Pour en finir avec Opinion Way

L'heure est enfin venue pour nous, Sabotage, d'évoquer le cas d'une institution d'aujourd'hui que l'on ne sabotera jamais assez et qui porte le doux nom d'OpinionWay.

Il suffit de taper Opinion Way sur le moteur de recherche du gratuit Métro. Les résultats ? "Les Français plebiscitent la majorité" ; "Le gouvernement Fillon 2 plaît aux Français" ; "Les Français satisfaits à 64% de l'action de Sarkozy", etc.

Tentons la même opération au Figaro. "Les Français demandent à l'exécutif de ne pas céder" ; "Les Français plebsicitent le style et l'action de Sarkozy" ; "Politoscope : la nomination de François Fillon approuvée" ; "Politoscope : Sarkozy plus crédible que Royal" ; "Sarkozy creuse l'écart avec Royal", etc.

Réitérons, parce qu'on comprend vite mais qu'il faut nous expliquer longtemps, l'opération sur LCI, autre client d'Opinion Way. "Trois quarts des Français convaincus par Sarkozy" ; "Les réformes, il faut les faire !" ; "Débat : Sarkozy jugé "le plus convaincant"" ; "Sarkozy convaincant, même à gauche" ; "L'ouverture, les Français aiment ça" ; "Sarkozy grand gagnant de la semaine", etc.

Opinion Way bouffe du Sarkozy tous les jours, à toutes les sauces. C'est également Opinion Way qui a établi que "les Français" n'étaient pas choqués par les vacances sur le yacht de Bolloré ; ou qu'ils approuvaient en masse le fameux "Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale" et les bienheureux tests ADN (relire notre article sur ce sujet).

Le sondage est une technologie de maîtrise symbolique des opinions et des représentations médiatiques de la politique. Nicolas Sarkozy l'a bien compris, qui, en plus de consommer plus de sondages et d'enquêtes qu'aucune autre bête politique, s'est tout simplement créé un institut de sondage bien à lui - c'est pratique.

La société de sondage Opinon Way est dirigée par Hugues Cazenave. Celui-ci travaillait précédemment à Infométrie, boîte de conseil en communication politique qui a déjà eu pour client l'ancêtre de l'UMP : le RPR. "Quand je rencontre mes clients du RPR ou du CDS, explique Hugues Cazenave, directeur général d'Infométrie (conseil en communication politique), je dois montrer que j'appartiens au même monde qu'eux", explique l'homme à l'Expansion - c'est Sabotage qui souligne.

Quel était exactement le "coeur de métier" d'Infométrie ? "Cette dernière société a été créée vers 1980 par deux universitaires, Jean-Marie Cotteret (qui fut membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel de 1985 à 2001), et Gérard Ayache, actuel président [...]. Infométrie semble maintenant plutôt spécialisée en optimisation de sites web, mais elle était à l'époque « conseil en communication politique ». Il semble que M Cazenave ait été un « coach » de l'UMP concernant la « lexicologie », c'est à dire le bon langage à utiliser pour toucher les foules." peut-on lire ici.

Quant au Canard Enchaîné, il révèle que Cazenave a tout simplement commencé sa carrière au cabinet de Gérard Longuet en 1986 (source). Gérard Longuet est un RPR-UMP, ancien d'Occident (le groupuscule d'extrême droite où était également Devedjian et quelques autres), et accessoirement beau-frère de Bolloré himself.

Comme tout homme de droite, Cazenave dispose de beaucoup d'amis à droite. Au sein de la société Novosphère, qu'il codirigeait, on compte parmi les administrateurs
Thierry Laurens et Alexandre Basdereff, proches de Jacques Chirac, ou encore un conseiller municipal UMP du 17ème arrondissement (source, 25/05/2007).

Bref. Un homme de droite, travaillant avec la droite : jusque là rien de choquant. Le cas de Cazenave est assez répandu. Les instituts de sondage sont des entreprises à but lucratif, on voit mal pourquoi leurs dirigeants seraient de grands déontologues au coeur gros comme ça. Quand bien même le chef de l'institut est également "lexicologue" pour l'UMP ? Quand on dirige une entreprise médiatique, on tente un minimum de se donner une apparence d'indépendance. Visiblement, Cazenave s'en tape. De même que Lagardère ne nie pas être le "frère" de Sarkozy.

Les méthodes d'Opinion Way, qui donnent de si (d)étonnants résultats, sont il est vrai légèrement spécifique. Car ces sondages, qui sont éructés en Une du Parisien, de Métro ou du Figaro, ou bien assénés dans quelques journaux télévisés ; et bien ces sondages se font, tenez-vous bien, par internet. En échange de cadeaux. Un procédé on ne peut plus scientifique et objectif (quand on pense que même les sondages traditionnels, faits in vivo et sans cadeaux sont à peu près aussi scientifiques que la méthode de relaxation par ouverture des Shakras, ça prête à sourire).

Dans un Stratégie de 2001, voici ce que répond Cazenave :
“Les internautes sont-ils rémunérés pour participer aux enquêtes ?

Hugues Cazenave : En général, oui.
Les Français savent que leur avis a une valeur. Proposer un incentive (ces cadeaux, promotions, points de fidélités que nous offrons aux gens en échange de leur participation à nos enquêtes) est devenu incontournable. Mais il convient de suivre quelques règles : choisir l’incentive qui correspond à sa cible (une bouteille de vin séduira plus les hommes que les femmes), savoir le doser en valeur (un cadeau trop cher attirera un certain type de population), etc. De manière générale, la pratique de l’incentive devrait se généraliser, quel que soit le type d’étude. C’est la seule façon de lutter contre la baisse tendancielle des taux d’acceptation des enquêtes sur échantillon.

Les
résultats ne risquent-ils pas du coup d’être un peu faussés ?

Hugues Cazenave : Soyons clairs : il n’y a pas d’étude parfaitement neutre. Mais ne nous y trompons pas : ceux qui acceptent de répondre sans incentive ont également un profil un peu marqué : ils sont généralement âgés ou à la retraite, etc.”
(source)

En un mot : on peut faire n'importe quoi, tout bien mélanger dans un grand shaker sarkozyste, peu importe puisque de toutes les façons on est jamais neutre à 100%. D'ailleurs, Opinion Way est fondé par des anciens d'Ipsos et est membre du SYNTEC (syndicat patronal de la branche d'activité des études informatiques et technologies de l'information), branche du Medef (dont la présidente est Laurence Parisot) - (source). Neutre ? Certes non ! Mais puisque c'est par nature impossible, assumons notre gai sarkozysme !

Il nous semble qu'il faudra rappeller à Opinion Way qu'un sondage qui se fonde sur la volontariat et la rémunération des répondants fausse de façon ahurissante ses résultats. Tout le monde ne dispose pas d'une connexion internet. Tout le monde n'a pas envie de répondre à des dizaines de questions hebdomadaires portant sur le "style" de Nicolas Sarkozy et de son fringuant gouvernement (naïvement, on serait tenté de dire que les militants UMP doivent être plus motivés à partiticper à Opinion Way que, disons, les artisans taxi n'ayant aucun intérêt pour la politique). D'autant que l'internaute peut dire à peu près ce qu'il veut sur sa catégorie socio-professionnelle, son âge, son sexe et son "background politique" (et d'ailleurs, la gauche et les sympathisants de gauche adorent Sarkozy, avec Opinion Way).

Cazenave, "lexicologue", sait très exactement quels termes il faut choisir pour faire dire à un pseudo-sondage ce qu'on veut qu'il dise. C'est ce que disaient Rebsamen et Bianco, les deux codirecteurs de campagne de Royal après le débat : Opinion Way avait volontairement choisi ses termes pour favoriser la soi-disante maîtrise de soi de Sarkozy contre l'impulsivité de Ségolène Royal. Si le terme en avant avait été "dominé" - (qui a dominé le débat ?), le résultat n'aurait sans doute pas été le même qu'avec le mot "maîtriser". On connait les autres biais des instituts de sondage : "Acceptez-vous d'être pris en otage par les grévistes ?", etc. Soyons-en certains, Opinion Way ne se prive pas de ces grossières ficelles pour créer des sondages qui fonctionnent comme autant de self-fulfilling prophecies.

Opinion Way fonde ses "sondages" sur un super-panel d'internautes. La méthode de l'institut sarkozyste a récemment été disséquée dans un hebdomadaire centriste-libéral, celui de Jean-François Kahn, et la scientificité des méthodes et l'objectivité sautent aux yeux :

"Y a-t-il un militant dans la salle ?
Deux jours après le premier débat socialiste du 17 octobre, Le Figaro titre donc « Le débat avantage DSK sans détrôner Royal ». Argument : l'enquête OpinionWay, publiée à grands renforts de graphiques, place Ségolène Royal en tête avec 63% des suffrages, suivie d'un DSK à 32% et d'un Laurent Fabius dans les limbes à 5%. Mais déjà, la première nuance pointe son nez dans une notice écrite en tout petit au bas de l'étude. Les personnes interrogées sont des « sympathisants socialistes » - comme c'est le cas chez tous les instituts de sondages - et non des militants ou des adhérents. Elles n'ont donc aucun lien avec ceux qui mettront effectivement leur bulletin dans l'urne du Parti pour en désigner le candidat. Interrogé, Bruno Jeanbart, directeur des études politiques et responsable de ce sondage chez OpinonWay, nous explique d'ailleurs ce qu'est un « sympathisant » : « c'est quelqu'un qui se déclare proche des idées du PS ». Sans autre preuve que sa bonne foi…

Un PS très sympathique
Allons plus loin. D'où sortent ces « sympathisants » ? Ils sont extraits du « New panel», un vivier d'environ 2000 personnes, que l'institut de sondage interroge régulièrement… uniquement par Internet. Sur 2000, ils étaient environ 600 à se sentir « proche des idées du PS », soit 30%. Un chiffre plutôt encourageant pour les socialistes : si on l'étendait à la France entière en âge de voter, on obtiendrait environ 15 millions de « sympathisants PS » ! Si ce n'est que le Parti socialiste n'offre pas de chèques cadeaux. A l'inverse, OpinionWay n'hésite pas à rémunérer ceux qui répondent à ses questions par des avoirs, appelés « beenz », qui varient généralement entre 30 et 100 euros. Mais Bruno Jeanbart assure que cela ne modifie pas les résultats. Tant mieux, car la suite est encore plus troublante.

Plus fort que la Star'ac
Sur ces quelques 600 sympathisants, 401 ont regardé le débat du PS. Un audimat record, qui ne lasse pas d'étonner si on le compare à l'audience nationale du fameux débat. Selon Le Parisien-Aujourd'hui en France, environ 680 000 personnes ont en effet regardé le premier show du PS, le mardi 17 octobre. 250 000 sur LCI, 430 000 sur La chaîne parlementaire et BFM TV. Une audience très faible qui n'a rien d'étonnant. D'une part, seuls 40% des Français reçoivent l'une de ces trois chaînes, d'autre part le débat n'intéresse pas tout le monde. A l'inverse, près des deux tiers des sympathisants PS sondés par OpinionWay ont regardé le débat. Or si les deux tiers des sympathisants socialistes, au sens défini par le sondeur, en avaient fait autant dans la réalité, ils auraient donc été 10 millions devant leur téléviseur ! Cherchez l'erreur...

Résumons nous : c'est donc sur la base d'un panel de 401 « sympathisants » PS, tous équipés d'Internet, ayant tous accès à des chaînes non hertziennes – et à ce titre tout à fait représentatifs de la population - bénéficiant de chèques cadeaux s'ils assurent avoir regardé le débat, que Ségolène Royal s'est donc retrouvée en tête selon LCI et Le Figaro. A OpinionWay, on est plutôt contents du résultat : « les chiffres corroborent ceux des autres instituts ». Et en plus « le sondage n'a pas été vendu à perte ». Tout est dit."

On aimerait ajouter quelque chose, pour ne pas laisser notre sympathique lecteur sur les palabres d'un gratte-papier de la rédaction de JFK, mais il n'y a visiblement rien à ajouter. Voilà l'exploit d'OpinionWay : rendre pertinent et """poil à gratter""" l'une des publications les plus réactionnaires de l'Hexagone. Applaudissons !

Le dernier CQFD est sorti !

A savourer dans cette excellente livraison du canard marseillais :

- Un défonçage de Michel Onfray : "Qu'est-ce qu'Onfray sans lui ?". En tant que saboteurs, nous aurions certes rajouté pas mal de choses contre le gros porc de l'hédonisme cheap, mais c'est un excellent début.

- Un dossier sur la prison, sujet rarissime dans la presse du système. Et cette prouesse de créer un parloir sauvage, où les taulards ont pu discrètement faire passer leurs lettres à la rédaction grâce à des proches... Un truc à refaire et à institutionnaliser. Sans parler de l'interview de ces héros qui font l'Envolée, le canard carcéral censuré par l'Administration Pénitentiaire...

- Dans le courrier des lecteurs, cette anecdote : un lecteurs tague gentiment une affiche locale de l'UMP avec les mots "Union pour un Monde Précaire". La flicaille l'interpelle : "Avez-vous bu de l'alcool ou pris des produits stupéfiants ? Vous ne savez pas ce que c'est que la démocratie ? Vous êtes de gauche, c'est ça ? Vous êtes communiste ?". La police se politise de plus en plus, en plus de devenir un repère d'intellectuels post-situationnistes.

- On ne citera même pas ce qui fait la chair de CQFD, toutes les brèves au vitriol, les encadrés et les citations, autant de coups de ciseaux jouissifs dans la lisse étoffe du Parti de la presse et de l'argent.

Bref, que ceux qui ne comptent pas verser 2 €, oh, pardon 3 € (apparemment ça a augmenté, ces gratte-papier bolcheviks n'ont donc aucun scrupule ?) pour s'offrir CQFD se tirent immédiatement de ce blog.

Anti-grévistes, vos gueules

Cet excellent manifeste, ravageur et catastrophique pour le discours médiatique et politique dominant, a été exhumé par le Kamarad Vive le Goulag sur ce blog d'Alternative Libertaire. Un joyau, une merveille, un tas de merde délicatement déposé sur le crâne de Christine Bravo et sur tous les acolytes du système, en passant par le pouvoir médiatique, France Sphincter et Rance Culture en tête.


Anti-grévistes, vos gueules

La grève des transports pour la défense des retraites donne l'occasion à la droite de vomir sa bile haineuse. Micros et caméras pataugent dans la fange des inepties des anti-grévistes. Il faut répondre aux pires de ces délires.

"C'est une prise d'otages!". Non. Une prise d'otage, c'est si on t'enferme dans une cave, menotté au mur, cagoulé, et que régulièrement on vient te foutre un pistolet sur la nuque en te menaçant de te buter parce que ta famille ne paye pas. C'est ça, une prise d'otage. Là, il s'agit simplement d'une grève.

"On nous empêche de travailler!". Non. Il n'y a pas de piquet de grève devant chaque entreprise. Personne n'est empêché de travailler. Simplement il faut nous démerder tous seuls pour nous déplacer, sans les cheminot-e-s et les traminot-e-s. Au passage, la situation illustre l'absurdité totale de l'aménagement du territoire qui consiste à loger les travailleurs et travailleuses à l'est de Paris et à placer leurs entreprises à l'ouest. Si habitation et travail étaient plus harmonieusement organisés, les transports ne poseraient pas tant de problème.

"Supprimer les régimes spéciaux, c'est une question d'équité". Non. C'est une question de dumping social. L'équité, ce n'est pas aligner sur le pire régime, mais sur ce qu'on peut faire de meilleur pour le plus grand nombre. Et l'équité n'est pas non plus à géométrie variable. Si la préoccupation réelle du gouvernement Sarkozy était l'équité, il instaurerait un salaire unique. Puisque tou-te-s les travailleurs/euses sont sensés cotiser le même temps pour leur retraite, pourquoi donc ont-ils et elles des salaires différents?! Voilà pour le coup qui est bien inéquitable! Allez, hop, tout le monde aligné sur le salaire moyen (1903 euros par mois en 2005), y compris le président de la République qui vient de se tripler son salaire pour gagner 10 fois ce salaire moyen!

"La mondialisation oblige à supprimer les régimes spéciaux". Non. Ceux et celles qui pensent ça sont donc prêt-e-s immédiatement à toucher un salaire chinois ou indien, puisqu'"avec la mondialisation on n'a pas le choix"? Bonne nouvelle pour leurs collègues qui vont pouvoir se partager la différence! La mondialisation n'est qu'un prétexte pour cacher des choix purement idéologiques.

"Avec l'allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps". Non. La productivité augmente plus vite que l'espérance de vie. Donc la richesse existe pour financer largement cet allongement de l'espérance de vie. Simplement il y a un choix politique idéologique: laisser les capitalistes, les actionnaires, les possédants, accaparer cette richesse supplémentaire au lieu de la distribuer à ceux et celles qui ont contribué à la produire.

"C'était une promesse de campagne, être contre est anti-démocratique". Non. La démocratie, ce n'est pas tout est à prendre ou à laisser. La démocratie, c'est l'élaboration collective du fonctionnement de la société. Il n'y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d'une lubie d'un seul homme. La démocratie, ce n'est pas un chèque en blanc.

"L'opinion publique est contre cette grève, les sondages le prouvent". Non. Un sondage n'a jamais rien prouvé. Tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandons si vous pensez normal de travailler plus pour gagner moins. 99% de Non! Donc 99% de gens contre la contre-réforme des retraites de Sarkozy.

Alors les anti-grévistes, vos gueules! Arrêtez vos arguments de pilier de comptoir sans logique. Faites-vous greffer des neurones! Et soutenez plutôt ceux et celles qui sont en train de se battre pour le droit à la retraite de tous et toutes.

Car il faut être soit complètement stupide, soit totalement malhonnête pour imaginer que le gouvernement Sarkozy s'arrêtera aux régimes spéciaux. C'est l'ensemble du régime de retraite par répartition qu'il veut détruire pour faire plaisir aux actionnaires des assurances privées. Dès qu'il en aura fini avec les régimes spéciaux, c'est le régime général qui passera à la moulinette de l'allongement de la durée de cotisation (encore!) et de la réduction des pensions (encore et toujours!). Alors bien sûr que c'est chiant, crevant, exaspérant de devoir se débrouiller sans les transports en commun pour se déplacer. Mais les responsables, ce sont les saboteurs des retraites: Sarkozy, Fillon et Bertrand.

Battons-nous maintenant si nous ne voulons pas bosser jusqu'à ce que mort s'en suive!

Grève : la pensée de droite au piquet

Vous avez raté le "traîtement médiatique" des grèves des cheminots et des blocages étudiants ? Pauvre de vous ! Quel spectacle... Le journaliste s'est lâché, il s'est offert un véritable défonçage gore des "privilégiés" qui font la grève, il a explosé tous les records de violence et a enfin pu lapider médiatiquement les "preneurs d'otage", et putain ça lui a fait du bien !

Lâchage intégral, donc, pour les journaleux ; lynchage intégral pour les grévistes, par conséquent : Jean-Pierre Pernaud, Jean-Marc Morandini, Jean-Pierre Elkabbach (cliquez, cliquez ! Découvrez le beau visage de la France journalistique qui travaille)... Sans parler de la présentatrice de LCI (où tous les "télés(p)ectateurs" interrogés bourrinaient la gueule de Maryse Dumas (CGT) et encensaient "l'équité de la réforme", promue par Jacques Marseille, l'ancien tiers-mondiste devenu sarko-historien de la fin de l'Histoire néolibérale).

Même Christine Bravo, brave chroniqueuse insignifiante sur France 2, hurlait à la représentante des étudiants "Mais est-ce que c'est DEMOCRATIQUE d'empêcher les gens qui veulent bosser de bosser ?". Réponse timide de la jeune vierge : "C'est un faux débat...". Hurlement de Bravo : "Mais REPONDS-MOI, est-ce que c'est DEMOCRATIQUE ?". Bafouillements, évidemment.

Nous, à Sabotage, on aurait suggeré cette réponse : "Non, c'est pas démocratique. La logique de mouvement social n'est pas une logique de démocratie participative. C'est une logique de rapport de force. Point barre." De quoi assécher le gosier furibard de l'intellectuelle Christine Bravo...

N'oublions pas non plus le héraut masqué des luttes néolibérales : Jean-Michel Aphatie. Un pinochetiste échevelé derrière une bouille de méridional débonnaire... L'analyse d'Aphatie, très souvent, consiste en un culturalisme français, sur le mode "En France on est comme ça", "Nous sommes le pays de la grève et des conflits", "Cocorico, nous nous prenons pour les maîtres du monde", etc. Une sorte de raillerie permanente contre les "prétentions françaises", la "culture française" antimondialiste et soviétisante.

Cet idéologème culturaliste, essentiellement fallacieux (postuler une "culture française" de la grève et du conflit revient à essentialiser, voire à génétiser des comportements socialement construits, à unifier sous la férule d'un signifiant-maître des multitudes de comportements éclatés et différenciés, etc., etc.) a une origine bien précise. La sociologie libérale française des années 1980, en la personne de Michel Crozier.

Lisons ensemble les joyeux titres de la bibliographie de Crozier : "Le Phénomène bureaucratique, Paris, Le Seuil, 1963" ; "La Société bloquée, Paris, Le Seuil, 1971" ; "On ne change pas la société par décret, Paris, Fayard, 1979", etc., le reste est à l'avenant. L'idée de Crozier : il y a une "culture française", essentiellement bureaucratique, qui bloque la société. "En France", les choses se passent par le conflit, c'est une spécificité, c'est dans nos gènes.

Aphatie ne fait que reprendre cette vision vieillotte et sociologiquement disqualifiée, sans s'en rendre compte, bien évidemment - inculture oblige.

Or, l'image de la France comme ultime Corée du Nord au coeur de l'Europe, comme pays de la Grève et du conflit social, comme bastion des syndicats staliniens paralysants s'effrite un peu plus : "Le mythe d'un pays gréviste" est totalement déconstruit dans cet article de Libération (source). Et avec ce texte, c'est tout un pan mobilisateur de la pensée de droite qui s'effondre...

"La France serait une nation «grévicultrice» : le pays du «droit de paralyser» (le Figaro, 17 février 2004), qui préfère la «guerre sociale aux compromis» (le Monde, 26 mai 2003) et souffre d’une «forme d’infirmité que ne partagent pas nos voisins européens» (Christine Ockrent, les Grands Patrons, 1998) car «nul autre pays occidental ne se comporte ainsi» (l’Express, 5 juin 2003). Un bref rappel de la réalité historique et statistique de ce phénomène n’est donc pas sans intérêt.

Premier élément du mythe, la France serait un pays de grévistes. Le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève était de 4 millions en 1976, 3,5 millions en 1984, 2,1 millions en 1988, 900 000 en 2000, 1,2 million en 2005. En dehors de pics spécifiques (1982, 1995, 2001), l’ampleur et la fréquence des mouvements sociaux ne cessent de diminuer alors même que la population active ne cesse d’augmenter. La fonction publique se substitue par ailleurs progressivement aux salariés privés dans le cadre des conflits sociaux. En 1982, 2,3 millions de journées grevées étaient comptabilisées dans le secteur privé, pour 200 000 seulement dans le secteur public. En 2005, 224 000 dans le privé pour 1 million dans le public. La part du public dans les mouvements sociaux est passée de 3 % dans les années 70 à 30 % à la fin des années 80 puis à 60 % à compter du milieu des années 90.

[...] Dans le secteur privé, les 224 000 journées de grève en 2005 représentent, à l’aune d’une population active de 16 millions de salariés, 0,01 journée par salarié et par an. Sur une carrière professionnelle de quarante années, un salarié français fera donc grève moins d’une demi-journée, un fonctionnaire moins de quatre jours. Des chiffres à comparer avec les trente-trois millions de journées non travaillées pour cause de maladie en 2005. La grève apparaît cent quarante-sept fois moins pénalisante pour notre économie que les arrêts maladies. La réalité est donc fort éloignée des phénomènes massifs souvent évoqués.

Second élément du mythe, la France recourrait davantage à la grève que ses voisins. Sur la période 1970-1990, la France est onzième sur les dix-huit pays les plus industrialisés en termes de journées non travaillées pour fait de grève. Avec 0,15 journée grevée par salarié et par an, elle est 7,6 fois moins conflictuelle que l’Italie (première), 3,2 fois moins que le Royaume-Uni (septième), 1,6 fois moins que les Etats-Unis (huitième). Sur la période récente (1990-2005), la France demeure onzième sur dix-huit, avec une conflictualité qui s’est effondrée (0,03 journée de grève par salarié et par an) et demeure toujours inférieure à la moyenne (0,04 journée grevée). Les modèles nordiques – réputés en France pour la qualité du dialogue social qui y régnerait – se situent en tête du classement : le Danemark est premier, la Norvège quatrième et la Finlande septième. Ainsi la «flexsécurité», tant vantée par les dirigeants français, semble caractérisée par un niveau de conflictualité nettement plus important. Un paradoxe qui ne semble pas intéresser les défenseurs de son introduction progressive dans notre pays. La France, en dessous de la moyenne des pays industrialisés, n’est certainement pas le berceau de la «gréviculture» décriée par nos médias et nombre de nos politiques.

Troisième élément du mythe, les grèves françaises se caractériseraient par des journées nationales destinées à paralyser l’activité économique. Sur la période 1970-1990, les conflits localisés représentaient 51,2 % des journées non travaillées pour fait de grève, loin devant les 34,9 % de conflits généralisés (propres à une profession) et les 13,9 % de journées nationales d’action. Sur la période plus récente (1990-2005), les conflits localisés représentent 85 % des grèves, pour 14 % de conflits généralisés et seulement 1 % de journées nationales ! La France est treizième sur dix-huit en termes de mobilisation des grévistes. Que pouvons-nous en conclure ? Pays le plus faiblement syndicalisé de l’Union européenne, marqué par un taux de chômage élevé et une hostilité croissante des médias à l’égard des mouvements sociaux, la France n’est pas un pays de grévistes. [...]"

Ce texte qui délabre violemment les impensés droitiers est signé François Doutriaux, enseignant en droit privé. Il est sacré Saboteur du jour. Les hystéries et lynchages médiatiques et droitiers contre les grèves sont tout simplement une façon de construire (et de fantasmer) un prétendu soviétisme français pour mieux pouvoir équarrir l'Etat social. C'est le même procédé qui est à l'origine de bien des fabulations droitières : le fantôme de la dette publique, ou encore le mythe du trou de la sécu. Autant d'idées-forces, fausses, qui structurent la pensée de droite et l'autorisent aujourd'hui à concentrer tous les pouvoirs...

On aurait pu penser que le rôle des journalistes serait, précisément, de déminer ces préjugés et ces mensonges. Las, ils s'en donnent à coeur joie pour les renforcer et les sédimenter comme autant de manifestations d'un "bon sens" populaire.

Saboter ces mythes, voilà notre viatique... Et en attendant, grève illimitée !

La légitimité, on s'en fout



C'était beau ! Une meute d'une centaine de CRS dressés pour mordre formés à obéir se sont lâchés ce matin sur les étudiants en grève de Paris X, à Nanterre. Visiblement émus, les hommes en bleu n'ont pas manqué de tabasser les bloqueurs et bloqueuses, leur faisant ingurgiter leurs grosses semelles ainsi que force gaz lacrymogégène. Car malgré l'apparence pacifique des jeunes, les CRS n'ont pas longtemps été dupes : il s'agissait bel et bien de racaille ultraviolente, de chiens bolcheviks - bref, des gens très "politiques", comme dit Pécresse.

Grâce à l'intervention de ces fonctionnaires rémunérés par le contribuable, une fière minorité d'étudiants a pu faire valoir son droit inaliénable à la routine et au train-train quotidien. Un droit que le gouvernement Sarkozy est en passe de rendre opposable. Beau joueur, Sabotage va donc s'intéresser à ces drôles de zigs, les jeunes "anti-blocage", les étudiants anti-étudiants qui, tout aussi "politiques" que leurs camarades, n'en jouissent pas moins de quelques curieuses spécificités !

Ces hédonistes décomplexés ont ainsi moultement applaudi le tabassage en règle des odieux gauchistes, prouvant par là leur attachement à une certaine idée de la jeunesse. Une jeunesse inféodée à des valeurs de vieux, à une société de vieux, à un ordre tenu par des institutions et des entreprises de vieux, une jeunesse qui veut s'user au travail, une jeunesse responsabiliste, moraliste, grégaire, conservatrice, amie de la propriétéprivéed'autrui et dont les borborygmes illustrent l'existence, dans notre société, d'un droit, le droit opposable à avoir une vie de merde et à le revendiquer.

Ces zouaves qui se gargarisent de la violence policière tout en dénonçant le violent, l'insupportable "terrorisme" des bloqueurs, dénient au mouvement anti-Pécresse toute forme de "légitimité". Le procédé n'est pas nouveau ; toute tentative de mobiliser en bloquant les institutions ou moyens de production s'est depuis belle lurette heurtée à d'interminables procès en "légitimité", du Front Populaire au CPE. Car c'est qu'ils s'imaginent que le plus grand souci de nous autres trublions est de respecter une légitimité instituée par les organismes que nous comptons combattre. Etonnant !

Il faudra leur expliquer que la logique de mouvement social est une logique de désobéissance qui se contrefout de "respect" et de "légitimité", qui utilise a contrario tous les moyens - a priori non violents - pour peser et influer sur les décisions des dirigeants. C'est un peu comme si on avait demandé aux résistants pendant l'occupation de légitimer leur "terrorisme" aux yeux de Pétain. La légitimité aux yeux de Sarkozy, de la Cinquième République, du RED et du GUD, on n'y tient pas trop, et nous sommes même fiers de s'asseoir dessus.

Un autre procès récurrent consiste à présenter les bloqueurs comme d'immondes antidémocrates. Car, aux yeux innocents de ces tout-petits, la démocratie consiste à élire un grand timonier tous les cinq ans et à fermer sa gueule pieusement pendant qu'il agit librement. Notre conception à nous, Sabotage, diffère légèrement.

Comme dans tout autre système, l'ordre dans une démocratie repose sur un rapport de forces. Le fait d'élire à la majorité absolue le Président, par exemple, est une manière de dire "on est plus nombreux derrière lui, donc plus forts". La "démocratie" française est en fait le droit du plus fort car plus nombreux. Bien. Là où la grève joue un rôle intéressant, c'est lorsqu'elle déplace le rapport de forces, fonctionnant exactement sur le même principe que le scrutin. Faire valoir sa capacité à bloquer les facs ou les moyens de transports, c'est une manière de dire "vous êtes plus nombreux, on est plus motivés, donc plus forts". Les idéologues du monde tel qu'il est beuglent "mais on est plus nombreux", et ne cessent d'appeler au cassage de gueule des grévistes et autres bloqueurs, hurlant avec les loups qui président nos universités. Qu'à cela ne tienne ! Nous les attendons de pied ferme.

Là où ça devient plus problématique, c'est lorsque certains grévistes se justifient bec et ongles en se prévalant d'une illusoire "légitimité". Combien d'AG ont commencé et commencent encore par des soporifiques "nous, Assemblée Générale étudiante légitime" et nous lestent de la lourdeur éléphantesque des peine-à-jouir antiblocage ? Pourquoi perdre notre temps en pirouettes sophistes pour justifier notre action a priori ? Car il est bien évident que nous ne convaincrons jamais les neuneus pour qui le "droit à l'enseignement" consiste à avaler la loi Pécresse sans se poser de questions.

Il n'y a donc guère que les peine-à-jouir et professionnels[autoproclamés]delacontestation de l'UNEF (nous reviendrons plus en détail sur leur cas) qui aient intérêt à nous seriner avec des discours péteux et légitimistes. Oui, l'UNEF, qui négociait avec Sarkozy il y a à peine plus d'un an à l'époque du CPE. Histoire de lui servir la présidentielle sur un plateau.

Nous avons aujourd'hui une grande occasion de faire trembler les puissants, nous en priver serait criminel. Ajoutons une profession de foi saboteuse : nous soutenons sans réserve ces mouvements de grève et de blocage dans la mesure où ils ne visent pas seulement la merdique loi Pécresse, mais participent d'une jonction des luttes contre le sarkozysme qui bouffe la joie de vivre et, d'une manière plus générale, contre la petitesse collabo de la vie que d'autres, aujourd'hui disparus, ont voulu nous tracer. La lutte doit être généralisée. En avant !

Que le bordel soit

En page deux du quotidien néolibéral de droite complexée Libération figure cette phrase, qui nous a fait l'effet immédiat d'un mot d'ordre : "C'est la hantise du gouvernement : qu'un mouvement étudiant opère la jonction avec les salariés et les fonctionnaires, dont la manifestation est prévue le 20 novembre."

Délectons-nous un moment : le 13 novembre à 20 heures, c'est la guerre grève. Grève des métros, des trains, contre un régime qui fait de la casse sociale à la bombe H. Le 20 c'est la grande manif. Entre temps, si tout va bien, les facs seront bloquées et les "grèves actives" (comme celle décrétée par les géniaux étudiants de Paris 8 Saint-Denis) s'y multiplieront contre la loi "LRU" de la bourgeoise Pécresse.

On pourrait rajouter à tout ça les mouvements contre les franchises médicales, la colère des magistrats, de l'Opéra de Paris, des gardiens de prison, et même de la maison Poulaga, "déprimée" (inutile de préciser que Sabotage ne soutient pas les mouvements revendicatifs abjects de ces deux dernières catégories de créatures humaines).

Erection : si tout le pays sombrait dans le bordel ? Si Sarkozy était obligé de céder, et de s'asseoir sur ses péroraisons de roquet qui montre ses muscles ("J'céderai pas ! Jamais ! ") ? Si Fillon s'inclinait, la queue entre les jambes et la face perdue ?

Grévistes, prenez-nous en otage ! Nous le voulons ! Paralysons le pays ! Brisons la routine ! Tous-ensemble-tous-ensemble-ouais ! Jonction des luttes ! Grève générale reconductible ! Dissolution de l'UNEF (une idée encore une fois géniale des beaux subversifs de Saint-Denis) ! Que le bordel soit !

Rachidamenti

Malgré notre ferme intention de ne plus parler de Rachida Dati, dont nous sommes devenus en quelque sorte l'Observatoire Officiel, il est impossible au saboteur sachant saboter de ne pas évoquer, le sourire en coin, les derniers chambardements du rachidadaïsme contemporain. Ainsi, après notre déconstruction du système des peines plancher, preuve d'une incompétence sidérante ; après notre décryptage du lamentable projet carcéral de Rachida, place à l'actualité, la vraie, la brute, la brutale : il est aujourd'hui avéré que la chienne de Garde des Sceaux a bel et bien triché pour son entrée à l'ENM, et qu'elle exerce en plus des pressions sur les organes de presse qui le soulignent. Une paille !

Dans la droite lignée du Reichskanzler (dont tout le monde connaît les frasques avec Match, le JDD, le Monde, TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et, dans un autre registre, le Figaro), Rachida a jeté son dévolu cette semaine sur l'Express et Le Canard Enchaîné. Le premier, qui avait révélé le pot aux roses, a carrément reçu un déluge d'appels de la part des membres du cabinet de la fébrile Dati (qui, pourtant, n'a "rien à se reprocher"). Le compte-rendu, édifiant, est disponible sur le blog du pourtant très sarkozyste Christophe Barbier. Le Canard Enchaîné, dans son édition d'hier, reproduit le "CV" de la menteuse, qui porte cette anodine mention : "MBA du groupe HEC - Ancienne élève de l'ISA". Le tour est joué : le "MBA" est bien mentionné. Quel talent ! Dans le même ordre d'idée, pourquoi ne pas spécifier "ancienne lectrice de Zola", "ex-fan d'Yvette Horner" ou encore "née le jour anniversaire de l'invention des allumettes à friction" (véridique) ? Là encore, Rachida vocifère auprès de la rédaction pendant toute la semaine, confondant sans doute volaille et valetaille. Echec.

Avec la subtilité rhétorique qu'on lui connaît, l'intéressée se livre courageusement à un chantage au racisme des plus délectables : "Si vous continuez, je dis à tout le monde que vous êtes un journal raciste !", hurle-t-elle aussi bien à l'Express qu'au volatile. Christophe Barbier et le Professeur Canardeau en ont les fesses qui claquent !

Rachida en arrive donc au point de non-retour, celui où Franz-Olivier Giesbert, patron d'un "journal [proto-]raciste", précisément, prend sa défense. Oui, Franz-Olivier Giesbert, machiste assumé, grand successeur s'il en est de Claude Imbert dans l'islamophobie décomplexée et "sans tabous" s'est pris d'une affection tout à fait désintéressée pour la jugesse ; on sent le sourire coquin latent lorsqu'il écrit qu'"évidemment, Rachida Dati est d'origine immigrée, comme on dit. Pour être précis, algéro-marocaine. En plus de ça, circonstance aggravante, c'est une femme. Inutile de vous faire une dessin". Nous tenons donc la preuve que Rachida n'a pas pu tricher. Une louche de vague gauchisme giesbertien pour mieux faire passer la duperie, et c'est reparti pour les expulsions d'enfants !

D'autant qu'on peut aussi dire qu'en choisissant comme figure de proue des immigrés au gouvernement une hystérique doublée d'une incompétente, triplée d'une menteuse, d'une tricheuse, d'une grugeuse, d'une filoue, Sarkozy alimente le racisme le plus viscéral de son éléctorat désormais majoritaire, aka celui de Le Pen. Mais ces interrogations ne semblent pas effleurer la belle aux bajoues de bouledogue, dont les éructations ne sont pas prêtes de cesser.

Perplexitude : soit Rachida ["elle est appelée par son prénom"] est vraiment conne, soit elle méconnaît gravement le fonctionnement du champ journalistique. Un journaleux, même de droite, ne supporte évidemment pas que le pouvoir fasse pression de façon tout à fait explicite et revendiquée pour qu'il supprime un article. Être larbins du pouvoir, on est rarement contre, mais il faut quand même donner le change au lectorat...

Suite de votre feuilleton : quelle sera la prochaine énormité de la mère Dati ? Quel nouveau mensonge ? Osera-t-elle affirmer que Fillon n'a pas de moumoute ? Que MAM existe ? Que Sarko n'est pas un nain ?