Ceci n'est pas un manifeste

Observateurs sans pitié, déconstructeurs sans complexes, commentateurs sans tabous, nous, Sabotage, ne sommes ni précisément des journalistes (n’étant ni payés ni intéressés par l’actualité en tant que telle), ni précisément des blogueurs (car nous aspirons à créer un rapport nouveau entre le virtuel de cette page et notre terrain d’action « dans la vraie vie »), ni précisément des propagateurs de rumeurs (même si nous aimons frapper là où ça fait mal), ni des idéologues, ni des experts, ni un parti, ni un syndicat, ni un échantillon représentatif de quoi que ce soit. Ainsi :

Constatant la médiocrité généralisée des médias dominants, complices souvent conscients des différents pouvoirs en place, dans le but partagé d’abrutir le plus grand nombre en encadrant, simplifiant et balisant l’information dans le sens du maintien du monde tel qu’il est

Nous apercevant que l’esprit que nous aimons, rieur, caustique, pédagogue, sadique, intempestif, virulent et lucide, ne trouve plus aucun écho dans la parole publique

Nous attristant du sérieux plombant et de la lourdeur dogmatique et moraliste de la majorité des opposants au système et autres résistants au régime, qui n’ont souvent de révolutionnaires que la volonté d’être considérés comme tels

Prenant acte de notre jeunesse, de notre talent, de notre intelligence, de notre humour, de notre sens aigu de l’injustice et de la malhonnêteté de nos contemporains et de nos aïeux

Nous avons décidé d’user de l’information, de l’insolence et de nos neurones comme armes de subversion massive dans le but sublime de contribuer à l’élévation de l’espèce humaine et, à plus court terme, au réveil du débat public.

Amis des médias indépendants et/ou satiriques, nous affichons impudiquement notre amour pour Le Canard Enchaîné, Le Plan B, Groland et le Hara-Kiri de nos papys. Moins professionnels sans doute, nous userons et abuserons quand même des spécificités inexplorées de la forme blog pour atteindre notre but suprême, notre Grand-Soir à nous.

Et, vous l’aviez deviné, nous ne nous priverons pas à l’occasion de taper sur nos ennemis jurés que sont les pouvoirs médiatiques, politiques, policiers, économiques, financiers, moraux (dont religieux), dont il s’agira pour nous de déconstruire les énoncés, les structures, les concepts, les réflexes et les motivations, afin de les mettre à nu, dans leur risible et nihiliste absurdité, pour le plus grand plaisir des petits et des grands.

Et puisqu’il s’agit d’annoncer la couleur, nous souhaiterions évoquer à présent le rôle symptomatique qu’a joué récemment l’ensemble du paysage médiatique français dans le traitement d’une information triviale et people dont l’insignifiance en dit long sur le degré d’interconnexion entre dirigeants politiques et journalistes. Le fait divers en question, c’est le divorce des Sarkozy, autrement dit la news incontournable de la semaine, sur laquelle les médias ont décidé, jeudi dernier, de focaliser l’attention des français, pour une durée à ce jour indéterminée. Bien.

Toutes les rédactions de France, Navarre et au-delà était au courant de l’imminence du divorce depuis deux semaines au bas mot. Pourtant, nul n’en pipe mot pendant plusieurs jours. Les journalistes en parlent entre eux, se perdent en conjectures et projections des conséquences de cet événement, que l’on devine d’une importance décisive. Mais ils ne croient pas bon d’en informer le populo, comme ils sont (souvent grassement) payés pour le faire. On a donc droit à des atermoiements peu enthousiastes sur la défaite au rugby, dont l’impact est inestimable, en attendant.

En attendant quoi, tiens ? En attendant que le divorce soit prononcé, affirment les plus optimistes, en attendant un communiqué officiel de l’Elysée, confessent les plus sincères. Car en effet, le divorce a beau être prononcé lundi 15 octobre, il faudra encore attendre quelques jours pour que s’ouvre le festival des couvertures de la presse papier et des unes des jités télévisuels. Bien sûr, quelques téméraires (ou privilégiés, tel L’Est Républicain qui semble entretenir avec Cecilia Ciganer Albeniz des relations privilégiées) s’osent, du bout des lèvres, à quelques ébauches de commencements d’annonces, qui consistent principalement à dire « toutes les rédactions sont au courant », histoire de se dédouaner, et en usant de centaines de milliers de conditionnels et de guillemets. Entre-temps, ce sont quelques blogs qui font, à leur échelle, le nécessaire travail d’information, avec pour certains un plaisir non dissimulé.

Vient donc le jour ô combien stratégique de la grève du jeudi 18, occasion rêvée de grignoter sur le temps d’exposition médiatique d’un premier mouvement social de grande ampleur sous la présidence de qui l’on sait. La nouvelle tombe donc pile poil pour les jités et pas mal d’hebdos, comme quoi le hasard fait bien les choses quand on lui donne un petit coup de pouce.

INFORMATION : A la suite d'un propos tenu ici concernant une journaliste de télévision (pourtant formulé au conditionnel et avec toutes les précautions rhétoriques qui sient à ce type de textes), notre blog a été l'objet de menaces de poursuites judiciaires par l'avocate de celle-ci. D'où l'autocensure. Il n'en est pas moins plaisant de constater que la presse étrangère s'est procuré entre-temps des éléments abondant dans le sens de la piste de réflexion que nous évoquions non sans prudence bien auparavant ! Les quelques rédactions hexagonales qui ont tenté de se faire écho de la rumeur en question ont reçu visiblement les mêmes menaces que nous et ont pratiqué la même autocensure.

Il va de soi que nous déclinons toute responsabilité pour les éventuelles associations d'idées que nos sympathiques lecteurs pourraient fortuitement être à même d'éprouver à la lecture de ces quelques lignes et liens !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

:-/

D'un côté je trouve votre initiative très bien, notamment parce que je partage le même constat concernant le paysage médiatique français.

Cela dit, j'ai peur que vous confondiez esprit de contestation et esprit critique.

Ensuite, concernant Wikipédia comme source, c'est vraiment limite. J'apprécie beaucoup cette encyclopédie et je l'utilise régulièrement, j'y participe même modestement. Mais s'appuyer sur Wikipédia pour prouver quelque chose alors que n'importe qui peut écrire n'importe quoi...

C'est comme si je disais que le New-York Times écrivait que Bush avait un frère-jumeau, mais que l'article a été supprimé, heureusement il y a une petite note sur Wikipédia qui mentionne cet article.

M'enfin voilà... être insolent, adopter un style satirique, etc. n'empêche pas d'être rigoureux, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'aime beaucoup le Canard Enchaîné. ;-)

Anonyme a dit…

L'article sur thomas hugues et laurence ferrari a disparu tout simplement parce que l'avocat de ces derniers a envoyé à tous les sites internet parlant de ceci une mise en demeur et des menaces de poursuite. Tous les journaux ont été assignés. SOi disant cela relevait de la vie privée de hugues et ferrari

Sabotage a dit…

Xavierc : Il n'y a pas que Wikipedia, il reste des traces de l'article un peu partout sur le net. Et encore une fois, cela n'est qu'un détail ; l'information nous vient de très haut.

Courageux anonyme : Il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre d'articles subsistent sur la toile pour traiter de l'événement...

Marignac a dit…

Verbeux, accablants, esclaves de l'actualité la plus con, incapables de fabriquer la vôtre, politiques de la façon la plus stupides, médiocres dans la rédaction et l'analyse, mal informés et sans idées nouvelles, maintenant j'en suis sûr vous êtes des connards de gauche et médiocresavec ça.Votre pavé n'intéressera jamais personne !…

Sabotage a dit…

C'était l'intervention de Thomas Hugues.

Anonyme a dit…

Bertrand Cantat et avec Cécilia Sarkozy puisqu'il a été libéré la semaine du divorce. Mon dieu...