoir de consentement dans le cadre d’une tournante, et qu’il est impératif qu’une fille ayant été dans une tournante prenne conscience de l’horreur de sa situation, de la gravité de ce qu’elle a subi, de l’état de délabrement abyssal dans lequel se trouve sa « dignité ». Il est impératif qu’elle prenne conscience que son consentement n’en était pas réellement un, qu’on ne peut en aucune façon consentir à coucher avec plusieurs mecs à la fois.

Il faut être aveugle pour nier qu’il s’agisse d’une manifestation odieuse des méthodes d’une société clairement patriarcale, où est pratiqué un droit non moins patriarcal. Car ces méthodes ne profitent aucunement à une « victime » qui encore une fois n’était absolument pas consciente, à raison, d’en être une, ça ne profite qu’aux tenants du patriarcat : grands frères et pères soucieux de l’ « honneur » de leur famille (hétérosexuels, ils veulent par ce biais ne pouvoir tomber que sur une femme soumise, vierge, ignorant tout, comparativement, du sexe), frustrés sexuels en tous genres comme Fadela Amara et ses ouailles, pour qui le sexe est une question d’honneur, d’engagement fondamental (ce discours revient souvent à essentialiser « la femme » en être-fait-pour-aimer-et-procréer), enfin tous celles et ceux qui ont intérêt à rendre le sexe exclusivement intime et monogame, souvent grave, toujours tabou. En définitive, ça fait beaucoup de bruit pour justifier la frustration, plutôt que d’y remédier.

Sabotage a dit…

(c'était pour Jordi)

Anonyme a dit…

(Pour appuyer Sabotage, les psychiatres reçoivent de plus en plus de personnes traumatisées par le discours sociétal sur le viol ou les attouchements, plus que par le viol lui même, se culpabilisant même de ne pas "être morte psychiquement" et d'avoir su "assumer" la violence à laquelle elles avaient été confrontées...)

Jilian Essandre a dit…

les commentaires sont mieux que le billet lui-même ! (lequel coule un peu de source enfin il me semble)$

j'aime le commentaire de frédéric : le mystère est levé : sabotage est un couple de lesbiennes

Anonyme a dit…

A autre

Quelles sont tes sources?

Je suis psychiatre et vraiment très surprise...
Mes patients ne ressemblent guère à ceux que tu décris.
Ils souffrent bel et bien du viol. Ils tranforment leur corps afin de l'éloigner des standarts de séduction (ils sont anorexiques, boulémiques, obèses) et qu'ainsi aucun regard empli de désir ne puisse se poser sur eux...
Ils sont incapables de retrouver une sexualité et parfois plus de cinquante ans après.

Les plus en perdition n'ont jamais parlé, n'ont pas eu à subir le poids de la procédure.
Paradoxalement ceux qui ont été confrontés à des interrogatoires musclés lors des procès en ont très souvent développé une vraie combativité. Ils se retrouvent plus facilement.

Je n'ai pas de patient qui me dit souffrir du fait que le discours sociétal lui reproche d'aller bien, d'avoir dépassé l'acte de violence.

Alors tes sources m'intérressent.
Tu as piqué ma curiosité.

En ce qui concerne Sabotage, habituellement souvent dans le juste, je vous trouve sur ce sujet très éloignés de la réalité de la souffrance et de la vie des personnes ayant eu à traverser des violences sexuelles.
Votre travail de réfléxion est intérressant mais votre méconnaissance du concret de ces situations transpire...
Une de mes patientes a été,comme bon nombre, pénétrée par son père à l'age de huit ans. Elle en a soixante, et elle ne se lève jamais le matin sans revivre la scène.
Non ce n'est pas la société qui a assassiné son psychisme ...
Je vous l'accorde c'est un sujet passionnant mais glissant...

Shifted a dit…

Mais le viol n'est pas équivalent à une volée de coups donnée! (Même si se faire passer à tabac peut être traumatisant aussi.)

Le corps de la personne violée est utilisé contre son gré par l'agresseur pour lui procurer du plaisir. Bien sûr que c'est humiliant et traumatisant! Ce n'est pas seulement dû au fait que la société place le "sexe (métonymie du corps) comme centre nodal de l’intimité, comme l’ultime vestige d’une dignité qu’il ne faudrait à aucun prix souiller." Tu es contrôlé(e), impuissant(e) et réduit(e) à ton sexe ou ton anus dans lequel rentre ton agresseur pour son propre plaisir. Je sais pas si on peut faire plus clair, mais j'ai dû mal à imaginer qu'on puisse vouloir assimiler le viol à une grosse baffe. (Après je comprends très bien le problème que pose le degré de consentement ou de non consentement, mais la solution proposée me paraît loin d'être la bonne)

J'veux bien qu'on soit underground-rebelle(dans ma grande bonté) mais il y a des limites (le bon-sens).

Anonyme a dit…

Iris,
Mes sources: (^^) mon psy, moi . Enfin, je ne remets pas en cause, une seconde, la souffrance des personnes violées, ni le traumatisme subi... Toutefois, certaines se reconstruisent, font de la résilience, ne le vivent pas comme un traumatisme dévastateur, ont une vie sexuelle, somme toute, satisfaisante , passe par des phases que tu as tout à fait bien décrites mais s'en sortent (accompagnées ou pas)! Ce qui est gênant dans le discours actuel, c'est que toute personne violée est (j'insiste) "morte psychiquement" (Pourquoi cette injonction?), sa vie irrémédiablement gâchée et que si ce n'est pas le cas, elle devient monstrueuse, perverse, puisque ayant décidé d'être vivante, de ne pas se positionner comme victime à vie, de ne pas souffrir et de ne pas avoir souvenir d‘en avoir souffert plus que d‘une autre contrainte, (ni d‘en avoir joui non plus) ... De considérer cette violence au même titre qu’une autre, ni plus ni moins, sans la nier et s’angoisser de ne pas correspondre aux descriptions communément admises…
(L'inceste pose d'autres problèmes, la relation au père, etc...) Voilà! de toute façon il faut réfléchir , se poser des questions, ne jamais globaliser...

Anonyme a dit…

"Bien sûr que c'est humiliant et traumatisant! Ce n'est pas seulement dû au fait que la société place le "sexe (métonymie du corps) comme centre nodal de l’intimité, comme l’ultime vestige d’une dignité qu’il ne faudrait à aucun prix souiller." Tu es contrôlé(e), impuissant(e) et réduit(e) à ton sexe ou ton anus dans lequel rentre ton agresseur pour son propre plaisir."

Il y a probablement un peu de ça quand même, je veux bien admettre que le traumatisme du viol soit en partie construit, qu'on pourrait imaginer des sociétés où il ne soit pas vécu pareil, etc. Et alors ? Pourquoi Sabotage considère-t-il que le douleur réelle des personnes violées ne doit pas être prise en compte ?


"le viol n’est pas plus que ce qu’il est, physiquement. C'est-à-dire, une agression. Ce n’est pas à un autre titre que le viol peut (doit) être considéré et, le cas échéant, puni"
Pourquoi cela ? Le corps n'est pas tout.

"On ne peut pas faire du degré de consentement de la victime, par essence inquantifiable et invérifiable, un critère de droit. On ne peut pas baser le droit sur l’avis des victimes, comme tu le voudrais, et comme l’immonde Rachida Dati est en train de le faire, usant à l’envi de la phraséologie et de la figure rhétorique de la victime."

Je ne veux pas du tout essayer d'estimer le degré de consentement des victimes, ni l'étendue de leur traumatisme, etc. La cruauté de l'acte ne se mesure pas à ses conséquences réelles, mais à celles que le meurtrier pouvait supposer ou voulait entraîner. Et le criminel qui viole une personne sait très bien quelles peuvent être les implications de son geste. Contrairement à ce que tu affirmes, je ne demande pas à ce que les victimes fassent la loi ; je demande au contraire que la loi ne tienne pas compte du sentiment des victimes, mais qu'elle se fonde sur l'ensemble des dégâts, y compris psychologiques, causés dans tous les cas concernés.

Fleur a dit…

Plusieurs fois violemment agressée en vue d'un viol, avec étranglement pour me faire taire et mourir avant qu'on utilise mon corps, je peux vous dire que c'est une approche traumatisante car ce n'est pas l'expérience de la petite mort (qu'on peut avoir par ailleurs même dans des rapports de violence si elle est désirée ou assumée, si j'en crois les blogs des petitestruies et autres garçons maso qui aiment qu'on les malmènent), mais une approche de la mort. De la VRAIE mort. On n'a pas disparu de la surface de la Terre mais de soi. La menace n'est pas tant sociétale que dans le rapport qu'on a avec sa propre idée de l'éternité, c'est comme si tous les cancers, sida et autres saletés du monde venaient s'attaquer à votre intégrité, celle que vous n'aviez jamais eu l'intention de louer ni de vendre, ni de jouer au jeu de la curiosité. Que celui qui a envie de se faire violer soit libre, mais ce rapt de la volonté et du mental en même temps que du corps de l'autre est à considérer comme la volonté d'annihiler la personne violée, le viol c'est aussi une tentative d'assassinat, non seulement du corps proprement dit, mais de l'unicité de l'esprit et de la volonté d'un être: outre les douleurs infections déchirements mutilations et autres petits malheurs apportés par le viol (j'y ai échappé car les viols ont tous échoué grâce au fait que j'ai failli leur crever les yeux, que des gens sont arrivés, et que qq personnes courageuses ont réussi en se mettant à quatre à arracher le violeur fou de mon corps, mais la peur physique violente de chaque seconde est restée pendant presque deux ans, elle s'est atténuée depuis mais reste là, tapie), vous découvrez que vous pouvez mourir là, parce qu'un connard se prend pour le seul être au monde dont les désirs et les perversions devraient être assouvis dans l'immédiat, et qu'il n'a aucunement l'intention de considérer que vous êtes une autre personne avec d'autres désirs qui n'ont rien à voir avec lui.
En fait, je considère que les peines pour viol ne sont pas suffisamment sanctionnées, qu'elles devraient l'être au même titre que la mort, même la mort par accident d'ailleurs (le connard qui tue par voiture me semble également pas sanctionné à la hauteur de de qu'il a fait), et sans doute plus lorsqu'il s'y ajoute de la torture, par exemple, càd viol aggravé. Ce devrait être, même, un acte relevant du crime contre l'Humanité, car c'est un acte que l'on retrouve dans toutes les stratégies guerrières contre les femmes notamment, mais aussi les hommes et les enfants.
Yacub évolue parmi des gens de bonne tenue, elle fait sa pub avec des idées saupoudrées pour un peu scandaleuse, la plupart de ces idées relèvent juste de la capitalisation du corps de la femme, qu'on pourra peut-être mettre en Bourse (avec jeux de mots si ça vous fait plaisir), avec des cheptels de mille ventres de femmes pauvres à louer pour faire des seules femmes riches des personnes dégagées des contraintes perso de la maternité. De l'ultracapitalisme sur le vagin (et le dos) des femmes. Elle, elle s'en fiche, elle a les sous, sa catégorie échappera aux misères infligées aux autres, selon son système de "pensée" et de "carcération" et de mise en carcan (et au carcan) de la femme. Son type de programme d'ailleurs finirait comme dans le roman d'anticipation (misère!, pourvu que non, anticipation!), la Servante écarlate. Votre Iacub ne veut que cela: qu'elle et qq privilégiées soient libres, mais ce sera de la mise en servitude de la plupart des autres. Programme non féministe, je vous le garantis.
Quant à mes agresseurs : deux courent ds les rues, on n'a pas pu trouver qui c'était, pour la 3e agression, on voulait aussi au commissariat juste que je ne porte pas plainte, puisque le mec était sous drogues et qu'il s'était échappé de l'HP... J'étais la 6e femme agressée quand même. Ma plainte a tourné court, étant donné qu'on ne peut (pouvait) faire passer un "fou" devant une cour. Il est retourné en HP, mais comme y a pas de personnel en suffisance, sa nuisance aura peut-être réussi par la suite à tuer de fait une autre femme. Au moins, même si j'ai eu entre autres douleurs un sein noir pendant longtemps, j'ai gardé le coeur qu'il voulait m'arracher avec le sein...
Mais je préviens le prochain, j'ai sur moi de quoi crever les yeux de n'importe quel chien qui essaiera encore. Je n'ai jamais vu de psy, ma haine reste intacte. (et il m'a fallu longtemps pour accepter qu'homme m'approche par la suite, notamment mon ami actuel, ma vie en a été bouleversée, la peur physique est là comme après un attentat ou un violent accident corporel mutilant, j'en sais quelque chose)
Tout ça pour vous dire que vos élucubrations sur les peines et ce que devraient ne pas éprouver les femmes je m'en balance,pures masturbations infantiles, vous n'êtes pas brillants(tes?) comme je suppose que vous pensez l'être.
Merci de ne
Et là je ne vous parle pas en temps que victime ( que vous voudriez tranformer en femme victimaire ou victimiste), mais en tant que possible bourreau si qqn tente encore de m'imposer par le meurtre ou le viol le fait qu'il se sente le roi du monde...
En toute démocratie, je serai prochoix : l'égorgement pour lui ou l'énucléation. Direct! A bas la pseudo justice, la justice par soi-même, c'est mieux!

Fleur a dit…

Ayant évoqué pour vous fugitivement une image de l'agression la plus violente, l'émotion qui en résulté a fait que ne n'avais pas vu les fautes dans mon texte (je ne m'étais par relue avant l'envoi):
-qui tue par voiture NE me semble également pas sanctionné à la hauteur de CE qu'il a fait
-de la torture, par exemple, c'est-à-dire AVEC DU viol aggravé.
-elle fait sa pub avec des idées un peu scandaleuses saupoudrées dans une discours qui relève du tout libéral (à ce niveau là, bientôt la mort sera aussi en vente libre), ...
-que vous voudriez tranSformer en...

Ajout: étant donné que celles qui portent plainte pour viol ou agression ne sont qu'une infime partie de celles qui sont réellement agressées, car elles savent qu'il n'y aura pas tjs de suite, pas facile de rattraper un inconnu fondu ds la foule, et pas encore connu de la police... Je peux vous dire que si on observe ce qui est infligé comme peine aux hommes violeurs (snif, hommes violeurs, hommes victimaires !!!, vous en faites un foin pour ces êtres malfaisants, nuisibles et sans âme!) ce n'est qu'une infime partie de ce qui a été infligé aux femmes en regard.
Dent pour dent, c'est désormais ma devise: vous croyez que c'est de la victimisation? Vous avez un cerveau d'amibe (même si ma formation scientifique date de Mathusalem), et vos avis et opinions semblent dater de l'âge de fer -et encore...

Fleur a dit…

Tant d'absurdités dans votre billet: qui donc voudrait arracher un "aveu" de non-consentement? C'est déjà un calvaire que de devoir aller porter plainte pour ça, et pour éviter que ces délinquants du sexe ne récidivent selon leurs désirs, vous croyez qu'une fille qui voudrait vraiment participer à ces tournantes volontairement s'en plaindrait? On se demande pourquoi...
Et la démarche de prendre tous ces pauvres hommes comme des victimes me semble plus relever des discours de tortionnaires qui ont eu comme stratégie en plus pour bien écraser l'esprit de leurs victimes de faire peser sur elles la faute(!!!) d'avoir été martyrisées.
Pauvres victimistes incohérents! Ils s'écoutent trop, ces catégories d'hommes là, je trouve... un peu de prison et on pleure (ouiiiinnn)
C'est comme pour les menus bobos: le sketch de Foresti sur le gars qui dit qui va mourir quand il saigne parce qu'il s'est coupé le pouce avec une feuille de papier, est un modèle de vérité... pour pas mal d'hommes, j'ai constaté qu'ils ne supportent pas grand chose, des douillets miteux et minables! Pas le mien, remarquez, je suis tombée -ouf- sur une perle: hyper masculin mais intelligent, drôle, pas bégueule, immense, rassurant, calme, fort, gentil, compréhensif pour certaines choses et avec qui j'ai aussi des discussions musclées sur d'autres, bref, le rêve, jamais l'ennui- comme avec certains-, et s'il y a parfois de la mauvaise foi assumée, elle n'est pas nuisible, c'est bien différent de vous, donc.

Unknown a dit…

j'y ai participer l'ancienne révolution et la dernière sexuelle bs, sans regret même que c'a c'est terminé à l'hosto des fois, super ce blog, attention toujours en accord parfait avec sa partenaire...ON VEUT ENCORE UNE RÉVOLUTION SEXUELLE.......

PEACE LOVE SEX

Anonyme a dit…

LA RÉVOLUTION SEXUELLE DES ANNÉES 70 ET 80 90 N'ONT RIEN A VOIR AVEC UN QUELCONQUE CRIME............ELLE ME MANQUE ENCORE........a + PAIX AMOUR DEBOUT ÉTALÉ JAMAIS FORCE

Anonyme a dit…

Devoutness casinos? back this advanced [url=http://www.realcazinoz.com]casino[/url] judgement and tergiversate online casino games like slots, blackjack, roulette, baccarat and more at www.realcazinoz.com .
you can also merge from our new-fashioned [url=http://freecasinogames2010.webs.com]casino[/url] shun at http://freecasinogames2010.webs.com and thunderstruck corporeal folding coins !
another new [url=http://www.ttittancasino.com]casino spiele[/url] in the billet of is www.ttittancasino.com , because german gamblers, offshoot in manumitted online casino bonus.

Anonyme a dit…

torebki damskie włoskie
to torebki mlodziezowe , torebki zamszowe , torebki skórzane damskie . torebki zamszowe , kazar torebki ?

Anonyme a dit…

torebka kuferek
to kazar torebki sklep internetowy , torebki m³odzie¿owe , david jones . torebki skórzane damskie , torebki skórzane damskie ?

Anonyme a dit…

marre de sabotage marre de ce spamer, je resilie

rencontre femme russe a dit…

Très bon article. Voilà des choses que je ne savais pas. Comme quoi on en apprend tous les jours. Je vais vous suivre plus souvent. Dans la jungle des blogs, ce n'est vraiment pas facile d'en trouver un qui donne envie d'être suivi ! Bravo et au plaisir de vous lire !
rencontre femme russe

Pierre a dit…

bonjour,

Il n'y a pas eu de révolution sexuelle, et il n'y en aura pas parce que les femmes ne se sont toujours pas libérées de leur besoin de sélectionner LE géniteur idéal et parce que les hommes ne se sont pas encore débarrassés de leur besoin de féconder un maximum de femmes.

Aussi contradictoire que cela puisse paraitre, la libération sexuelle pacifique et heureuse viendra par la frustration positive :

- Quand les femmes auront frustré leur instinct maternel qui les pousse à sélectionner le mâle qui est porteur du meilleur matériel génétique (santé, force, puissance) et qui leur garantit la meilleure protection pour l'enfant dans les premières années de sa vie.

- Quand les hommes auront frustré leur instinct reproducteur qui les pousse à maximiser leur potentiel génétique et à "désirer" un maximum de femmes.

Qu'on me dise que je me trompe !

L'évidence de l'échec de la libération sexuelle c'est qu'aujourd'hui les hommes autant que les femmes vivent pour un très grand nombre dans une frustration négative et dans la solitude. Les femmes sont insatisfaites parce que les hommes sont de moins en moins conformes au modèle de l'homme fort et protecteur. Les hommes sont insatisfaits parce que les femmes sont toujours aussi "difficiles". Et les uns comme les autres se "soulagent" dans l'abstinence et/ou la pornographie.

De plus, les cadres institutionnels sont détruits. Les morales, religieuses ou philosophiques, qui obligeaient au respect de chacun sont contestées. Le mariage hétérosexuel, qui a pour but essentiel de fidéliser un homme à une femme en lui donnant le pouvoir "politique" sur le foyer en contrepartie de cette frustration, et qui force deux personnes incompatibles à vivre ensemble pour une unique raison, la procréation, est contesté par le mariage entre personnes du même sexe.

Les sexualités évoluent, faisant réapparaitre des méthodes éprouvées. Libertinage, pornographie, sex toys, recours aux prostitué-e-s, homosexualité, transsexualisme, crossdressing, travestissement... Femmes et Hommes trouvent (ou retrouvent) les vieux trucs qui leur permettent de jouir d'un objet sexuel jetable après usage. Surtout un objet qui ne leur pose pas de question ou, dans le meilleur des cas, qui comprend leur fantasme et le joue en toute complicité. C'est tout l'intérêt de l'homosexualité : jouir entre personnes complices qui se comprennent, ce qui est loin d'être vrai dans la relation hétérosexuelle qui est toujours une difficile et incertaine exploration de l'inconnu.

Tout ce que l'on prétend être "libération sexuelle" aujourd'hui n'en est absolument pas une. C'est au contraire une mise à distance de la vraie relation hétérosexuelle entre deux Personnes considérées autrement que comme des objets. C'est le règne de l'égo-centrisme et de la violence, le rejet de l'autre, la consommation, la suprématie de "L'esprit du péché" qui excite autant qu'il repousse, la prostitution de tous pour tous comme le prophétisait le Marquis de Sade. Je suis effrayé du fait que certain(e)s puissent encore contester la réalité du "non-consentement" alors même que tout est fait pour que le consentement à l'acte sexuel soit considéré comme le mal absolu.

Une véritable libération sexuelle devrait autoriser chacun à exprimer son désir sans risque de passer à priori pour une nymphomane, un "obsédé", une salope ou un prédateur sexuel. On en est loin. C'est l'échec de la Révolution Sexuelle et du féminisme.

Salut et Fraternité.


ps : je pense depuis longtemps que Marcela Iacub est soit un faux nez soit une idiote utile de l'ultra libéralisme, développant des thèses "progressistes" qui plaisent à une certaine "gôche" intellectuelle mais qui qui font le lit de la marchandisation de l'humain. Dans le même genre on trouve Rowen Ogien et sa collection de sophismes.

Anonyme a dit…

ItÕs also cast faster so youÕll have Cinerama but also the aggregate you affect is not very large. [url=http://paydayloansdepr.co.uk]payday loans uk[/url] Now onto what payday take until the end of the academic year.

Anonyme a dit…

The only alternate choice left to the Public Adamite is to turn to as financial help can be sought from loans until payday. [url=http://guaranteedpaydayloanshere.co.uk]pay day loans[/url] This is the best way to find the a Payday Loan.

clovis simard a dit…

CERVEAU HYPERMASCULIN(fermaton.over-blog.com)

Anonyme a dit…

I used to be able to find good information from
your articles.

Here is my website :: website