Au Figaro, la loi du talion règne

CSP aime beaucoup faire une chose : citer les commentaires de lecteurs qui ornent les articles de nos brillants journaleux. Il faut avouer que c'est un sport passionnant.

Nous mêmes, nous faisons ce petit jeu depuis quelques temps, et nous sommes frappés d'une chose : la violence des commentateurs du Figaro.fr. Pour bien s'en rendre compte, il faut lire tous les comptes-rendus de faits divers (agressions, violences, meurtres). Et sous ces comptes-rendus distanciés, l’ahurissant lamento des lecteurs du Figaro, qui réclament systématiquement la fin de l’indulgence et de la « culture de l’excuse », la pendaison, le rétablissement de la torture, etc.

Si les commentateurs du Figaro étaient magistrats, il y aurait une charrette de cinquante condamnés à mort quotidiens. Et autant d’incarcérés à vie. Leur soif de répression s’accompagne d’un regret de ce temps-jadis où les méchants étaient tués, mis au bagne, où les jeunes étaient bien éduqués, et où on ne trouvait pas des excuses systématiques, dans le contexte social, à la criminalité.

Pas étonnant que les lecteurs d’un journal de droite soient de droite, pourra-t-on rétorquer. Ce qui frappe, ce qui fout la trouille pour être plus précis, c’est le nombre de revanchards, l’interminable litanie des appels au meurtre, et la redondance mécanique, à chaque fais-divers, de ce type de réactions.

Actualité de la barbarie, en somme.

1 commentaire:

Tronk a dit…

Et les commentateurs de Libé? L'ami CSP les cite souvent et ils ne proposent pas moins de charrettes.
Je précise que je ne lis ni l'un ni l'autre régulièrement, Libé parfois, le Fig le jeudi pour le supplément littéraire qui, on aura beau dire, est le meilleur de la presse française.