Pour en finir avec Opinion Way

L'heure est enfin venue pour nous, Sabotage, d'évoquer le cas d'une institution d'aujourd'hui que l'on ne sabotera jamais assez et qui porte le doux nom d'OpinionWay.

Il suffit de taper Opinion Way sur le moteur de recherche du gratuit Métro. Les résultats ? "Les Français plebiscitent la majorité" ; "Le gouvernement Fillon 2 plaît aux Français" ; "Les Français satisfaits à 64% de l'action de Sarkozy", etc.

Tentons la même opération au Figaro. "Les Français demandent à l'exécutif de ne pas céder" ; "Les Français plebsicitent le style et l'action de Sarkozy" ; "Politoscope : la nomination de François Fillon approuvée" ; "Politoscope : Sarkozy plus crédible que Royal" ; "Sarkozy creuse l'écart avec Royal", etc.

Réitérons, parce qu'on comprend vite mais qu'il faut nous expliquer longtemps, l'opération sur LCI, autre client d'Opinion Way. "Trois quarts des Français convaincus par Sarkozy" ; "Les réformes, il faut les faire !" ; "Débat : Sarkozy jugé "le plus convaincant"" ; "Sarkozy convaincant, même à gauche" ; "L'ouverture, les Français aiment ça" ; "Sarkozy grand gagnant de la semaine", etc.

Opinion Way bouffe du Sarkozy tous les jours, à toutes les sauces. C'est également Opinion Way qui a établi que "les Français" n'étaient pas choqués par les vacances sur le yacht de Bolloré ; ou qu'ils approuvaient en masse le fameux "Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale" et les bienheureux tests ADN (relire notre article sur ce sujet).

Le sondage est une technologie de maîtrise symbolique des opinions et des représentations médiatiques de la politique. Nicolas Sarkozy l'a bien compris, qui, en plus de consommer plus de sondages et d'enquêtes qu'aucune autre bête politique, s'est tout simplement créé un institut de sondage bien à lui - c'est pratique.

La société de sondage Opinon Way est dirigée par Hugues Cazenave. Celui-ci travaillait précédemment à Infométrie, boîte de conseil en communication politique qui a déjà eu pour client l'ancêtre de l'UMP : le RPR. "Quand je rencontre mes clients du RPR ou du CDS, explique Hugues Cazenave, directeur général d'Infométrie (conseil en communication politique), je dois montrer que j'appartiens au même monde qu'eux", explique l'homme à l'Expansion - c'est Sabotage qui souligne.

Quel était exactement le "coeur de métier" d'Infométrie ? "Cette dernière société a été créée vers 1980 par deux universitaires, Jean-Marie Cotteret (qui fut membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel de 1985 à 2001), et Gérard Ayache, actuel président [...]. Infométrie semble maintenant plutôt spécialisée en optimisation de sites web, mais elle était à l'époque « conseil en communication politique ». Il semble que M Cazenave ait été un « coach » de l'UMP concernant la « lexicologie », c'est à dire le bon langage à utiliser pour toucher les foules." peut-on lire ici.

Quant au Canard Enchaîné, il révèle que Cazenave a tout simplement commencé sa carrière au cabinet de Gérard Longuet en 1986 (source). Gérard Longuet est un RPR-UMP, ancien d'Occident (le groupuscule d'extrême droite où était également Devedjian et quelques autres), et accessoirement beau-frère de Bolloré himself.

Comme tout homme de droite, Cazenave dispose de beaucoup d'amis à droite. Au sein de la société Novosphère, qu'il codirigeait, on compte parmi les administrateurs
Thierry Laurens et Alexandre Basdereff, proches de Jacques Chirac, ou encore un conseiller municipal UMP du 17ème arrondissement (source, 25/05/2007).

Bref. Un homme de droite, travaillant avec la droite : jusque là rien de choquant. Le cas de Cazenave est assez répandu. Les instituts de sondage sont des entreprises à but lucratif, on voit mal pourquoi leurs dirigeants seraient de grands déontologues au coeur gros comme ça. Quand bien même le chef de l'institut est également "lexicologue" pour l'UMP ? Quand on dirige une entreprise médiatique, on tente un minimum de se donner une apparence d'indépendance. Visiblement, Cazenave s'en tape. De même que Lagardère ne nie pas être le "frère" de Sarkozy.

Les méthodes d'Opinion Way, qui donnent de si (d)étonnants résultats, sont il est vrai légèrement spécifique. Car ces sondages, qui sont éructés en Une du Parisien, de Métro ou du Figaro, ou bien assénés dans quelques journaux télévisés ; et bien ces sondages se font, tenez-vous bien, par internet. En échange de cadeaux. Un procédé on ne peut plus scientifique et objectif (quand on pense que même les sondages traditionnels, faits in vivo et sans cadeaux sont à peu près aussi scientifiques que la méthode de relaxation par ouverture des Shakras, ça prête à sourire).

Dans un Stratégie de 2001, voici ce que répond Cazenave :
“Les internautes sont-ils rémunérés pour participer aux enquêtes ?

Hugues Cazenave : En général, oui.
Les Français savent que leur avis a une valeur. Proposer un incentive (ces cadeaux, promotions, points de fidélités que nous offrons aux gens en échange de leur participation à nos enquêtes) est devenu incontournable. Mais il convient de suivre quelques règles : choisir l’incentive qui correspond à sa cible (une bouteille de vin séduira plus les hommes que les femmes), savoir le doser en valeur (un cadeau trop cher attirera un certain type de population), etc. De manière générale, la pratique de l’incentive devrait se généraliser, quel que soit le type d’étude. C’est la seule façon de lutter contre la baisse tendancielle des taux d’acceptation des enquêtes sur échantillon.

Les
résultats ne risquent-ils pas du coup d’être un peu faussés ?

Hugues Cazenave : Soyons clairs : il n’y a pas d’étude parfaitement neutre. Mais ne nous y trompons pas : ceux qui acceptent de répondre sans incentive ont également un profil un peu marqué : ils sont généralement âgés ou à la retraite, etc.”
(source)

En un mot : on peut faire n'importe quoi, tout bien mélanger dans un grand shaker sarkozyste, peu importe puisque de toutes les façons on est jamais neutre à 100%. D'ailleurs, Opinion Way est fondé par des anciens d'Ipsos et est membre du SYNTEC (syndicat patronal de la branche d'activité des études informatiques et technologies de l'information), branche du Medef (dont la présidente est Laurence Parisot) - (source). Neutre ? Certes non ! Mais puisque c'est par nature impossible, assumons notre gai sarkozysme !

Il nous semble qu'il faudra rappeller à Opinion Way qu'un sondage qui se fonde sur la volontariat et la rémunération des répondants fausse de façon ahurissante ses résultats. Tout le monde ne dispose pas d'une connexion internet. Tout le monde n'a pas envie de répondre à des dizaines de questions hebdomadaires portant sur le "style" de Nicolas Sarkozy et de son fringuant gouvernement (naïvement, on serait tenté de dire que les militants UMP doivent être plus motivés à partiticper à Opinion Way que, disons, les artisans taxi n'ayant aucun intérêt pour la politique). D'autant que l'internaute peut dire à peu près ce qu'il veut sur sa catégorie socio-professionnelle, son âge, son sexe et son "background politique" (et d'ailleurs, la gauche et les sympathisants de gauche adorent Sarkozy, avec Opinion Way).

Cazenave, "lexicologue", sait très exactement quels termes il faut choisir pour faire dire à un pseudo-sondage ce qu'on veut qu'il dise. C'est ce que disaient Rebsamen et Bianco, les deux codirecteurs de campagne de Royal après le débat : Opinion Way avait volontairement choisi ses termes pour favoriser la soi-disante maîtrise de soi de Sarkozy contre l'impulsivité de Ségolène Royal. Si le terme en avant avait été "dominé" - (qui a dominé le débat ?), le résultat n'aurait sans doute pas été le même qu'avec le mot "maîtriser". On connait les autres biais des instituts de sondage : "Acceptez-vous d'être pris en otage par les grévistes ?", etc. Soyons-en certains, Opinion Way ne se prive pas de ces grossières ficelles pour créer des sondages qui fonctionnent comme autant de self-fulfilling prophecies.

Opinion Way fonde ses "sondages" sur un super-panel d'internautes. La méthode de l'institut sarkozyste a récemment été disséquée dans un hebdomadaire centriste-libéral, celui de Jean-François Kahn, et la scientificité des méthodes et l'objectivité sautent aux yeux :

"Y a-t-il un militant dans la salle ?
Deux jours après le premier débat socialiste du 17 octobre, Le Figaro titre donc « Le débat avantage DSK sans détrôner Royal ». Argument : l'enquête OpinionWay, publiée à grands renforts de graphiques, place Ségolène Royal en tête avec 63% des suffrages, suivie d'un DSK à 32% et d'un Laurent Fabius dans les limbes à 5%. Mais déjà, la première nuance pointe son nez dans une notice écrite en tout petit au bas de l'étude. Les personnes interrogées sont des « sympathisants socialistes » - comme c'est le cas chez tous les instituts de sondages - et non des militants ou des adhérents. Elles n'ont donc aucun lien avec ceux qui mettront effectivement leur bulletin dans l'urne du Parti pour en désigner le candidat. Interrogé, Bruno Jeanbart, directeur des études politiques et responsable de ce sondage chez OpinonWay, nous explique d'ailleurs ce qu'est un « sympathisant » : « c'est quelqu'un qui se déclare proche des idées du PS ». Sans autre preuve que sa bonne foi…

Un PS très sympathique
Allons plus loin. D'où sortent ces « sympathisants » ? Ils sont extraits du « New panel», un vivier d'environ 2000 personnes, que l'institut de sondage interroge régulièrement… uniquement par Internet. Sur 2000, ils étaient environ 600 à se sentir « proche des idées du PS », soit 30%. Un chiffre plutôt encourageant pour les socialistes : si on l'étendait à la France entière en âge de voter, on obtiendrait environ 15 millions de « sympathisants PS » ! Si ce n'est que le Parti socialiste n'offre pas de chèques cadeaux. A l'inverse, OpinionWay n'hésite pas à rémunérer ceux qui répondent à ses questions par des avoirs, appelés « beenz », qui varient généralement entre 30 et 100 euros. Mais Bruno Jeanbart assure que cela ne modifie pas les résultats. Tant mieux, car la suite est encore plus troublante.

Plus fort que la Star'ac
Sur ces quelques 600 sympathisants, 401 ont regardé le débat du PS. Un audimat record, qui ne lasse pas d'étonner si on le compare à l'audience nationale du fameux débat. Selon Le Parisien-Aujourd'hui en France, environ 680 000 personnes ont en effet regardé le premier show du PS, le mardi 17 octobre. 250 000 sur LCI, 430 000 sur La chaîne parlementaire et BFM TV. Une audience très faible qui n'a rien d'étonnant. D'une part, seuls 40% des Français reçoivent l'une de ces trois chaînes, d'autre part le débat n'intéresse pas tout le monde. A l'inverse, près des deux tiers des sympathisants PS sondés par OpinionWay ont regardé le débat. Or si les deux tiers des sympathisants socialistes, au sens défini par le sondeur, en avaient fait autant dans la réalité, ils auraient donc été 10 millions devant leur téléviseur ! Cherchez l'erreur...

Résumons nous : c'est donc sur la base d'un panel de 401 « sympathisants » PS, tous équipés d'Internet, ayant tous accès à des chaînes non hertziennes – et à ce titre tout à fait représentatifs de la population - bénéficiant de chèques cadeaux s'ils assurent avoir regardé le débat, que Ségolène Royal s'est donc retrouvée en tête selon LCI et Le Figaro. A OpinionWay, on est plutôt contents du résultat : « les chiffres corroborent ceux des autres instituts ». Et en plus « le sondage n'a pas été vendu à perte ». Tout est dit."

On aimerait ajouter quelque chose, pour ne pas laisser notre sympathique lecteur sur les palabres d'un gratte-papier de la rédaction de JFK, mais il n'y a visiblement rien à ajouter. Voilà l'exploit d'OpinionWay : rendre pertinent et """poil à gratter""" l'une des publications les plus réactionnaires de l'Hexagone. Applaudissons !

25 commentaires:

Anonyme a dit…

applaudissons jaune^^

Anonyme a dit…

Desole de dire que ton papier est truffé de coquilles. Laurence Parisot est patronne de l'IFOP ... rien a voir avec IPSOS. Tous les instituts de sondage sont membres du SYNTEC, donc rien d'exceptionnel. Enfin il n'y pas 2.000 mmembres dans ce panel mais au moins 20 fois plus .... ( ca fait donc pas 30% mais 3%... )

Tu oublies le sondage OPinionway LCI / figaro / metro du 5 mai dernier qui sur 30 Millions de sondés a donné Sarko gagnant avec 53.1% des voix... A ces salops de Droite, ils prennent vraiment le peuple pour des cons ...

jeandelaxr a dit…

OW n'est pas un institut de sondage, mais une entreprise de marketing. Et de toute façon, un sondage de moins de mille personnes entrainne une marge de 5 %, seuls les études sérieuses de plus de 5000 personnes sont (à peu près) fiables. Et encore, intérrogeons les sociologues, ils se marrent (à défaut de pleurer).

Sabotage a dit…

@ l'anonyme, qui prend très à coeur la défense d'Opinion Way :

Il y a en tout et pour tout une seule coquille, celle sur IFOP/IPSOS (c'est corrigé).
Le chiffre de 2000 membres est fourni par Marianne. 40000 membres panélisés selon vous ? Effectivement, si à OW vous vous fondez sur le nombre de péquins qui a cliqué sur votre site, vous pourrez rapidement atteindre le chiffre de 30 millions de sondés. Cela dit, même avec 300 personnes répondant à vos misérables "enquêtes", vous vous permettez de conclure que "LES FRANCAIS" pensent que, disent que, etc.

@ jeandelaxr : absolument, et ces sociologues pleurent devant les sondages d'IPSOS ou du CSA. Qui sont autrement plus "construits" que ceux d'Opinon Way... Je n'ose imaginer leur réaction devant la cuisine de cet institut : fou rire ? Nausée ?

Didier Goux a dit…

Et accorder une quelconque valeur aux palinodies bien pensantes des sociologues, ça vous semble sérieux ?

Sabotage a dit…

@ Dédé Goux :

Oh que tu es mal-pensant à critiquer les sociologues ! Un vrai petit démon subversif.

Anonyme a dit…

Félicitations, beau billet !

Unknown a dit…

SOS DEMOCRATIE, A DIFFUSER LARGEMENT SVP !

S'organise la riposte face au déni de démocratie que représente la ratification, en plus sans débat, d'un Traité européen, faussement qualifié de "mini", à propos duquel tous les juristes s'accordent pour dire qu'il reprend dans son intégralité la Constitution massivement rejetée par référendum en 2005. Parlez-en sur vos blogs et sites citoyens, c’est important !

Il a été mis au point un petit argumentaire pour mobiliser l'opinion, l'informer. Il est à diffuser MASSIVEMENT.

====> Le diaporama à diffuser est ICI : http://test.antemia.eu/html/16/File/referendum.pdf

ouvrez-le et copiez le sur votre ordi pour l'envoyer en pièce-jointe ou diffusez directement par mail le lien url

Participez ainsi à la "CHAINE du REFERENDUM": chacun envoie à au moins 10 de ses connaissances ce diaporama (petit fichier pas lourd qui s'ouvre donc facilement). Tout peut aller très vite, on peut toucher beaucoup beaucoup de monde et changer la donne.

Plusieurs milliers d'internautes sont déjà dans la chaîne !

Mobilisons-nous contre la pire et la plus violente atteinte à la démocratie de la Vè République. Ne laissons pas tomber la souveraineté populaire, c'est trop grave !
Et ne comptons pas sur une presse servile pour faire naître le débat ou même seulement dire la vérité aux Français.

====> RAPPEL : Le diaporama à diffuser est ICI : http://test.antemia.eu/html/16/File/referendum.pdf

Anonyme a dit…

D'après un sondage Opinion Way, 100% des lecteurs de cet article sont connectés à Internet !
Parce qu'il faut souligner aussi, la formulation idiote de leurs enquêtes !

:-)

Anonyme a dit…

Son papier, plus de coquilles, contient quelques perles.

"Un homme de droite, travaillant avec la droite : jusque là rien de choquant. Le cas de Cazenave est assez répandu."

:D

Il est juste dommage qu'un petit instant de lucidité,

"quand on pense que même les sondages traditionnels, faits in vivo et sans cadeaux sont à peu près aussi scientifiques que la méthode de relaxation par ouverture des Shakras, ça prête à sourire"

Ne se transforme pas en essai. Mais bon, plutôt que de s'attacher aux méthodes des sondages, à ses utilités et à la tyrannie de l'opinion, il est sans doute plus utile pour certains de vitupérer un institut qui a pour principal (si ce n'est seul) défaut d'être un peu trop sarkozyste.

Pour en finir avec les sondages ? Non, le titre du billet est assez significatif, "pour en finir avec les sondages sarkozystes".

On a l'ambition qu'on peut.

vlg a dit…

Merci pour ce démontage d'OpinionWay ; leur méthodologie est en effet affligeante. On comprend que le pourcentage de prolos dans leur échantillon "représentatif" doit être ridicule. C'est de la propagande pure et simple.

Sur la fiabilité des sondages, leur précision, les différences selon les instituts, on se permet de renovoyer à cette analyse des sondages pré-premier tour en 2007 (voir ici pour plus de détail sur les écarts-types). Ou l'on voit que donner un résultat avec un chiffre apres la virgule (53,1 par ex) est parfaitement ridicule puisque la marge d'erreur est d'au moins 2 points...

Nathalie et Ludo se marient a dit…

OW c'est une belle arnaque qui montre avant tout la lacune du journalisme d'investifation en france...volontaire? lesyeuxinterdits.hautetfort.com

Sabotage a dit…

Blueberry : oh que tu as raison ! Dans le même ordre d'idées, parce qu'on tape sur Rachida Dati, on ne tape pas sur la droite, parce qu'on tape sur la presse inféodée au pouvoir politique et économique, on ne tape pas sur l'ordre politique et économique des choses. Brilliant !

Tom Roud a dit…

Je me permets de renvoyer vers mon billet qui étudie la statistique des sondages avant le premier tour. Où on s'aperçoit que, statistiquement, les courbes d'évolution des sondages sont trop lisses par rapport la marge d'erreur attendue, ce qui montre qu'ils sont (au moins un peu) bidonnés. J'avais aussi montré que les écarts entre les scores maxima et minima de Sarkozy dans les sondages étaient beaucoup trop petits pour être honnêtes http://tomroud.com/2007/03/30/peut-on-quantifier-la-pertinence-dun-sondage/

surprises a dit…

Bonjour....

Et vous,
ça vous agace pas un peu, vous aussi, cette expression qu'on entend à tout bout de champ ??? :
" les français savent très bien que...."
Une rhétorique très sarkozienne,... ,
Et sans doute, vous êtes un peu comme moi, un peu concons, car vous non plus , vous ne savez pas très bien que...
( peut-être même qu'il vous arrive de vous dire, comme moi :
" si tous les français savent très bien que ..., et si moi , je ne sais pas très bien que..., c'est que j'ai tort ? "


Alors, nous les concons, faisons un petit effort . Informons-nous ( mutuellement... !, et transférons ce mail, si cela vous plait).
ci dessous, des infos sur=
1) les sondages pro-Sarko, réalisés par "Opinion way"
2) un bon documentaire télé "Images ennemies" sur la façon dont sont traitées les images de guerre , aux Etats unis , .

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Opinion way...
- Dernier sondage de cet institut annoncé ce samedi 1er déc. " 67 % de satisfaits après l'interview télé de Sarkozy".
- Au moment grèves SNCF , O. W. annonçait " 69 % approuvent le gouvernement, et sont pour la suppression des "régismes spéciaux de retraite des cheminots...."

Or , à propos de ce sondage-là, dans un petit article du Monde, on apprend que O.W. "enquête" par Internet, ( ça pose problèmes de représentativité des sondés, de fiabilité des réponses...)
Mais évidemment, dans les grands titres, cette petite info sur la méthode du sondage est inaperçue...

Et puis, il semble que ce nouvel institut, "O.W. " ait des liens assez étroits avec l'UMP et notre magnifique Président...

Plus d'infos sur " Opinion Way" ????
par ici = http://www.wikio.fr/news/Opinion+Way
ou encore par ici = http://sabotage-blog.blogspot.com/2007/11/pour-en-finir-avec-opinion-way.html
ou encore plein de trucs sur le Net ou dans le Canard Enchaîné par ex...


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" Images ennemies" est passé sur chaines télé publiques, et repasse en ce moment
sur la chaine Histoire , prochaine redifusion mercredi 12 déc, à 1h05 ( via la TNT, ou l'ADSL)

liens pour visionner / ou enregistrer ce documentaire ( il paraît qu'il manque les 15 dernières minutes ) >
http://reopen911.zore.org/TSR/images_ennemies.avi
ou dans cette page >
http://forum.reopen911.info/p15070-03-10-2006-13-49-55.html


Et ci dessous, une présentation du documentaire, trouvée sur un site du CNDP =Centre National de Documentation Pédagogique.
( un dernier mot = sur le site "la télélibre.fr", on trouve aussi de bons petits reportages et interviews...)

Images ennemies



D.R.

Un documentaire de Mark Daniels (2005), coproduit par MFP et France 2, diffusé dans le cadre de Contre-courant.
1 h 30 min
dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 mai, 0 h 30
Rediffusion : dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 mai, 4 h 05

L’émission
La problématique de ce documentaire est donnée par son titre. Images ennemies est composé d’extraits de reportages diffusés aux États-Unis durant la guerre du Viêtnam (1961-1973), l’invasion de Grenade (1983), la première guerre du Golfe et la guerre en Irak. Le film ne traite ni d’images tournées par les adversaires des États-Unis, ni même de « l’image des ennemis » dans les médias américains, bien que cette question soit abordée pour la population vietnamienne.
Ici, les ennemis sont les images elles-mêmes. Ennemies de la vérité, ennemies car contrôlées. Le documentaire dénonce l’instrumentalisation des reportages de guerre dans les médias télévisés par l’état-major américain depuis le début des années 1980.
La première partie du film est consacrée à la question suivante : « Comment les journaux télévisés ont-ils rendu compte du conflit vietnamien ? » Avec les reporters de guerre qui, sur le terrain, suivent les troupes américaines, le quotidien des soldats est diffusé chaque soir à la télévision. Ces jeunes hommes meurent à la fois en martyrs et héros. Les relations entre l’opinion publique et ce conflit sont complexes, mais dans le documentaire, un rôle crucial est accordé au reportage de Morley Safer dans le village de Cam Ney brûlé par les Marines. Lorsque la souffrance des Vietnamiens envahit l’écran, la couverture médiatique de la guerre se transforme.
Le réalisateur, Mark Daniels, tente de montrer que par la suite, l’état-major américain ne permet plus une telle intrusion des médias dans les conflits. À la stratégie de censure développée sous Reagan lors de l’invasion de Grenade succède un encadrement vigilant des journalistes et de l’image de guerre. La profusion d’images masque mal l’absence d’images de guerre. Il n’y a plus ni sang, ni corps, ni mort sur les écrans. Le lieu de l’événement devient le studio de plateau télé.
En citant l’exemple d’un reportage réalisé par Jon Alpert lors de la première guerre du Golfe, images jamais diffusées à la télévision américaine, Mark Daniels développe un dernier argument. Ces reportages non autorisés deviennent des reportages ennemis et ces images ennemies n’ont plus leur place dans les journaux télévisés.
La démarche
Le rôle de la télévision durant la guerre du Viêtnam, la naissance d’un quatrième pouvoir ?
[Histoire, Tle : « Les grands modèles idéologiques et la confrontation Est-Ouest jusqu’aux années 1970 »]
Images et mémoire. Avant de visionner le documentaire, demander aux élèves de décrire les images qu’ils associent à la guerre du Viêtnam. L’arrivée d’hélicoptères vus du sol et de soldats américains luttant contre une végétation luxuriante devraient être les références les plus souvent citées. Chercher ensuite l’origine et la nature de ces images « mentales ». On s’attend à trouver des films de fiction, le cinéma américain étant particulièrement prolixe sur le sujet.
Deux images extraites des manuels scolaires de terminale seront aussi familières aux élèves. La première est celle de la petite fille (Kim Phuc) qui, brûlée par le napalm, s’élance sur la route, hurlant de peur et de douleur. Toute l’horreur de la guerre va jaillir de cette photo cueillie par le photographe Nick Ut de l’agence AP. Une photo publiée partout dans le monde en juin 1972 quand le village de Trang Bang, au sud du Viêtnam, est bombardé. La deuxième image, souvent présentée comme une photographie, est extraite d’un reportage montrant l’exécution d’un Viêt Cong, d’une balle dans la tête.
Ces deux images sont significatives de l’importance prise par les reporters de guerre. Leurs images ont construit la mémoire visuelle du conflit.
Comment filmer la guerre ? Les trente-huit premières minutes du documentaire, constituées d’extraits de reportages de guerre tournés au Viêtnam, sont ainsi étrangement familières au spectateur. La voix off explique nettement les transformations visibles dans ces reportages. Vérifier si ces analyses sont comprises par les élèves. En premier lieu, l’analyse d’image portera sur la façon dont le soldat américain est filmé : quel est l’effet rendu lorsqu’il est filmé en gros plan, en plan d’ensemble ? de face ou de dos ? Comment les morts sont-ils montrés ? (Et à quel moment : au moment de l’impact, juste après le décès, dans un cercueil...) Quelle autocensure est pratiquée par journalistes et cameramen, quelles règles ont-ils établies ? (Le visage du mort ne doit pas être identifiable par sa famille, les corps mutilés ne doivent pas être montrés...) Discuter l’origine de ces règles.
Dans un second temps, on s’intéressera au choix des sujets de reportage. La place accordée aux Vietnamiens et à leur souffrance permettra de constituer une chronologie, exercice préliminaire à l’étude de ce conflit.
Cette première partie s’achève alors que les médias américains ont gagné leur titre de « quatrième pouvoir ». Si on ajoute au pouvoir des images l’action fondamentale de la presse écrite dans le scandale du Watergate, les ingrédients étaient réunis pour que le prestige, l’indépendance des médias soient consacrées.
Télévision et désinformation
[ECJS, 1re, notions de démocratie et défense]
La suite d’ Images ennemies est consacrée à la maîtrise de l’information en temps de guerre par le Pentagone. Rappeler aux élèves que la question de la liberté de la presse accompagne la naissance de la démocratie et que, dès 1791, le premier amendement de la Constitution américaine stipule que « le Congrès ne fera aucune loi portant atteinte à la liberté d’expression ».
À partir des exemples cités dans ce film (journalistes « embarqués », affaire Jessica Lynch...), établir une grille d’analyse du traitement de l’information : rôle du direct (absence de vérification des sources...), vocabulaire utilisé, occultation de certains faits, manipulation (à partir du cadrage des images et des bandes-son notamment), désinformation, censure militaire, autocensure, non suivi de l’information... Définir la notion de propagande en s’appuyant sur cette grille d’analyse.
La télé dénonce la télé
Discuter ensuite la composition même du documentaire. Il n’échappe pas à certains travers qu’il dénonce lui-même, une théâtralisation du propos et surtout un « cadrage » contestable. Par les dates retenues en premier lieu. Rappeler aux élèves que la guerre du Viêtnam est une exception, une quasi « anomalie » dans la couverture d’un conflit car, en temps de guerre, les démocraties, et notamment les États-Unis, n’ont cessé de recourir à la propagande. Le document fourni permettra un recentrage sur ce sujet.
La deuxième remarque porte sur le choix des images incriminées. Les journaux télévisés cités appartiennent aux quatre grandes chaînes nationales, ABC, CBS, Fox et NBC. L’influence de ce medium sur le spectateur-citoyen est immense. Mais dans le cas de la guerre en Irak, on ne peut occulter le rôle d’Internet qui a diffusé les images prises par les soldats eux-mêmes, images ensuite reprises à la télévision et dans la presse écrite. L’intrusion de ces images nuance la thèse soutenue.
Le document
Et la seconde guerre mondiale...
Voici un point de vue, complémentaire de celui du film, sur l’image de la guerre véhiculée par les photographes de la seconde guerre mondiale.

Durant les deux guerres mondiales, la presse allemande, aussi bien que la presse alliée était remplie de photographies truquées. De préférence, on ne publiait que des photographies encourageantes et soigneusement choisies. Les censeurs respectifs ne supprimaient pas seulement celles qui auraient pu nuire à la défense : usines camouflées, fortifications, emplacement de batteries, mais aussi les images qui montraient les destructions et les souffrances causées par leurs propres armées dans les pays ennemis.
John Morris, qui était pendant la dernière guerre l’éditeur des photos de Life à Londres, écrit dans un article, publié dans Harper’s magazine en septembre, 1972 : « les visages de ceux qui étaient sérieusement blessés et les morts étaient tabous pour que les « proches » ne soient pas choqués. Finalement, et ceci est capital pour comprendre comment l’opinion publique fut façonnée, les photographes ne fixaient pas sur la pellicule les aspects affreux de la guerre, causés par nos armes chez l’adversaire. [...] Il ne fallait pas montrer des images qui auraient pu nuire à l’effort de guerre. L’endoctrinement des photographes eux-mêmes était si fort qu’ils étaient persuadés de lutter pour une cause juste en se censurant eux-mêmes et ils ne photographiaient que des scènes qui ne paraissaient pas défavorables aux pays qu’ils représentaient.
Le procédé standard durant la seconde guerre mondiale était de montrer que notre manière de nous battre était propre : les bombes qui s’en allaient en plein soleil durant des raids de jour. Nous avions le droit de montrer un peu de souffrance causée par leurs attaques mais jamais trop, pour ne pas éveiller la pitié. L’autre côté était guidé par des lois similaires [...]
Les Japonais ne voyaient pas d’image des hommes qui furent écrasés à Pearl Harbour : ils voyaient des images de leur victoire par des photographies aériennes. De la même façon nous avons photographié le champignon photogénique de la bombe à Hiroshima. »

Gisèle Freund, Photographie et société, Seuil, 1974, p. 162-163.
Pour en savoir plus
BORJESSON Kristina, Black List, 10/18, 2004. Quinze journalistes américains expliquent pourquoi leurs enquêtes n’ont jamais pu être publiées.
GERVEREAU Laurent, Inventer l’actualité, La Découverte, 2004.
LACROIX Jean Michel, Jean CAZEMAJOU (dir.), La Guerre du Viêtnam et l’Opinion publique américaine (1961-1973), Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1991.

Le site du CLEMI, Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information.
www.clemi.org/
L’observatoire européen des médias, sur le site Imageduc, met en ligne des propositions d’analyses d’images publicitaires, d’affiches ou de film, mais aussi d’images d’actualités.
www.imageduc.net/
Un entretien avec Peter Watkins paru dans le n° 47 la revue Cassandre. Réalisateur de Punishment Park, La Bombe et La Commune, Peter Watkins est à la fois auteur et dénonciateur du pouvoir des mass media audiovisuels.
www.co-errances.org/

Anouck Durand, professeur d’histoire et de géographie



© SCÉRÉN - CNDP
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surprises a dit…
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Anonyme a dit…

C'est assez étonnant cet intérêt soudain pour cet institut. De formation socio, je cherchais des avis sur les sondages. Alléché par la promesse de scandale de ce blog, j'ai pris le temps de faire des recherches. Et là, le soufflet retombe et c'est assez agaçant.

Tout d'abord, il est difficile de savoir si un institut de sondage dit vrai ou non, à moins de faire... un sondage ou d'attendre les résultats d'élections. Il se trouve que les sondgaes électoraux de cette boîte attaqués avant les élections ont donné des résultats quasi parfaits, et dans la moyenne des autres sondeurs (auraient-ils piégé les urnes ou fabriqué l'opinion ?). Pour ce qui est de leur panel, il est plus réaliste de l'évaluer à 40000 qu'à 2000. Tous ceux qui disposent d'un minimum de formation sur le sujet t'expliqueront qu'avec 40000 personnes c'est déjà difficile de réaliser un sondage par mois alors 2000... Comment expliques-tu que Marianne serait mieux informé que les dirigeants de cette boîte et ses clients (crois-moi que dans cet univers les clients ne sont pas des imbéciles et se renseignent). A moins bien sur de considérer que Marianne est un canard totalement indépendant, apolitique et suffisamment professionnel pour ne jamais se tromper (il y a pas mal de tribunaux qui en ont décidé autrement ces dernières années).

Aurais-tu un exemple précis d'un résultat sorti par cet institut et qui soit contredit par un autre de façon significative, au même moment, avec une question comparable ?

Dernière chose, quand on se renseigne sur cet institut, on remarque que s'ils ne sont pas nouveaux, c'est un des plus récents (2000) et qu'ils sont en train de se développer très vite (ça c'est le marketing car le politique ne paye pas), attention à ne pas se faire manipuler par des concurrents qui voudraient s'en débarrasser à bon compte. Ca s'appel de l'intelligence économique, un truc vieux comme le monde. Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu'il a la rage.
Franchement, les sondages ne sont pas parfaits, poser une question plutôt qu'une autre, à un moment plutôt qu'un autre, prête le flanc aux critiques, mais les journalistes ne sont pas parfaits non plus, les sociologues très variables (Elisabeth Teissier a un doctorat !) et l'avis de ma concierge non plus. Quant aux blogs... A ce train là on supprime tout droit à la parole. Les dictateurs de droite comme de gauche se chargent généralement très bien de cette tâche.
Il faut rester vigilants, mais aussi apporter un minimum de preuves et non des suputations sinon, à force de crier au loup et de flinguer tout ce qui ressemble à l'expression du peuple...

En 2002 tout le monde s'est foutu de la gueule des sondeurs (en oubliant de remarquer qu'à 0.2% prêt Jospin serait passé devant), cette année ils ont donné des résultats très fiables dès janvier. Ségolène s'est énervée contre les sondages mais si tu vas sur son site partisan segoloscope, tu constateras que lorsque les sondages lui sont favorables, elles les utilise en boucle.

Il faut savoir faire la part des choses. A force de flinguer à tout va cet espace de liberté bien nécessaire qu'est Internet va finir par perdre toute sa crédibilité.

Si tu as des exemples précis qui prouvent qu'ils bidonnent, donne-les !!!

Insom-Gniaque a dit…

Dans le genre propaganda, il FALLAIT lire le Direct Soir de l'ami Bolloré hier. Trois pages de "bilan Sarkozy" à la manière d'un bon vieux communiqué de presse. Ma phrase favorite "il faut reconnaitre, en toute objectivité, que sur ce plan le bilan est satisfaisant". Liberté de la presse, quand tu nous tiens...

Sabotage a dit…

@ "oncause" :

Nous répondons plus haut.

@ "insom-gniaque" :

C'est marrant comme la presse gratuite est indépendante des pouvoirs économiques et des investisseurs qui lui donnent vie...

Anonyme a dit…

La Cour des Comptes a mis presque 2 ans pour lire ton blog et pondre son rapport, t'as vu, mais bon ça prouve qu'elle te lit...

En outre on apprend que ce cachotier de Patrick Buisson, si bien paluché par la Raphaele Bacqué du Monde ainsi que tu le remarquais ds 1 autre de tes articles, est aussi l'actionnaire principal de la société Publifact. Or, miracle, c'est cette même société qui, pour 1,5 million d'€, a passé 1 contrat avec l'Elysée, pour commander des sondages à Opinion Way...

vivretpensercommedesporcs@yahoo.fr

Anonyme a dit…

Ho ! y'a quelqu'un ? Non ? Tant pis je continue (à parler tout seul) et reviens sur mon commentaire du 19/7.

Ou plutôt c'est le dénommé Sébastien FOntenelle qui semble y revenir. Il écrit (23/7) :

Je lis (dans Libération, notamment) que la chefferie de l’État français file, d’une part, 10 000 euros par mois, puis, de l’autre, du moins pour l’année 2008, 1,5 million (d’euros, toujours) par an (ah ouais, quand même, ça commence à faire un gros paquet de pognon) à un mec dont le nom évoque irrésistiblement un fourré (buissonneux), et dont les principaux traits de caractère sont d’avoir dirigé quelques feuilles réactionnaires, puis d’avoir pronostiqué, en 2005, la victoire du « non » au référendum, prédiction qui aurait, si j’en crois ce qui s’écrit ça et là, durablement impressionné le futur « président de tous les Français » – lequel a dès lors souhaité que l’étourdissant devin devienne l’un de ses (fidèles) conseillers [1]. (J’avais pas [du tout] idée qu’il était si facilement influençable, Nini Talonnettes. Sans déconner : s’il suffit de lui donner un tiercé dans l’ordre pour se coller à ses basques, et si t’as des envies d’être son éminence grise, j’ai comme l’impression que tu devrais t’abonner à France Turf.)

Bon, dans un premier temps, si j’ai bien tout saisi, le gars en question passe des commandes à des instituts de sondage – au hasard, OpinionWay –, sur le thème faites-moi fissa une enquête (poussée) d’opinion auprès d’un échantillon représentatif, quelque chose d’assez pointu, s’il vous plaît, du style  : diriez-vous plutôt, petit a, que Sarkozy est gentil, petit b, que Sarkozy est gentil, ou enfin, petit c, que Sarkozy est gentil ? Ensuite, d’après ce que j’ai compris (retiens que des finesses ont pu m’échapper), l’homme au nom de fourré transmet à l’Élysée le résultat de cette rigoureuse investigation, enrichi d’un commentaire de son cru, genre, t’as vu, Nico ? Les Français jugent très majoritairement que tu es quelqu’un de gentil. (Dans une variante réservée aux joueurs expérimentés : une copie du sondage atterrit aussi au Figaro, où le taulier peut dès lors annoncer dans un burlesque éditorial que les Français adorent la gentillesse de Sarkozy.) Et ? Rien. Une fois qu’il a fait ça, le type a fini sa journée : je dirais qu’il s’est trouvé un job d’été relativement peinard. Problème : d’après la Cour des comptes, la chefferie de l’État français a omis de « respecter les règles de la mise en concurrence », avant de gaver son (fidèle) conseiller. (Pour des libéraux fanatiques : ça la fout quand même un peu mal.) Nico, j’ai un message pour toi : je suis mieux-disant que ton taillis. Je fais le boulot pour, disons, moitié moins qu’il ne palpe. Économie annuelle pour le contribuable : 75 plaques. Hausse de ta popularité : foudroyante. (Foi de futur sondeur.) Allez, Nico. Envoie les dollars.

Source http://www.politis.fr/article7774.html

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sabotage a dit…

Commentaires lus, appréciés, cher VPCDP !

Anonyme a dit…

Ouf !!!! par les temps qui courent jésus peur...

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Anonyme a dit…

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