Observatoire de la barbarie judiciaire

Sabotage est heureux d'inaugurer aujourd'hui une nouvelle rubrique, intitulée "Observatoire de la barbarie judiciaire" (OBAJ).
"PARIS - Un homme condamné pour viols sur sa fille à 12 ans de réclusion criminelle en 2001 s'est vu refuser lundi la révision de son procès, bien que sa victime présumée dise avoir menti et soit déclarée médicalement vierge."
La victime est-elle encore une victime "présumée", en tant que l'auteur "présumé" de l'infraction a été condamné, et est donc réputé coupable ? Stupidité cosmique de la "justice".

"La commission de révision des condamnations pénales juge que la rétractation de Virginie Madeira, aujourd'hui âgée de 23 ans, n'est pas probante. Elle estime par ailleurs que les expertises ne permettent pas de conclure sur l'existence d'abus sexuels."

On ne peut pas conclure sur l'existence ou non d'abus sexuels, donc on refuse la rétractation de la "victime". C'est sans doute le principe judiciaire de "bénéfice du doute qui profite à l'accusé". L'accusé a bien profité : 6 ans en taule.

"Ces deux points ne constituent donc pas "un élément nouveau de nature à jeter un doute sur la culpabilité du condamné", conclut la commission dans son arrêt.

La révision d'une condamnation criminelle définitive n'a été prononcée que six fois en France, la dernière en date au bénéfice de Patrick Dils. Condamné à perpétuité en 1989 pour un double meurtre, il a été rejugé et acquitté en 2002.

Antonio Madeira, entrepreneur en bâtiment de 55 ans, avait été arrêté en 1999 après les déclarations de sa fille, alors âgée de 14 ans, devant une camarade de classe. Elle disait avoir été victime d'abus sexuels répétés de la part de son père. Virginie Madeira a publié en 2006 un livre intitulé "J'ai menti" où elle disait s'être enfermée dans un mensonge.

Son père, qui a bénéficié d'une libération conditionnelle après six ans de prison, avait saisi la commission, placée auprès de la Cour de cassation, pour obtenir un nouveau procès et une forme de "réhabilitation" judiciaire.

Les magistrats la refusent, même si une expertise médicale qu'ils ont demandée lors de leur contre-enquête conclut que l'hymen de la jeune femme est toujours intact.

Ces travaux ne permettent pas d'écarter l'existence de certains types d'abus sexuels dans l'enfance de la jeune fille, estiment les juges, qui ont suivi l'avis du parquet général.

Ils disent, par ailleurs, que l'examen du dossier permet de conclure qu'elle avait conscience dès le début de l'implication de ses déclarations, qu'elle a montré de la peur en 1999 et 2000 quand son père a été laissé ou remis en liberté."

Il a visiblement échappé aux magistrats que le fait que "la victime" a peur n'a que fort peu de rapport avec la culpabilité de "l'auteur". Quiconque fait jeter un innocent en prison pendant 6 ans a la trouille de celui-ci quand il sort. Faisons une comparaison légère : en 1945, les nazis en fuite pétochaient à l'idée de se faire rattraper par les soviétiques. Cela fait-il du charmant Heydrich une petite victime ?

"Les juges soulignent que jusqu'à son livre, elle a constamment réitéré ses accusations d'inceste, devant le juge des enfants, les éducateurs ou les assistantes maternelles." (source)

"L'auteur" nie, "la victime" nie, tout le monde nie, les juges foutent en taule : splendeur de la "justice". La parole de la victime est sacralisée tant qu'elle est accusatrice ; si d'aventure elle ne l'est plus, alors elle perd tout crédit aux yeux des magistrats.

La justice fabrique des "violés" à leur corps défendant : c'est elle qui viole, à la fois la victime, et à la fois le coupable (par le charmant supplice de la prison).

1 commentaire:

vlg a dit…

Nan mais tu comprend, par définition un juge c'est comme le pape infaillible.