Sondage Opinion Way sur Dati : Bakchich déraille

Le site Bakchich.info, source à laquelle souvent s'abreuve Sabotage, joue au "grand média d'information" en copinant avec Opinion Way (entreprise de questionnaires en ligne rémunérés destinés à valoriser l'exécutif sarkozyste ; lire absolument notre enquête définitive sur le sujet, "Pour en finir avec Opinion Way").

Rien de très surprenant : Bakchich n'est pas Le Plan B. Mais lorsque le sondage en question se prend une avalanche de réactions négatives, la justification bakchichienne devient totalement foireuse et d'une absolue mauvaise foi...

Bakchich publie donc un sondage Opinion Way, "démontrant" (avec forces graphiques Excel) que "51% des Français veulent que Dati garde son poste" (première version du titre). Lorsqu'on connaît les méthodes d'Opinion Way, qui feraient passer la cuisine de l'IFOP ou de CSA pour rigoureuse et rationnelle (c'est dire), on ne s'étonne pas du résultat. En revanche, que Bakchich, censé marquer sa différence avec la médiacratie sondolâtre, s'adonne aux pratiques du Figaro et de la presse gratuite, c'est effectivement très étonnant, et naturellement très décevant.

Le journal feint de ne pas le comprendre. Il risposte en effet aujourd'hui à l'avalanche de commentaires négatifs par une pitoyable autojustification. Lisons-là ensemble...
"Dès le mardi 16 décembre à 08:13, une sanction, anonyme à défaut de divine tombe : « Bakchich semble s’ancrer de plus en plus à droite. » Ah l’insulte, la calomnie. Diable. Pas même un nom que l’on peut traîner en diffamation. Etre de droite, suprême avilissement…"
L'auteur de l'article (Xavier Monnier) souligne que la réaction est anonyme (ça-rappelle -furieusement-les-méthodes-de-la-presse-des-années-trente). Et, démocrate, il rappelle aux ignorants commentateurs anti-Opinion Way qu'être de droite n'est pas condamnable par essence ("Citoyenneté... blabla... démocratie... républicain... gnégné... débat... dialogue...").

Pas question pour Bakchich de battre sa coulpe, de regretter d'avoir déboursé on ne sait combien de centaines d'euros pour se payer cette prestation merdique auprès d'un opérateurs dépourvu de la moindre crédibilité - alors même que le journal est en grande difficulté financière. Pas question de prendre conscience du manque de sérieux des sondages, et particulièrement de ceux de cet institut, ou de leur manque d'intérêt médiatique. Non, cette bérézina était "Une jolie idée" (© Xavier Monnier).
"Attaquée, décrochée au sein du microcosme élyséen, étrillée par le milieu judiciaire dont elle a la charge, Rachida Dati n’a pas le vent en poupe. Et charitablement, Bakchich, dont elle est un peu la seconde muse après la délicieuse Ramatoulaye Yade, a cherché à confronter vision du pouvoir et vision de ses supporters. En se trompant de titre certes. Au lieu d’une majorité de Français, il fallait titrer, comme ce fut fait un temps après « les sympathisants de droite plébiscitent Rachida Dati ». Trois quart des sondés osant avouant qu’ils sont de droite, adorent la Garde des Sceaux. Malgré son côté bling-bling. Malgré ses déclarations sur l’emprisonnement des enfants dès 12 ans. Malgré sa réforme à la hache de la carte judiciaire. Fichtre, l’horrible réalité [...]"
"Confronter vision du pouvoir et vision des supporters"... C'est beau comme du Dominique Wolton. Où est la "vision du pouvoir" dans le flop bakchicho-opinionwaysque ? Où est la "confrontation" (retour au discours citoyenniste) ? Le plus énorme étant cette petite mention : le sondage d'Opinion Way, c'est, bien entendu, "l'horrible réalité". Dura lex, sed lex. C'est peut être pas satisfaisant, mais c'est la froide et intangible loi de la réalité. Hummm, let me laugh Ninja Turtle... Que quelques dizaines de péquins CSP++ rémunérés par des cadeaux, ouvertement de droite, répondent par quelques clics à un questionnaire incitatif, c'est, pour Bakchich, la réalité. Dans le domaine du foutage de gueule, on atteint en effet les frontières du réel.

Le journaliste cite ensuite très longuement un commentaire qui soutient fortement l'initiative de Bakchich. Les précédents commentaires, à charge, n'excédaient pas quelques mots. Mais lorsque vient le temps du plaidoyer, il y a 20 lignes non stop. Dialogue, confrontation, démocratie, hein, Xavier ?

Conclusion de l'ami :
"Bref, en se jetant à contre-courant du pouvoir et de son public supposé, Bakchich a ouvert deux fronts en un papier. Belle rentabilité. Heureusement, il en est des réactions des internautes comme des sondés. Toujours contestables, contestés et puisés dans une minorité."
L'autojustification de Bakchich, on l'aura compris, consiste en une tentative d'irrationalisation des réactions négatives, venant de pauvres hères anonymes qui refusent le dialogue, le pluralisme et la démocratie ; qui sont minoritaires, excédés et ne comprennent pas bien "la réalité", les chiffres.

Or, l'irrationnel, dans cette affaire, est uniquement du côté de l'hebdomadaire, qui a voulu payer son sondage, s'est adressé à l'Institut le plus contesté et l'a commenté de façon malhonête. Les gogos, c'est Bakchich, pas les commentateurs.

Hugues Serraf : la droite néolibérale colonise Rue89

Rue89 fait dans l'ouverture : le député UMP Frank Riester, par exemple, y tient un blog. Mais parmi les contributeurs du site, il y a plus à droite que Frank Riester : Hugues Serraf.

Hugues Serraf à Rue89, c'est un peu comme si Gérard Filoche tenait un bloc-note dans le Figaro. Evidemment, cet hiatus est brandi comme argument pour justifier la chose : Rue89 s'auto-félicite ("ouverture", "pluralisme") et Serraf beugle qu'il est un "libéral de gauche". "Oui, vous avez bien lu. Libéral de gauche", confesse-t-il lui-même d'un ton forban - parce que c'est un rebelle follement anticonformiste qui brise à lui tout seul tout un tas de tabous.

Le "libéral de gauche" défend à peu près tout ce que le régime sarkozyste propose. L'autonomie des universités, la réforme constitutionnelle, le traité de Lisbonne, le service minimum d'accueil à l'école, la privatisation de La Poste, la restriction de l'immigration, la réforme de l'assurance-chômage, le travail du dimanche. Il adore Margaret Thatcher, les OGM, trouve que les saboteurs du rail sont un "panthéon de crétins" (vive la présomption d'innocence) et que les grévistes sont des preneurs d'otage... Le plus savoureux étant sans doute cette justification pleine d'applomb, cette glorification, même, de l'offre d'emploi proposée par l'ANPE : un poste à Pondichéry payé 160 euros par mois. Parce que, n'est-ce pas, "passer un an ou deux dans un pays en plein boom technologique et économique pour un salaire localement raisonnable n’a rien de débile".

On le voit, à côté d'Hugues Serraf, Frank Riester est un bolchevik hirsute.

L'actualité est aux "émeutes" en Grèce, et sur ce phénomène, le chroniqueur de Rue89 a une opinion.

D'abord, Serraf rappelle qu'un lycéen qui manifeste de bonne foi, ça n'existe pas. Et ça, c'est un totem pour tout bon néolibéral-conservateur qui se respecte. "Faites le test demandez à un lycéen (ou à un étudiant) dans une manif contre quoi il proteste au juste et il vous répondra qu'il est venu gueuler contre "la privatisation de l’Education nationale et la destruction programmée de l’université"".

Il faut ensuite s'en prendre à la sociologie et à Bourdieu, passage obligé quand on dévore les "analyses" d'Ivan Rioufol d'une seule main : "Dans Libé, toujours lui, désolé, une sociologue dont je subodore qu’elle possède un poster de Bourdieu au-dessus de son lit, affirmait vendredi que nous sommes sur "une poudrière" et recyclait les mêmes clichés sur le déclassement de diplômés forcés de travailler chez McDo (elle pourrait aussi se demander s'il ne faudrait pas arrêter de former autant de ses futurs confrères chaque année pour éviter ça, mais non...)".

On note la reprise de la critique malthusienne du système éducatif, selon laquelle il faut abandonner les formations littéraires ou en sciences sociales parce qu'il n'y a pas de débouchés. Une ligne très sarko-sarkozyste, pour changer.

On en arrive, après maintes pérégrinations néoconservatrices, à la conclusion en forme d'apothéose : "C’est d’ailleurs l’un de nos seuls vrais points communs avec la Grèce, dont ni la démocratie fragile ni l'économie chancelante ne seront ragaillardies par une semaine de violence nihiliste. Et clairement, les apôtres de "L’insurrection qui vient", saboteurs ferroviaires authentiques ou pas, ne sont porteurs d’aucune bonne nouvelle."

Les violences des jeunes sont "nihilistes". Comme était "nihiliste", selon la presse qui ment, la communauté de Tarnac. On n'objectera pas au joufflu Serraf qu'il ne comprend rien au terme qu'il emploie - par définition, un nihiliste n'utilise pas la violence puisqu'il ne croit en rien (de nihil, en latin).

Face à cette débauche de "libéralisme de gauche" (rappellez-vous), il y a quelques "riverains" de Rue89 (c'est le terme un peu stupide qui prévaut sur le site) qui s'interrogent sur l'appartenance de Serraf à la gauche.

Pour toute réponse, le courageux briseur de tabous ressort un vieil article qu'il avait publié en juin dernier sur son blog dans des circonstances similaires, en l'actualisant un brin (ici la première édition, ici la version réchauffée pour Rue89). Où l'on apprend que Serraf est bien de gauche, évidemment ; mais qu'il s'amuse du manichéisme un peu bouffon qui ne s'accomode pas de la puissante "complexité" et des multiples "paradoxes" de sa philosophie politique.

Malheureusement, la mise au point ne satisfait pas les plus gauchistes des "riverains". Serraf, poussif, ressort son mépris à chaque nouvel interlocuteur. Une fois, deux fois, trois fois... Et là, tout à coup, au milieu de la discussion, ce petit commentaire étonnant apparaît :

"Personnellement, j’hallucine un tantinet au vu de l’agressivité et de la vulgarité crasse des commentaires sur l’article précédent. Tout ça me rappelle fichtrement le ton employé sur les forums de fachouilles. Je suis problablement moizossi un sale socio-libéral-démocrate vendu aux puissances occultes capitalo-mondialiste, mais je tiens à tirer mon bonnet (ne possédant point de chapeau) à H.Serraf pour sa courtoisie, sa patience et sa volonté de dialogue face aux propos carrément insultants de certains qui se lâchent d’autant plus facilement qu’ils sont bien cachés, eux, derrière l’anonymat d’un pseudo".

C'est signé "Eden" (commentaire n°24). Dans une hilarité totale, le lecteur s'aperçoit que Serraf signe ici sous un autre pseudo son petit paragraphe de self-defense pour faire croire qu'il est soutenu et auto-louanger son "courage". Le syndrôme Alain Delon a encore frappé, et le "complexe" penseur parle de lui à la troisième personne !

En langage de "jeune branleur rebelle", on dirait "MDR".

Julien Coupat et Yldune Lévy sont "Détenus Particulièrement Surveillés" !

On l'apprend au détour d'un articulet de Bakchich : Julien Coupat et Yldune Lévy, indûment déportés à la Santé et à Fleury-Mérogis, sont DPS. Détenus Particulièrement Surveillés.

Ce régime de détention spécial, réservé aux "cas" censés être les plus dangereux, les plus susceptibles d'évasion ou de rébellion, a été appliqué aux deux jeunes gens. Il faut dire que le classement DPS est automatique pour les affaires de "terrorisme"...

En utilisant donc la qualification de "terrorisme", rendue possible par une dilution irrationnelle et perverse du sens des mots et l'interprétation policière des actes présumés, l'appareil sadique-répressif a pu garder à vue les jeunes gens pendant 96 heures ; les déporter dans les camps de concentration de la Santé et de Fleury-Mérogis en dépit d'un dossier "sans preuve formelle", ainsi que l'avoue l'accusation ; les classer "DPS".
Le détenu inscrit au fichier D.P.S. se voit appliquer des mesures de sécurité particulières, mais variables selon les établissements. Les fouilles, les transferts et les contacts avec l’extérieur seront strictement surveillés. Ceci entraînant des contraintes pour le prisonnier et bien souvent pour sa famille. La famille déjà pénalisée par l’éloignement du lieu d’incarcération du détenu, conséquence de la centralisation des instructions à Paris, ne pourra effectuer ses visites au parloir que dans des conditions particulières. Les détenus particulièrement signalés- surveillés- n’ayant pas le droit de communiquer entre eux, ne peuvent donc se rencontrer au parloir ni sur le trajet pour y aller ce qui réduit d’autant les disponibilités d’attribution des heures de visites. (prison.eu.org)
A ce stade d'hypocrisie, de manipulation, où l'institution qui porte le nom de "justice" (sombre ironie) agit de concert avec la police, on tremble de rage...

La bêtise des procédures automatiques apparaît dans sa lénifiante horreur. Comme si Yldune et Julien, présumés innocents de faits pour lesquels aucune "preuve formelle" n'existe, étaient susceptibles de s'échapper... Comme s'ils étaient des "terroristes"...

L'appareil répressif, incarné ici par les barbouzards de l'anti-terrorisme, continue sa construction paranoïaque du terrorisme, comme le montre le rapport d'enquête du SDAT, dont voici les premiers mots :

"J’ai l’honneur de vous rendre compte des investigations diligentées en exécution des réquisitions citées en référence et ayant permis d’identifier et de démanteler une structure clandestine anarcho-autonome basée sur le territoire national et se livrant à des opérations de déstabilisation de l’Etat par des actions violentes menées au cours des manifestations se tenant en marge de chacun des grands événements politiques ainsi que par des actions de sabotage des infrastructures de transport."

Une "structure clandestine" tellement clandestine qu'elle tenait l'épicerie du village et louait ses locaux au Maire... "se livrant à des actions de sabotage" (tant la volaille régimaire chie sur la présomption d'innocence)...

Le classement DPS de Julien et Yldune participe de ce travail acharné à constituer des coupables pour rendre légitime l'horreur de la répression policière qui structure le régime actuel.

Les "nihilistes" de Tarnac libérés : la presse et la police déraillent

Les inculpés du 11 Novembre sont libérés.

Souvenons-nous de cette une abjecte de Libération, qui ne respectait pas la présomption d'innocence !

Souvenons-nous de cette une joffrinesque qui reprenait mot pour mot le lexique des barbouzards de l'antiterrorisme, ce concept fumeux "d'ultra-gauche", et la parole du Ministère de l'Intérieur.

Et maintenant, que sonne l'heure des comptes pour la presse régimaire et les journaleux aux ordres.

Que pense Christophe Cornevin de cette libération, lui qui parlait de "nihilistes clandestins potentiellement très violents" ? Lui qui vomissait que, "susceptibles d’être violents, ces nihilistes clandestins voulaient s’attaquer à un symbole de l’État" ? Cornevin, lui aussi, n'a pas respecté la présomption d'innocence, crachant à longueur d'articles diffamatoires que les inculpés étaient de dangereux terroristes.

Le même Christophe Cornevin, visiblement en pleine érection, était pourtant sûr de lui, une garde-à-vue de 96 heures devait normalement déboucher sur des aveux en bonne et due forme : "Les langues peuvent parfois se délier au terme d'une garde à vue de 96 heures, surtout quand des suspects d'à peine 25 ans sont sur le gril".

Pas un mot du Figaro, à 16 heures, sur ces libérations... Etonnant silence, par rapport au traîtement de l'arrestation, avec ses gros titres, ses reportages photos et ses chroniques minutes par minutes ! ("L'ADN au coeur de l'enquête", "Les images exclusives de la caténaire de la peur", etc.). Cornevin, il est où ton ADN censé prouver la culpabilité des "déséquilibrés"?

Et que penser de l'impunité de la racaille qui nous gouverne, de cette Ministre de l'Intérieur qui lâche 150 gorilles de l'anti-terrorisme pour capturer neuf jeunes, des garde-à-vues injustes et dégradantes qui durèrent plus de quatre jours et de ces incarcérations sans la moindre preuve formelle ? Des conférences de presse où MAM assurait que ces "excités" de la mouvance "autonome" étaient les coupables ? Des autosatisfecits de Sarkozy ? Des mines réjouies de Laurence Ferrari, au JT de TF1, lors de l'arrestation ?

Médias, polices, justice, gouvernement : l'épisode a montré qu'ils marchaient main dans la main pour rendre cette société plus violente, plus injuste, et moins libre.

Les méthodes de la juge Muriel Josié : fouiller les anus diffamatoires

La juge Muriel Josié a fait palper l'anus d'un journaliste, à deux reprises, pour un simple délit de diffamation.

On imagine donc que si la juge Muriel Josié "instruit" un dossier un peu plus hard (coups et blessure, par exemple), le prévenu devra s'attendre à un fist en bonne et due forme.

C'est tous les jours que cette "justice" de barbares (sauf la juge Muriel Josié, que son oeuvre rédemptrice soit fêtée pour les siècles des siècles) tabasse, humilie et torture des hommes et des femmes.

C'est au nom de l'idéologie vengeresse et répressive et du "respect des victimes" que les petits procureurs, juges, flics et autres chefaillons reproduisent sur les inculpés les comportements qu'ils sanctionnent.

La juge Muriel Josié - que ses flatulences embaument les palais de justice pendant toute la durée de sa sainte mission ! - n'a pas l'air d'être la moins assoiffée de répression des magistrats de ce pays.

Les bonnes âmes critiquent le fait que ce journaliste ait été traité "comme un criminel". Mais il est également intolérable qu'un criminel puisse être traité de cette façon. Cette douce institution qui porte le nom de "justice", nous estimons qu'elle ajoute de la violence au monde au lieu d'en soustraire, qu'elle est l'exact et radical inverse de "La" Justice, et que la juge Muriel Josié - que chacun de ses détracteurs soit immolé par le feu - est une excellente représentante de l'institution dont elle est issue.

Police partout, justice nulle part.

Libérez Julien Coupat et les autres !

Voilà plusieurs jours maintenant que Julien Coupat et ses "complices" dorment dans les taules concentrationnaires de notre pays.

Leur crime, infâme, ignoble, abject, serait d'avoir ralenti pendant quelques heures les flux de marchandises et d'humains par voix ferroviaire. Ils ont également manifesté. Comme vous, comme nous. Ils possèdent également chez eux des objets métalliques, un ordinateur portable et "L'insurrection qui vient".

Assez de ce régime de fascistes qui accole à ces gens l'épithète imbécile, exorbitant et pathétique de "terroriste" !

Ce ne sont pas des terroristes. Le procureur de la république, aux ordres de la ministre de l'intérieur, provoque une dilution irrationnelle du sens des mots pour mettre au cachot des personnes totalement inoffensives. Si la qualification de "terrorisme" est retenue pour cet acte ; alors qu'est-ce qui, juridiquement, empêche que tout acte malveillant commis à plusieurs lui échappe ? Si le sens de ce mot est extrapolé jusqu'ici, en quoi le fait de crever un pneu de 4x4 avec deux amis n'est pas un acte terroriste ? En quoi le fait de briser une cabine téléphonique n'est pas un acte terroriste ?

Aucune goutte de sang n'a été versée : jusqu'où ira l'hystérie sadique de ce pouvoir ultra-sécuritaire (dont les ressemblances avec le Régime de Vichy s'amoncèlent) ?

Plus personne ne doute des motivations ignobles qui sont derrière l'opération policière et judiciaire lamentable qui brise en ce moment plusieurs êtres humains : il s'agit, pour le gouvernement et ses hyènes, de susciter un énième contre-feux, au moment où sa politique barbare est plus que jamais violente envers la majorité, au moment où le capitalisme le plus débridé, qu'il a contribué à installer, vacille.

Il s'agit de construire un "ennemi intérieur", hypothèse indispensable à tout régime fasciste, à toute reprise en main sécuritaire, à toute restauration nationale.

Il s'agit, pour la ministre de l'intérieur, très prosaïquement, de monter un coup "politique", de se relancer face à un Président qui souhaite l'écarter.

Il s'agit, pour le procureur Jean-Claude Marin, de bâtir et de fantasmer un grand coupable contre lequel pourra se déchaîner l'habituelle monomanie sadique-répressive du petit peuple, et d'ainsi faire oublier ses innombrables casseroles.

Il n'y a aucun élément solide qui puisse autoriser l'Etat Français à garder dans ses bagnes Julien Coupat et ses amis.

Qu'ils les libèrent, car leurs manœuvres de diversion n'ont trompé personne !

Gouvernement de fous, "justice" de barbares, répression de tarés de la civilisation.

Lire absolument la tribune de Giorgio Agamben, "Terrorisme ou tragi-comédie ?"

L'ex-fasciste Gérard Longuet reconverti en curé homophobe

Où sont passées les valeurs d'Occident, auxquelles adhéra Gérard Longuet ? Paganisme, culte du corps, statuaire viriliste ; le sénateur UMP a renoncé à toute cette quincaillerie cryptogay. Apparemment, Longuet a vraiment tiré un trait sur ses errements de jeunesse, il est bel et bien un vieux curé homophobe, totalement ignorant de ce qu'est la sexualité.



Gérard Longuet devrait se voir offrir une formation accélérée en éducation sexuelle, parce que franchement :

- L'homosexualité n'est pas tout à fait une "forme nouvelle de sexualité", comme le couine ce vieux fennec. Platon, ça te dit quelque chose, Gégé ?

- Faire de la prévention contre l'homophobie, c'est pas tout à fait la même chose que faire "la promotion" de l'homosexualité. Ça c'est un trait marquant des discours antigay sur le sujet : toute monstration de l'homosexualité est une promotion, ce qui revient à dire que la majorité des jeunes gens sont en fait tous de sautillantes pédales refoulées et qu'il suffit qu'on leur exhibe une vague photo floutée de baiser entre deux hommes/femmes pour que, toutes barrières rompues, ils s'adonnent au vice sodomitique/saphique...

- L'homosexualité n'a pas plus de "liens" avec la pédophilie que l'hétérosexualité. Après le procès Dutroux, on a entendu personne beugler que la promotion de l'hétérosexualité risquait fort d'encourager de nouvelles séquestrations de jeunes filles.

Les personnes âgées, dont l'activité encéphalique est strictement équivalente à l'activité phallique (théorème de Longuet), ont une vision de la sexualité qui se borne au bon vieux missionnaire reproducteur avec mémère. Il est dommage qu'ils président aux destinées de cette nouvelle Sodome et Gomorrhe qu'est la France.

Christophe Cornevin, fidèle lèche-cul de la droite régimaire

Christophe Cornevin, journaleux du Figaro, a commis un papier en passe de devenir culte ("Sabotages de la SNCF : la piste de l’ultragauche").

Si Sabotage se sentait une affinité avec BHL, il n'hésiterait pas à rapprocher Christophe Cornevin de ses collègues qui sévissaient "dans-les-années-trente".

Après, donc, que le très modéré Christophe Cornevin ait vomis que "susceptibles d’être violents, ces nihilistes clandestins voulaient s’attaquer à un symbole de l’État", il dévoile, attention, "les images exclusives de la caténaire de la peur".

Si ça c'est pas du terrorisme "nihiliste" ultraviolent ultraradical ultragauchiste ultrabolchevik ultradangereux !

Mais Christophe Cornevin, hyène au service de la répression sécuritaire, de la droite qui rafle et qui expulse, ne s'arrête pas là, non non !

Voici son papier, réactualisé, sous un nouveau titre, tout frais, d'aujourd'hui : "Sabotage du rail : l'ADN au coeur de l'enquête".

Sabre au clair contre les gauchisses !

Le "cerveau" du groupuscule ultraterroriste ultraméchant ? Julien C. "Cet ultra de 34 ans aurait pu avoir une vie sociale parfaitement intégrée s'il n'en vomissait pas les règles", dégorge, psychologue, Christophe Cornevin. "Se réclamant de l'héritage d'Action directe, des Brigades rouges italiennes et d'un esprit libertaire post-soixante-huitard assez paranoïaque, ce fils de cadre supérieur a confortablement grandi à Paris". On croirait une expertise psychiatrique en milieu carcéral.

Il est à noter que Christophe Cornevin ne respecte pas la présomption d'innocence.

Christophe Cornevin, il est peut-être temps que tu écrives à Minute et que tu prennes ta carte au FN, tu ne crois pas ?

Quand Jean Arthuis s'en prend plein la gueule

Comme toujours, les "centristes", qui sont censés être ni-droite-ni-gauche, sont en fait des ultra-libéraux fanatiques. Le sénateur plan-plan Jean Arthuis, qui vient empuantir quelque fois les plateaux télés de son haleine de financier repu, vient de pondre pour Le Monde une grosse crotte centriste, c'est-à-dire un chant d'amour à l'ultracapitalisme darwinien le plus hardcore.

"Je me méfie du capitalisme d'Etat : l'Etat actionnaire, c'est le mélange des genres".

Rien que ça. Cette phrase veut quand même dire que le monsieur est pour la privatisation totale de La Poste, de la SNCF, etc. Déjà au moment du sarkozysme triomphant, rares étaient les gros lards à lunettes qui poussaient aussi loin la modernitude.

Mais maintenant que le capitalisme a fait la démonstration de sa débilité foncière (25 000 milliards de dollars envolés, des caisses de l'Etat vides qui soudain se remplissent pour sauver des joufflus contractants de golden hello et de golden parachutes), il est tout de même touchant, étonnant, émouvant de voir qu'il y a encore des vieux pépés apparemment un peu paumés.

Peut-être que le vent du boulet change. Les réactions à la lourde phrasounette idiote de Jean Arthuis le montrent, son gros poncif d'énarque eurocon recueille, sur le site du Monde, un accueil un peu frisquet. En gras, nos préférées.

"Mais bien sur, c'est parce que les entreprises payent trop d'impot qu'elles délocalisent. La recherche d'un rendement à 2 chiffres pour satisfaire des actionnaires rentiers n'a bien sur rien à voir. La protection sociale est la source de tous les maux... Et il nous propose quoi ce M. une retraite par capitalisation et des assurances privées comme aux US."

"Dans les premières lignes il oublie le déséquilibre capital/salaires : j'arrête de lire."

"Il me semble que M. Arthuis n'a pas encore saisi les enseignements de la crise. Il faudra pourtant un jour les reconnaître!"

"Méfions--nous de ce sénateur ! Grâce à l'Etat actionnaire, à l'ardente obligation du Plan, dont parlait le Général la France est devenue un Etat moderne dépassant un moment la Grande Bretagne ! Depuis que la finance et la boutique sont aux commandes c'est le déclin ! Qu’est- ce qui intéresse ces gens là, qui se moquent de l'Intérêt général ? Faire le maximum de profits ! Sous prétexte de compétitivité : on exploite les ouvriers Chinois et on jette à la rue les Français !"

"Ce Mr est un représentant supplémentaire du lobby qui a créé l'immense bordel financier dans lequel nous sommes plongés. C'est le blabla de quelqu'un qui redoute les nationalisations que l'on pratique outre-rhin, outre-manche et outre-atlantique. Son avis ira rejoindre la fosse des avis sans intérêt. Quant aux "investissements", j'observe que durant les 50 dernières années, c'est à l'Etat qu'on les doit: autoroute, airbus, tgv, nucléaire, etc.. Rien n'est venu du capitalisme financier!"

"L'Etat actionnaire, ce n'est pas un "mélange des genres", c'est bel et bien une prise de pouvoir que l'incroyable incurie des acteurs privés a rendue nécessaire ! Une partie de l'activité bancaire relève de la mission de service public et par conséquent de l'Etat. Qu'on aie à implémenter cela intelligemment ne veut pas dire qu'on n'aie pas à le faire !"

"Tout simplement, il n'y aurait de mélange des genres si les banques, les bourses et les grandes entreprises étaient un peu plus tournées vers la société et moins vers leur seul profit . On peut aussi dire le contraire : l'État actionnaire, c'est la garantie de la présence des citoyens à ces niveaux."

""savoir si on a les moyens de nos ambitions": les moyens on se les donne quand on a de l'ambition. Sans ambition nationale, pas d'Airbus, de TGV, de nucléaire, d'autoroutes. Si on avait attendu les rapaces financiers pour faire tout cela, rien n'existerait. Quand aux grands groupes privés Dassault, Lagardère, Veolia, Alstom et tant d'autres, ils vivent de finances publiques (commandes militaires ou aménagement du territoire) depuis 50 ans. Les Arthuis ne veulent toujours pas comprendre."

"Les citoyens ont assisté, en direct, à la création de milliards d'euros pour sauver les banques. Cela va devenir plus difficile de leur expliquer que l'on ne peut rien faire pour les sans abris, les chômeurs, l'enseignement, les retraites, l'industrie etc. L'ambition d'abord, l'intendance suivra comme disait un général célèbre."

"Quelle imagination, quelle créativité, quelle révolution!"

"Quand il s'agit de sauver les banques Arthuis ne voit pas de problème au mélange des genres. Avec un tel niveau d'analyse le pire est devant nous..."

"Les dégâts du formatage! Une analyse superficielle de la crise, expédiée en quelques mots, et retour au discours habituel, parfois pertinent mais complètement dépassé face à la gravité de la situation. Conseillons à M. Arthuis de lire l'article de M. Rocard paru dans le Monde il y a quelques jours, on peut apprendre à tout âge. Le tout est de ne pas avoir d'oeillières."

""Je me méfie du capitalisme d'Etat : l'Etat actionnaire, c'est le mélange des genres." Je partage l'avis des autres lecteurs sur la haute tenue intellectuelle du discours de ce Monsieur."

""Nous entrons dans une phase nouvelle, qui doit être marquée par une approche consciente de la globalisation." --- vous croyez sincèrement ? Parce qu'Obama a été élu, parce que Sarkozy réclamme un autre capitalisme ? L'espoir fait vivre... Bientot, tout va recommencer EXACTEMENT comme si de rien n'était... les gros capitalistes vont s'en mettre pleins les fouilles, et les petits continueront à trimer pour une misère... Quoi ? Moi ? communiste ? pourquoi ce serait-ce si mal que ça ?"

"J'arrete de lire après l'intro, je vais sur les commentaires, je rédige celui là et je change d'article... Pas la peine de lire une Nième ineptie capitaliste, surtout quand on sais depuis des années que comme 'ils' disent pour le communisme "ca ne marche pas" (enfin, si mais pas pour tout le monde...) Comment peut on encore être contre un état fortement keynesien ? Je ne comprends pas. Je dois être trop de gauche (sale régulateur va!looser!liberticide!heu...salarié!), ou pas assez friqué..."

"Ce qui est amusant, c'est qu'il y a encore des gens pour réduire le communisme à la Corée du Nord. Le mur de Berlin est tombé il y a près de 20 ans, le mur néolibéral est en train de tomber sous nos yeux. Quant à Jean Arthuis, il ferait mieux de tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de dire des bêtises."

"Jean Arthuis n'a plus 20 ans non plus... Il vit encore à l'époque où quand l'État investissait dans l'économie, il devait considérer ça comme du communisme... Aucune remise en cause, au contraire: continuons de plus belle..."

Pour conclure :

"Les réactions à cette interview sont particulièrement réjouissantes. Il y a seulement quelques semaines, on aurait eu droit aux sempiternelles arguties néolibérales : "État caca, baisser les impôts, mondialisation, etc." Ce pauvre Arthuis, lui, n'a rien compris. Il est temps qu'on se débarrasse enfin de tous ses "penseurs" et "experts" du siècle dernier."

Rencontrez les experts de votre sécurité : la pub TV

Après l'affiche que vous avez sans doute croisé dans le métro :
























Voici maintenant la pub TV, bientôt sur TF1 :

La prison est "une anomalie, un cancer diffusant ses métastases dans l’organisme sociétal"

Sur son blog de salubrité publique, le taulard Laurent Jacqua publie un texte d'une force impressionnante à la suite des meurtres et suicides qui fleurissent dans les camps de concentration de la République (il rédige ses billets dans sa cellule et c'est son épouse Leïla qui les met en ligne).

Petit rappel : dans le même temps, la "remarquable" et intelligente Rachida Dati veut abaisser la majorité pénale à 12 ans (y a-t-il une réponse plus pertinente aux suicides des 16-17 ans à Metz ou à Strasbourg ?).

"La prison, de par sa nature profondément criminogène, est nuisible et dangereuse pour la société toute entière car elle engendre et relâche des hommes et femmes dont le traumatisme est si grand que leur métamorphose empêche tout retour à la vie sociale dite « normale ». Violences, récidives, dépressions, suicides, toxicomanies, alcoolismes, inadaptations, dangerosités, troubles psychiatriques etc.… voilà le véritable bagage que tout condamné emporte avec lui à la fin d’une peine. Et on imagine, avec tous ces ingrédients, les conséquences désastreuses et les dégâts que cela peut avoir sur le monde extérieur. [...]

La véritable dangerosité ne provient donc pas des détenus mais de la prison elle-même ! En réalité c’est elle qu’il faudrait réinsérer, car elle est une anomalie, un cancer diffusant ses métastases dans l’organisme sociétal !

La prison, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, n’est pas là pour réadapter ou réparer mais pour punir et détruire le prisonnier ! Et si ça on ne l’a pas compris, ce n’est pas la peine de chercher un antidote au problème. Il faut réformer totalement le monde carcéral de fond en comble et pour cela il faudrait des moyens colossaux que nous n’avons pas.

La seule solution sécuritaire, même si elle est la plus facile à mettre en place, est une erreur monumentale, car plus la sécurité sera augmentée au sein des détentions, plus la violence y sera à l’étroit et plus elle y sera explosive et barbare. C’est une équation implacable que l’on a d’ailleurs pu constater dans l’exemple criant des prisons américaines type « super max » (de haute sécurité). Dans ces établissements, où souvent aucun espoir de sortie n’est permis, les meurtres entre gangs, entre détenus sont d’une sauvagerie impitoyable, ce qui prouve bien l’inefficacité d’un système sécuritaire pour endiguer la violence carcérale, au contraire cela ne fait que l’exacerber. (Voir à ce sujet la très instructive série documentaire de National Géographique sur les prisons US).

Si l’on voulait transformer les hommes en animaux prédateurs et les prisons en usines à récidivistes, on ne s’y prendrait pas autrement.

Mais alors qu’elle est la solution ?

Hé bien sachez qu’il n’y en a pas ! Car, nous le savons, tout le monde se fout éperdument de ce qui peut bien se passer dans les prisons et puis avec quel gouvernement, quel argent va-t-on se décider une bonne fois pour toute à prendre le taureau par les cornes ?


Oui je suis très pessimiste et je pense que l’orientation se fera sur le modèle américain : constructions de nouveaux établissements haute sécurité, allongement des peines, perpétuités réelles, rétentions de sûreté, et tout un arsenal juridique toujours plus absurde, toujours plus répressif. Le carcéral finira, comme tout le reste, par devenir un bisness, et on y gérera la violence comme on gère une société qui gronde, cela avec toujours plus de flics, toujours plus de rétorsions, toujours plus de lois, toujours plus de règles, toujours plus de répression…de toute façon à cause de la crise mondiale, les sociétés, à moins d’une révolution soudaine qui nous sauverait peut-être, sont en passe de devenir des prisons à ciel ouvert, mais vous ne le savez pas encore. Le jour où vous vous en rendrez compte, bien installé au fond de votre canapé, vous saurez ce que veulent dire les mots « arbitraire », « abolition des droits », « privation de liberté » « surveillance » « fichage » « contrôle » car on y viendra tout doucement jusqu'à ce qu’un jour, vous fassiez vous aussi partie « d’une espèce à part »…


Vous devriez tous, dés maintenant, vous sentir concernés et vous inquiéter des problèmes liés au monde carcéral, car, sachez-le, celui qui s’est fait égorger et qui s’est retrouvé seul face à un tueur psychopathe n’était incarcéré que pour un petit délit routier...

Demain, qui sait, en prenant le volant de votre véhicule, vous pouvez causer un grave accident et vous retrouver illico en prison, cette fosse à purin qui vous dégoûte tant aujourd’hui, et à ce moment là qui vous protégera au fond de votre cellule face à ceux que vous avez si bien ignoré ?...
De nos jours plus personne n’est à l’abri, cela mérite réflexion, non ?..."

Lire l'intégralité de la note

Scoop : Le Parquet donne raison à Jean-Marc Rouillan !

Admirez, mesdames et messieurs, la Justice française. Admirez-là à distance respectable, néanmoins. Les petits procureurs revanchards et punitifs pourraient vous incarcérer vite fait.

Dans l'affaire ultra-actuelle qui concerne Jean-Marc Rouillan, la débilité délirante de l'institution s'est fait jour avec la rapidité et l'ostentation d'une déflagration "terroriste".

Tout le monde le sait, JMR n'a pas le droit de parler des affaires qui l'ont conduit à passer plus de vingt piges en taule. En conséquence, lorsque le journaliste lui pose une question sur ce point, il répond, à la lettre : "Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus... Mais le fait que je ne m'exprime pas est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu'on avait fait, je pourrais m'exprimer. Mais par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique."

Traduction à l'usage des journalistes, des vengeurs masqués et du Juge d'application des peines qui a renfermé Rouillan au mitard :

- Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus = je n'en parle pas.
- Mais le fait que je ne m'exprime pas est une réponse = il ne s'exprime pas, et cette non-expression, ce silence, contient du sens. Mais c'est une non-expression.
- Si je crachais sur AD, je pourrais m'exprimer = "si" introduit ici un conditionnel. Cela veut que JMR explore une possibilité hypothétique sans la faire coïncider à "sa" vérité.
- On empêche de tirer un vrai bilan critique d'AD = je n'ai définitivement pas le droit d'en parler.

Au total, donc, Rouillan ne parle pas, il ne parle JAMAIS des affaires sur lesquelles il a l'obligation de garder le silence, à savoir les assassinats de Besse et du général, ou des attentats divers d'AD.

Aussi, la suspension provisoire de sa liberté conditionnelle ne peut en aucun cas se justifier par la transgression de cette obligation de silence. Nous sommes donc en présence d'une justice qui outrepasse très clairement le droit et qui fait preuve d'une sévérité aussi névrotique que stupide.

On comprend que ce qui gêne les justiciers fascistes et les droitards de tous bords, ce n'est pas que JMR ait évoqué les affaires d'AD puisqu'il ne l'a pas fait. Ce qui choque le peuple hargneux des honnêtes gens, c'est qu'il semble ne pas regretter ses actes. Voilà ce qui les fait s'étrangler de haine. A ce titre, ils détournent l'obligation de silence en prétextant qu'elle est transgressée (ce qui est objectivement faux) pour remettre le non-repenti derrière les barreaux.

Et voici qu'intervient, donc, notre "Parquet", dans sa très profonde intelligence. Rue89 l'annonce : "Le parquet, lui, devra faire valoir qu'il a non seulement enfreint l'obligation de silence qui lui incombait, mais aussi que par cette interview, Jean-Marc Rouillan assume le passif d'Action directe. Voire qu'il y fait l'apologie du terrorisme".

Arrêtez-nous si on se trompe. Mais le "Parquet" a l'air de mentir. Rouillan n'a pas enfreint son obligation de silence. Il n'a pas assumé le passif d'AD. Il n'a pas fait l'apologie du terrorisme. Et sur ces trois points, en violation manifeste de la réalité, le parquet fait croire le contraire.

Le Parquet et les braves gens honnêtes voient dans Rouillan la créature maléfique qu'ils veulent y voir. En déformant les non-propos de Rouillan, en les étirant comme les détenus étirent leurs draps pour se pendre en cellule, ils réalisent leur fantasme d'un JMR diabolique. Pour ces gens là, pour la droite en général, criminel un jour égale criminel toujours, on le sait bien. C'est dans les gènes de Rouillan d'être un "terroriste".

Qu'ils sont naïfs, les petits procureurs qui ont le pouvoir : ils voudraient que le détenu qui a purgé 20 piges sans broncher "regrette ses actes". La justice nous fera toujours rigoler. Dans l'esprit tordu des droitards, l'enfermement est censé provoquer l'amende honorable. Il faudra expliquer que, face à une justice pénale aussi cruelle qu'arbitraire, peu nombreux sont ceux qui regrettent leur acte. Ils regrettent plutôt de s'être fait choper.

La justice ne se contente pas d'enfermer (ce qui est une torture), elle exige aussi qu'on tire parti de cette torture, qu'on en jouisse et qu'on finisse par s'en réjouir. Elle veut punir, mais aussi que le puni accepte sa punition.

Comme le note magnifiquement Catherine Baker, "On attend du prisonnier une entière collaboration. Il donne ainsi pleinement raison à l’institution [...] ! Le condamné doit faire sien le jugement qu’a prononcé contre lui la société, s’y rallier de toute sa bonne volonté. Cette joyeuse obéissance peut être une comédie, là n’est pas la question, ce qu’on veut obtenir du détenu, c’est qu’il montre qu’il est capable comme tout un chacun de spéculer sur l’évolution de son prix. Ceux qui refusent de coopérer feront plus d’années de prison" (Pourquoi faudrait-il punir ?).

Le Parquet, en renfermant Rouillan, lui donne raison sur toute la ligne : oui, tu n'as pas le droit de t'exprimer ; oui on t'y autoriserait si tu crachais sur AD. Et maintenant, ta "dangerosité" de "terroriste" va être examinée sérieusement, sans rire, sans gêne, par des hommes emperruqués qui savent pertinemment que tu ne tiendras jamais plus un flingue dans ta main de ta (courte) vie. Mais il faut des prétextes, tu comprends.

Sans crainte d'être trop long et de lasser nos lecteurs, abordons maintenant, toujours dans la droite ligne de cette affaire, le cas d'un droitard qui s'indigne des toutes dernières déclarations de Jean-Marc Rouillan.

"Je ne m'exprimerai pas outre mesure sur le scandale que constitue la parfaite bonne conscience d'un assassin, qui ne regrette en rien ses forfaits. Tout au plus me dis-je que l'expression d'un regret sincère devrait être une condition sine qua non pour pouvoir sortir de prison", nous annonce, d'une voix ferme mais sincère, cet homme de conviction.

Tu pense bien que s'il suffisait de mimer le regret pour sortir de taule, la recette aurait permis à quelques criminels de gambader dans de champêtres horizons plutôt que de crever à petit feu. Et que JMR ne se serait pas fait prier pour s'y conformer. Qu'il était tout à fait à même de jouer cette comédie-là. Que s'il ne l'a pas fait, c'est une preuve de courage et de grandeur plutôt qu'un "scandale".

"Si la Justice doit savoir pardonner, elle ne saurait pardonner qu'à des détenus qui ont prouvé que leur emprisonnement avait permis leur rédemption."

La prison et sa philosophie ne tablent pas sur la rédemption, mais sur la punition. L'unique but est un but de vengeance. Seuls les plus sots des sots croient encore que la prison a un rôle positif et constructif.

"Mais Rouillan n'a pas payé sa dette, ne peut la payer. Il demeure un éternel tueur."

Voilà la vision de toutes les droites : la criminalité est génétique. Il n'y a pas de "crimes", il y a des criminels. Sous la figure de JMR se fait jour celle du monstre. Rouillan est ontologiquement mauvais. Aucune peine de prison ne saurait lui faire expier ses crimes, nous dit l'ami Romain. L'ami Romain voulait qu'il expie des crimes qu'il ne pourra de toutes les façons jamais expier, si on suit bien son raisonnement pharaonique.

Le reste du texte est à l'avenant. La pensée de droite atteint des niveaux zénithaux, tout particulièrement avec cette phrase délicieuse que je vous invite à lire précautionneusement : "Si le dossier réalisé par L'Express peut contribuer à renvoyer l'assassin derrière les barreaux, ce n'est que justice." Traduction : si un papelard remet en taule un homme que la justice avait autorisé à sortir, ce n'est que justice. Qu'un article de presse décide de l'enfermement d'un homme dans les geôles de la République est l'incarnation, en effet, d'une bien belle justice.

Pas la notre, mais alors pas du tout. La notre, de justice (finissons-en là), existera quand seront vidées les prisons.

L'extrême droite et Sarkozy : Le Monde est enchanté

Sur Lemonde.fr, aujourd'hui, est publié un portrait de Patrick Buisson, conseiller de Sarkozy. La journaliste le dépeint sous des traits sympathiques (c'est le but du jeu du "portrait"). Et qu'importe si ce type revendique son appartenance à l'extrême droite ! Raphaëlle Bacqué en rit de toutes ses dents féminines. Il est, explique-t-elle, "l'hémisphère droit du président".

Bacqué s'esclaffe gaiement. Elle a beaucoup enquêté pour écrire son papier. Sous sa plume, la vie de Buisson est une success story, et sa relation avec Sarkozy une histoire d'amour : "C'est en 2004, en zappant sur sa télévision, où il regardait ses émissions politiques sur LCI, que Nicolas Sarkozy s'est décidé à appeler Buisson. Le journaliste marque vite un point déterminant en expliquant : "Chirac va perdre son référendum sur la Constitution européenne." Il a compulsé les enquêtes qualitatives : "Lorsque l'Europe était un rêve non incarné, les Français étaient européens, explique-t-il. Maintenant, ils ont l'euro au fond de la poche. Et ils le rendent responsable de l'augmentation des prix." Pour finir, il assène à un Sarkozy qui ne l'oubliera pas : "Le non l'emportera à 55 %. Si je me trompe, tu ne m'invites plus jamais dans ton bureau.""

Car l'auto-proclamé membre d'Occident est perspicace. Et à l'extrême droite, nous apprend la journaliste, on comprend le bas peuple. "Le véritable réservoir de voix est dans l'électorat lepéniste. Cela tombe bien, Buisson le connaît par coeur." [...] "Il fallait aller chercher l'électorat populaire, c'est-à-dire le plus culturellement conservateur, le plus réticent sur l'immigration et les moeurs". Ce type est un saint homme : prophétique, perspicace, raciste. Des attributs qui payent, en ces temps de Restauration Nationale.

Raphaëlle a visiblement le coup de foudre, en tous cas. Philou est viril et proche des gens : "Depuis, il est le gardien de la ligne. Catholique et populaire. Méfiant envers les musulmans et critique pour les élites. L'hémisphère droit du président". Méfiant envers les musulmans ! Qu'en termes galants ces choses là sont dites. Une méfiance qui ne dépasse pas, on l'imagine, les bornes du débat républicain. Une méfiance rationnelle, qui reconnaît l'importance des droits de l'homme et sait respecter la différence. Même si le zigue, "en mai 1981, entre comme journaliste au sein de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute. Dès 1986, il en devient le directeur de la rédaction." C'est pas parce qu'on a écrit des centaines d'articles de propagande hallucinée pour Le Pen qu'on verse automatiquement dans la haine des musulmans ! Il y a un juste milieu.

Peut-être que certains ignoraient qu'un homme d'extrême droite conseillait le président (et pas qu'un peu, visiblement : ""Le président me permet une intervention sans limite", assure-t-il sans fard"). Mais Raphaëlle, elle, le sait ; et on ne peut pas dire que ça la terrifie. Une paire de couilles dans le monde délicat de la politique, ça manquait.

Et on ose parler de lepénisation des esprits ? De fascisation de la société ? Le jour où on ouvrira des camps de concentration, là on pourra monter sur nos grands chevaux.

BHL est chefaillon de Libération, Libération adore BHL

Il faut lire la critique qui est faite aujourd'hui du bouquin de Houellebecq (HLB) et de Bernard-Henri Lévy (BHL) par le quotidien d'extrême droite Libération. C'est un authentique régal.

BHL est le plus mauvais littérateur de l'histoire de notre Nation, comme le démontre cette phrase issue de la quatrième de couverture de "Ennemis publics" : "Je peux faire toutes les mises au point possibles et imaginables : je ne ferai qu'aggraver mon cas de salaud de bourgeois qui ne connaît rien à la question sociale et qui ne s'intéresse aux damnés de la terre que pour mieux faire sa publicité".

Précisons que c'est l'intéressé lui-même qui a hautement beuglé être "un peu sourd à la question sociale" (Libération 8/10/07).

BHL, donc, dont la prose boursoufflée au kilomètre n'est pas sans rappeler les chansons à texte de Michel Sardou ("Bien sûr les années ont passé, les fusils ont changé de main, est-ce une raison pour oublier qu'un jour on en a eu besoin ?"), écrit comme une merde. Et des imbécilités notoires, qui plus est.

Mais il est aussi membre du conseil de surveillance de Libération. Et à ce titre, il jouit d'une critique impartiale dans le quotidien de Laurent Mouchard-Joffrin.

"Bernard-Henri Lévy a le verbe haut, rythmé, emphatique. Ce sont les tambours du tribun, le panache, même lorsqu’il se risque aux confidences", commence Claire Devarrieux, caniche fidèle. On apprend que le père de Lévy est un "inconditionnel soutien du génial rejeton". Car doutiez-vous que BHL était "génial" ?

Grandeur du philosophe à col en pelle à tarte : "Sans aller jusqu’à verser dans la psychologie, force est de constater les tendances dépressives de l’un et la splendide volonté guerrière de l’autre. Bernard-Henri Lévy n’a pas la médiocrité des gens qui se vengent ; il enregistre les manifestations d’hostilité afin de les contrer, pour mieux les oublier. C’est un stratège. Il aime les champs de bataille. Avec une contradiction : il ne se vit pas comme une victime. Il est de ceux qui protègent, qui se sentent responsable de leurs frères humains, quitte à reconnaître le goût de l’aventure qui le pousse vers les nobles causes : il lui faut «entrer à Sarajevo avant tout le monde». Mais il concède la peur, voire la certitude, d’être un jour la proie d’une mortelle injustice." Il faut plaindre cet homme blessé. Ce héros.

Claire Devarrieux, en plus de frétiller devant le courage magnifique de celui qui entre à Sarajevo en flammes ou qui fait croire qu'il entre en Géorgie, apprécie la hauteur de vue de celui qui est à la philosophie ce que les coliformes fécaux sont au steak haché : "Son «retour» à une judéité heureuse et sans religion, la Bible, la Genèse, Lucrèce, les Epicuriens, Althusser, Foucault : la leçon de philosophie de BHL est tonique."

Tentant, n'est-ce pas ? Ce livre, en tous cas, est "une bonne nouvelle", d'après la conclusion de notre amie journaliste. De quoi redresser les places boursières, à n'en pas douter.

Cet anulingus impudique au membre du conseil de surveillance de Libé renseigne sur la dignité des journaleux joffrinesques.

Fin du capitalisme

Pourquoi n'entendons-nous plus les voix mélodieuses des Milton Friedman, Hayek, Salin palinoder ? Et les accents suaves des monétaristes hardcore, de la banque mondiale, du FMI et de la BCE ? Où sont désormais les discours responsabilistes du sarkozysme triomphant, le malthusianisme dédaigneux et l’hyper-dérégulationnisme qui a régné sans partage dans tous les champs de la société depuis 30 ans ?

Et les blogueurs ultralibéraux ? Tiens, c'est marrant, chez le plus acharné d'iceux, pas un mot sur la crise "systémique" qui fait la démonstration de la nocivité radicale de l'économie de marché depuis qu'elle s'est invitée sur les places boursières. Ca parle 35 heures, "stéréotypes antijuifs", subsidiarité, forum de Davos - mais la crise mondiale ? Que dalle !

Le capitalisme financier, sa spéculation, sa mystique du marché sont en train de s’effondrer et d’écraser sous leurs poids des millions de personnes. Et Sarkozy tire profit de cette crise pour renforcer sa politique (et le système) en promettant de le « moraliser ». Comme s’il en avait simplement le pouvoir…

Rappelons que Laurence Parisot était opposée à un encadrement légal des parachutes dorés il y a seulement six mois. Que Sarkozy voulait importer le système américain des « subprimes » en France pendant la campagne des présidentielles.

A partir d’aujourd’hui, que vaut la parole d’un néolibéral ? Continuera-t-on à écouter religieusement ces dizaines d’experts nous seriner que la spéculation ne fait qu’accentuer légèrement les mouvements des marchés ? Que la mondialisation est heureuse ? Que l’économie de marché est le meilleur des mondes ? Que l’Etat est un poids contre lequel il faut lever des « boucliers » (fiscaux) ? Au moment où les nationalisations pullulent sur la planète entière, les sectateurs fanatiques du libre marché vont-ils avoir encore droit au chapitre ?

Dans le même temps, alors que 700 milliards de dollars et 120 milliards d’euros (payés par nous) sortent des caisses « vides » de nos Etats pour sauver les banques ; le « trou de la sécu » est alimenté à coups de déremboursements, de franchises médicales et d'explosion des tarifs de soin (payés par nous). Il ne s’élève pourtant qu’à 8,9 milliards d’euros, une paille. Mais que vaut la santé et la vie des gueux face au bien-être des dirigeants véreux des institutions financières ?

Face à la clique au pouvoir qui a tout mis en œuvre pour que le système économique soit ce qu’il est, il faut opposer une fin de non-recevoir systématique. Au lieu de quoi les « socialistes » hésitent entre l’abstention et le soutien au RSA, qui accorde 110 euros supplémentaires aux exclus de ce pays. En échange, le RSA ouvrira la boîte aux effets d’aubaine, la trappe à bas salaire, à temps partiel et à emplois précaires. Heureusement que Sarkozy a "un plan" pour nous sortir de là !

Il y a quelques années, on entendait ce slogan amusant : "Le capitalisme ne s'effondrera pas tout seul, aidons-le !". En fait, il semble qu'il est précisément en train de se casser la gueule tout seul. Et que c'est nous qui allons le payer. Certainement pas les "pansus porcs de la finance".

18 jours à 758 333 dollars par jour...

Alors que les pauvres sont sommés de fermer leur gueule et de se contenter, s'ils ont plus de 25 ans, de 110 € mensuels contre leur force de travail (RSA) ; les banques récupèrent 700 milliards de dollars et 120 milliards d'euros parce qu'elles rencontrent des "difficultés".

"Quand tu crèves de faim dans les encoignures de New York City, USA, ou de Paris, France, jamais on ne te fait le moindre plan de sauvetage - on te montre plutôt que si que t’en es là, en faillite et mendiant comme un cauteleux bâtard une hypothétique pitance, ben c’est pour la (simple) raison que t’as laissé passer le train de la mondialisation heureuse, et où t’étais, bordel de merde, quand la dame est venue te prévenir que ta flexibilité donnait à désirer ?"

"Maintenant que tout le monde a pu vérifier que le capitalisme est l’arnaque du millénaire, où les caisses prétendument vides soudain se remplissent quand il s’agit d’organiser le sauvetage des pansus porcs de la finance : la gueusaille risque de s’imaginer, plus fort qu’hier, qu’un autre monde est possible - et que les marchés ne sont pas l’universelle panacée que disent nos journaleux." (Sébastien Fontenelle)

Il y a mieux: : Alan Fishman, PDG éphémère de la banque Washington Mutual, en faillite, est resté en tout et pour tout 18 jours à son poste. Il a touché, pour cet intermède triomphal (qui a mené l'institution à la banqueroute) plus de 13 millions de dollars. Soit, comme le calcule Libération (29/09/08), 758 333 dollars par jours.

Mais par contre, si t'es un connard de chômeur, un fils de pute d'étudiant ou un RMIste, tu peux aller te faire foutre pour avoir un ticket restaurant supplémentaire : les caisses sont vides ! Et les médicaments sont de plus en plus déremboursés pour combler le "déficit" de la Sécu : les caisses sont vides ! Les caisses sont tellement vides que 30 000 fonctionnaires ne seront pas remplacés l'année prochaine. Tellement vides aussi que les riches ont pu jouir de 15 milliards de cadeaux fiscaux en 2007.

Les caisses, prétenduement vides lorsqu'il s'agit de sauver des vies ; se remplissent pour sauver des banques. C'est quand qu'on fout le feu ?

Au moins 1000 détenus dorment à terre sur des matelas dans les prisons surpeuplées

Les prisons débordent. Les détenus s'agitent. Les surveillants manifestent leur exaspération dans plusieurs régions. Les instances internationales s'inquiètent de la situation française. Au 1er mai, l'administration recensait 63 645 personnes incarcérées, pour 50 631 places. Dans les faits, le nombre de détenus en surnombre approche 14 000. Le syndicat de surveillants UFAP (Union fédérale autonome pénitentiaire) a entrepris de recenser les matelas placés à terre dans des cellules déjà suroccupées par des lits superposés. Le décompte n'est pas terminé. Mais il montre déjà que plus de 1 000 prisonniers dorment par terre. L'administration refuse de commenter ce point.

La maison d'arrêt de Meaux (Seine-et-Marne) connaît un taux d'occupation de 165 % trois ans après son ouverture, selon les syndicats. Dans cette prison moderne, où les douches et les WC sont placés dans les cellules et séparés, l'administration a dû ajouter 110 matelas. Près d'un détenu sur huit dort par terre. Les syndicats CGT, FO et UFAP organisent un mouvement de protestation jeudi 22 mai. Trois agents ont été brûlés après qu'un détenu a mis le feu à sa cellule.

Le 16 mai, les surveillants de Bordeaux-Gradignan (Gironde) manifestaient contre l'insécurité en dénonçant un taux d'occupation de 200 %. Une semaine plus tôt, plusieurs détenus de la prison de Saint-Quentin Fallavier (Isère) avaient refusé de réintégrer leur cellule, pour protester contre le nouveau système de cantine, confié à une entreprise privée. Le secrétaire général adjoint de l'UFAP, Stéphane Barraut, dénonce "un cocktail explosif" dans les prisons. L'administration pénitentiaire tempère, en soulignant qu'il n'y a pas d'augmentation du nombre d'incidents depuis le début de l'année. Les travailleurs sociaux de l'administration pénitentiaire ont, enfin, lancé un mouvement de protestation, contre une réforme statutaire.

Avec 63 645 détenus, la population carcérale frôle, à quelques unités près, le record du 1er juillet 2004. La loi d'amnistie avait alors fait retomber le chiffre à 58 000 le mois suivant. La situation est différente aujourd'hui. L'absence d'amnistie en juillet 2007, puis l'instauration des peines planchers pour les récidivistes, en août, ont fait monter le nombre de détenus de 3 000 en un an. Secrétaire général de FO direction pénitentiaire, Michel Beuzon constate, en outre, "depuis un an", une meilleure exécution des condamnations pour les petits délits : "On voit des personnes qu'on ne voyait plus ces dernières années, qui viennent pour un court séjour." Il s'inquiète aussi du nombre de détenus qui auraient "plus de place dans des structures psychiatriques. Ils ne supportent pas l'enfermement et sont confrontés à une promiscuité difficile pour tout le monde".

La ministre de la justice insiste sur la progression des aménagements de peine et sur les placements sous bracelet électronique. Au 1er avril, 3 509 personnes effectuaient ainsi leur peine hors de la prison, contre 2 519, un an plus tôt. Promise, bien que toujours pas inscrite au calendrier parlementaire, la loi pénitentiaire devrait aussi faciliter les aménagements de peine. La chancellerie souligne que le plan de construction et de rénovation de 13 200 places, décidé en 2002, suit son cours. En 2012, les prisons devraient compter 63 500 places... soit le nombre de détenus actuel.

Mais l'administration attend 80 000 prisonniers d'ici à 2 017. L'annonce, lundi 19 mai, par Rachida Dati, d'un décret pour organiser les demandes d'encellulement individuel a été accueilli avec scepticisme. "Certains détenus ne souhaitent pas être seuls, mais c'est une minorité", constate Stéphane Barraut, de l'UFAP.

La France a été interpellée à l'ONU, le 14 mai, sur l'état de ses prisons, par le Canada, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède. Le commissaire européen aux droits de l'homme, Thomas Hammerberg, est en visite en France. Le nom tant attendu du contrôleur général des lieux privatifs de liberté pourrait être dévoilé à l'occasion de cette visite qui s'achève vendredi 23 mai.


Alain Salles

Un coup de jeune dans les prisons

Dénonçant une hausse de la délinquance des moins de 18 ans, Rachida Dati veut durcir les sanctions.

Cela commence par un film, au ton alarmiste. «A l’aube du XXIe siècle, la délinquance se durcit. En moins de dix ans, les condamnations pour violences des mineurs ont cru de 150 %», martèle le commentaire. Mardi, à la chancellerie, Rachida Dati projetait à ses invités un documentaire, condensé d’alarme sécuritaire. Il s’agissait d’instaurer un groupe de travail chargé de «réfléchir» à une réforme de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs. Et de faire des propositions le 1er novembre. Mais le discours de la ministre de la Justice, suivi par celui du président du groupe de travail, le juriste André Varinard, à la tonalité fort proche, montre que les projets du gouvernement en ce domaine ont déjà été bien «réfléchis».

En prison avant 13 ans?

L’ordonnance de 1945 pose le principe d’une justice des mineurs différente de celle des majeurs, où l’éducatif doit toujours primer sur le répressif. Elle pose un âge minimum, 13 ans, en dessous duquel un jeune ne peut pas faire l’objet d’une sanction pénale. Il peut être rappelé à l’ordre, puni, mais par des mesures éducatives. Par exemple, il peut être suivi par un éducateur et être tenu de respecter un certain nombre d’engagements. Mais il n’effectue pas de peine.

Dans son discours, Rachida Dati a alerté sur la «forte progression de la délinquance des moins de 13 ans». Elle a jugé «pas exempte de critiques» l’impossibilité de «condamner à une peine» ces enfants. André Varinard a renchéri: il faut «trouver une méthodologie plus efficace» pour ramener les plus jeunes dans le droit chemin. A plusieurs reprises, l’idée d’appliquer des sanctions pénales, donc possiblement des peines de prison, aux moins de 13 ans a été évoquée.

Un «âge minimum» de responsabilité

L’ordonnance de 1945 ne prévoit pas «d’âge minimum» de responsabilité pénale. Cela veut dire que si un seuil (13 ans) existe pour pouvoir être condamné à une peine, il n’y a pas, en revanche, d’âge minimum pour être sanctionné d’une mesure éducative. Le juge pour enfants est chargé, au cas par cas, d’évaluer le «discernement» de l’enfant. Et lui infliger une sanction éducative, quel que soit son âge. Dati voudrait l’instauration d’un âge minimum. C’est ce que réclame la convention internationale des droits de l’enfant (Cide), qui engage la France depuis 1990. Ce «seuil», en dessous duquel aucune condamnation de quelque sorte que ce soit n’est possible, existe dans la plupart des pays européens. Mais les écarts sont énormes: 7 ans en Grèce, 10 en Grande-Bretagne, 12 en Suède, au Pays-Bas et en Italie, 14 ans en Allemagne. Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies recommande que ce seuil minimal soit fixé à 12 ans. Que décidera la France? Vu la détermination du gouvernement à vouloir sanctionner pénalement les moins de 13 ans, on peut légitimement s’inquiéter. Dans un rare communiqué, l’Unicef France a appelé les membres du groupe de travail «à considérer que l’âge de 12 ans est l’extrême minimum».

Juger les mineurs comme des majeurs?

«Il ne semble plus possible de continuer à parler d’enfants et de juge pour enfants alors que cette délinquance concerne de grands adolescents dont les délits sont bien proches de ceux commis par les adultes», a déclaré André Varinard dans son discours. Une phrase qui fait écho aux propos de Nicolas Sarkozy. «Un garçon de 17 ans mesurant 1,90 m qui frappe à terre avec une violence inouïe un photographe ou une petite jeune fille, l’amener devant le tribunal pour enfants, il n’a plus rien d’un enfant, c’est parfaitement ridicule», affirmait-il en avril 2006. Derrière ces déclarations, deux projets. Le premier consiste à s’attaquer à la «tranche», comme dit Rachida Dati, des mineurs de 16 à 18 ans, que le gouvernement veut juger comme des adultes. André Varinard a exprimé le souhait que, «au delà de 16 ans, les mineurs puissent relever de juridictions toujours spécialisées, mais plus proches du droit commun». La brèche a été ouverte par la loi sur la récidive du 10 août 2007, qui permet de supprimer «l’excuse de minorité» lorsque le mineur est récidiviste. Et donc de prononcer des condamnations semblables à celles des majeurs. Rachida Dati a souligné mardi son intention de renforcer cette logique de gradation en fonction de la récidive «par paliers». «Aucun parcours de mineurs n’est automatique, rectiligne, avec des infractions de plus en plus graves, s’inquiète Laurence Bellon, vice-présidente du tribunal pour enfants de Lille. La notion de récidive suppose une maturité, une volonté. On ne peut pas l’appliquer aux mineurs comme aux majeurs. Il faut une souplesse pédagogique.»

Supprimer le juge pour enfants?

Le deuxième projet concerne la définition du juge pour enfants. Celui-ci a en effet, pour l’instant, une double casquette. Il ne se borne pas à sanctionner le jeune, il est aussi chargé de la protection de l’enfance, donc du suivi des mesures éducatives. Considérant qu’un enfant délinquant est aussi un enfant en danger, l’ordonnance de 1945 a voulu lier les deux fonctions. «A la chancellerie, ils ont déjà calculé qu’on économiserait 240 magistrats si le contentieux de l’assistance éducative était retiré au juge des enfants pour être confié aux conseils généraux», s’inquiète le secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats (USM). «Le fait de s’occuper d’assistance éducative ne nuit pas à mon efficacité, au contraire, s’alarme Laurence Bellon. C’est assez semblable au rôle d’un professeur, qui à la fois punit, met zéro si on n’a pas travaillé, et qui explique, qui a une mission d’apprentissage. Le juge pour enfants, c’est celui qui apprend la loi pénale, pas qui l’applique automatiquement. Si on supprime la pédagogie, la sanction n’a plus aucune chance d’être efficace.»

Ondine Millot, Liberation.fr

Le nombre de gardes à vue a exposé en 7 ans

"Les gardes à vue, les "GAV" comme on dit dans le jargon policier et judiciaire, explosent. En sept ans, de 2000 à 2007, leur nombre a gonflé de moitié, et dépassé la barre du demi-million pour atteindre 562 083 en 2007. Elles durent de plus en plus longtemps : les courtes durées, celles de moins de 24 heures, représentent les trois quarts des GAV mais à elles seules, celles de plus de 24 heures ont bondi de 73,8 %. Le délai maximum est de 48 heures (96 heures et même jusqu'à six jours pour les personnes soupçonnées de terrorisme).

"On a poussé la situation jusqu'à l'absurde, surtout pour les contentieux à la mode, affirme Naïma Rudloff, vice-procureure à Paris et secrétaire générale de FO-magistrats. En matière d'alcoolémie, par exemple, on ne fait plus la différence entre un taux de 0,42 gramme et un taux de 2 grammes. Même chose pour les violences conjugales : on ne fait pas la différence entre une femme qui instrumentalise la justice en accusant son mari et une vraie affaire de violence. On place systématiquement en garde à vue."

La GAV s'installe et, bien que souvent traumatisante, se banalise. Ses conditions évoluent. Le 1er juin, les interrogatoires des personnes interpellées pour crimes feront l'objet d'un enregistrement audiovisuel. La Commission Outreau comme le Comité européen pour la prévention de la torture avaient préconisé cet enregistrement. Les mesures d'Elisabeth Guigou sont progressivement entrées dans les mœurs : les personnes interpellées peuvent requérir un médecin et s'entretenir dès la première heure avec un avocat.

Pour la police, qui en tire argument, ces droits donnent un "statut" à la personne interpellée. "Il ne faut pas tout inverser, s'insurge un juge de Bobigny (Seine-Saint-Denis). C'est parce que la garde à vue est une atteinte aux libertés que l'on a donné des droits aux personnes concernées. C'est un comble de dire que l'on prive de liberté des gens pour les protéger et leur donner des droits !"

SOIRÉES TROP ARROSÉES

La croissance est continue, mais pas dans tous les domaines. Dans les délits de moindre importance, la palme des GAV revient sans conteste aux "infractions aux conditions générales d'entrée et de séjour des étrangers" qui constituent, avec 25 983 gardes à vue en 2000 et 72 572 en 2007, soit une augmentation de… 179 %, un petit quart de la hausse générale. Vient ensuite "l'usage de stupéfiants" (42 883 personnes en 2007, 27 233 sept ans auparavant).

Pour la police, l'augmentation des GAV est à mettre en relation avec le taux d'élucidation des délits, qui atteint presque 40 %. "On ne met pas en garde à vue pour faire de la garde à vue. On met en garde à vue parce qu'on travaille plus", soutient Hervé Niel, responsable des missions de police à la direction centrale de la sécurité publique (DCSP).

De tous les services de police, la sécurité publique est la plus "consommatrice" de GAV : elle est responsable de 334 129 placements sur les 562 083 de l'année 2007. Dans un seul domaine, celui des violences intrafamiliales, le policier admet la prolifération de GAV qui n'existaient pas, ou peu, il y a quelques années, "parce que les parquets nous demandent d'être sévères contre cette violence faite aux personnes". Ailleurs, pourtant, pour des bagarres entre étudiants, des soirées trop arrosées, ou des délits autoroutiers mineurs, les témoignages affluent sur des GAV mal vécues.

Garde à vue, sanction ? Garde à vue, punition ? M. Niel chasse ces accusations. "C'est une mesure technique judiciaire qui s'opère sous le contrôle du procureur, un acte d'enquête, explique-t-il. En aucun cas, elle ne peut être considérée comme une sanction. Sinon, cela voudrait dire que l'on se fait justice nous-mêmes." Le policier précise : "Ce n'est pas le moyen d'obtenir des aveux, mais c'est pendant le temps de la garde à vue que l'on obtient des aveux."

Cette année encore, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a soulevé, dans son rapport d'activité 2007, le cas de gardes à vue d'une durée excessive, sans notifications des droits, ou bien ayant fait l'objet d'une pratique abusive de la fouille à corps. La CNDS insiste sur la situation de mineurs dont les droits n'ont pas été respectés. Elle cite le cas d'un garçon de 15 ans, interpellé en Seine-Saint-Denis, qui n'avait bénéficié d'aucun examen médical et a subi une fouille à corps.

"J'ai refusé de prolonger une garde à vue car la personne ne pouvait pas se doucher, explique un juge des libertés et de la détention en région parisienne. J'ai également refusé de prolonger un gardé à vue qu'on m'a présenté pieds nus !" "Une personne en garde à vue avait demandé une bassine pour vomir, relate l'avocat Christophe Grignard. On lui a donné un récipient dans lequel quelqu'un avait déjà vomi. Vous avez affaire à une personne qui peut être enfermée pour la première fois et qui est confrontée aux odeurs, aux bruits, à la tension, à la lumière permanente, à l'insalubrité de certains locaux. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive.""

République irréprochable

Vous connaissez le "Casse-toi pauv'con" de Sarkozy.


Sarkozy au salon de l'agriculture
envoyé par paola38

Vous connaissez sans doute aussi le "Salope" de Devedjian.

Il y a eu également le "Charognards !" de Rama Yade.

Peut-être, si vous êtes particulièrement bien informé, avez-vous eu connaissance du "Quel imbécile" adressé par le promoteur de "la morale à l'école" à David "Tête de gland" Martinon.

Quid du "tocard" envoyé par Panafieu à Delanoë ?

Enfin, avez-vous pris connaissance du "Ta gueule ! Va te faire foutre pétasse !" de Jacques Peyrat, maire apparenté UMP de Nice ?

Citons ici quelques phrases de la meilleure plume du Canard Enchaîné, Jean-Luc Porquet :

"C'est dire à quel point nos gouvernants sont spontanés [à propos des justifications au "dérapage" du Président par ses sous-fifres, censé être une "réponse d'homme à homme", "une conversation privée", un langage de "transparence", "sans hypocrisie"], couillus, francs du collier et gueulards comme l'est le populo... Ou du moins comme ils s'imaginent qu'est le populo.

Ce ne sont donc pas de simples dérapages verbaux auxquels ils se livrent depuis quelques semaines. Mais une volonté de communier avec la France d'en bas.

[...] Bref, on se lâche, on se débonde, on se desserre la ceinture. Et il ne s'agit pas là d'extrême nervosité, oh non, cela n'a rien à voir avec la retentissante gamelle de Sarkozy dans les sondages, ni avec cette impression de ratage généralisé, cette atmosphère de débandade d'avant les municipales. Il ne s'agit pas de se mettre à insulter tous azimuts tous ceux qui n'applaudissent pas le spectacle du Sarkocircus, journalistes, opposants politiques, simples citoyens. La preuve : les insultes sont punies de prison. Ainsi le manifestant qui, en 2004 au Forum des Halles à Paris, avait lancé à Sarko : "Retourne en Chine, espèce de Hongrois !", s'était pris 1 mois ferme. Idem pour celui qui, l'année d'après à Strasbourg, avait crié : "Sarkozy, va niquer ta mère !" et 4 mois pour celui qui, à Aubagne, avait lâché "Je nique Sarko, le fils de pute." (Note de Sabotage : Au-bagne ! hu hu hu). Ça, c'étaient de vraies insultes puisqu'elles ont été punies par la loi. "Pauvre con", "charognard", "tocard" et autre "salope" sont juste des déclarations d'amour à la France entière." (Canard Enchaîné du 27/02/08)

Et ensuite, les juges qui vont mettre au trou un type pendant 4 mois parce qu'il a insulté Sarko veulent qu'on les regarde en croyant vraiment au concept de "justice"... C'est beaucoup demander ; nous, en tous cas, à Sabotage, l'idée de "justice", non, on y croit pas, du tout.

Pour ajouter au ridicule et à la cocasserie de Sarkozy, voici ce que ce-dernier vociférait, lors d'un discours adressé à la police, à la Grande Arche de la Défense, le 29 novembre 2007 : "Pas de familiarité, de la tenue, respectez les gens. (…) Mais pensez à cela, chaque minute : vous portez un uniforme, vous êtes les représentants de l’Etat, vous devez avoir une éthique, vous devez être exemplaires. Et c’est très important, pas de fenêtre ouverte dans les voitures de patrouille avec le bras qui pend, pas de tutoiement, du respect. Respectez les autres et vous serez respectés. Je sais bien qu’on vous insulte, mais on ne combat pas les voyous avec les méthodes de voyous !". C'est-y pas beau, une Restauration Nationale...

L'épisode n'est pas sans rappeler une autre anecdote : à la sortie du livre d'Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ?, des adeptes du Guide ont été bouleversé par l'odieuse terminologie employée par le philosophe à l'endroit de Sarkozy : "L'homme aux rats" ! Et ces virils malabars de renvoyer Badiou au "stalinisme", à l'antisémitisme, à l'invective pamphlétaire, au raciste de la pensée, à l'intolérant totalitaire. L'homme aux rats ! Comment accepter qu'un gauchiste insulte et méprise de façon aussi répugnante la fonction et la personne de Nicolas Sarkozy ? Intolérable !

C'est oublier un peu vite le langage de marcassin de caniveau que le même Sarkozy emploie, non seulement avec ses ennemis (Villepin, Chirac, Debré, et tous les autres) mais également avec ses collaborateurs. La lecture de "la mare aux canards" dans le Canard Enchaîné renseignera utilement les loutres cocaïnées qui hurlaient au blasphème antiprésidentiel et au crachat "rappelant les années sombres de la presse des années trente", pour reprendre la formule consacrée, à la sortie du bouquin de Badiou.

Jean Sarkozy, clône, héritier, vassal


JEAN SARKOZY ENTRE DANS L'OPPOSITION
envoyé par rue89

La même voix, les mêmes intonations, les mêmes gestes, les mêmes inclinaisons du visage, la même agressivité rhétorique, le sentimentalisme imbécile, les formules creuses... Cette petite vidéo en guise de teasing, puisque Sabotage va publier prochainement un article sur le duo Sarko, père et fils.

Vive Marcela !


Qui, en ayant vu cette vidéo, n'a pas envie "d'écraser la gueule" de Yann Moix "à coup de talons", pour citer BHL ? Marcela y est resplendissante, et le gros porc auteur de grands textes fondateurs ("Podium", "Partouz") lui coupe la parole en permanence et débite son pontifiant discours straight et mainstream.

Marcella, à la fin de l'émission, présente un livre de son "mec" Patrice Maniglier ; profitons-en pour parler ici de l'Anti-manuel d'éducation sexuelle, signé Marcela et Patrice Maniglier, qui reprend les thèmes de Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle ? mais en décuple la portée, la rigueur et la qualité. Une bible.