Anti-grévistes, vos gueules

Cet excellent manifeste, ravageur et catastrophique pour le discours médiatique et politique dominant, a été exhumé par le Kamarad Vive le Goulag sur ce blog d'Alternative Libertaire. Un joyau, une merveille, un tas de merde délicatement déposé sur le crâne de Christine Bravo et sur tous les acolytes du système, en passant par le pouvoir médiatique, France Sphincter et Rance Culture en tête.


Anti-grévistes, vos gueules

La grève des transports pour la défense des retraites donne l'occasion à la droite de vomir sa bile haineuse. Micros et caméras pataugent dans la fange des inepties des anti-grévistes. Il faut répondre aux pires de ces délires.

"C'est une prise d'otages!". Non. Une prise d'otage, c'est si on t'enferme dans une cave, menotté au mur, cagoulé, et que régulièrement on vient te foutre un pistolet sur la nuque en te menaçant de te buter parce que ta famille ne paye pas. C'est ça, une prise d'otage. Là, il s'agit simplement d'une grève.

"On nous empêche de travailler!". Non. Il n'y a pas de piquet de grève devant chaque entreprise. Personne n'est empêché de travailler. Simplement il faut nous démerder tous seuls pour nous déplacer, sans les cheminot-e-s et les traminot-e-s. Au passage, la situation illustre l'absurdité totale de l'aménagement du territoire qui consiste à loger les travailleurs et travailleuses à l'est de Paris et à placer leurs entreprises à l'ouest. Si habitation et travail étaient plus harmonieusement organisés, les transports ne poseraient pas tant de problème.

"Supprimer les régimes spéciaux, c'est une question d'équité". Non. C'est une question de dumping social. L'équité, ce n'est pas aligner sur le pire régime, mais sur ce qu'on peut faire de meilleur pour le plus grand nombre. Et l'équité n'est pas non plus à géométrie variable. Si la préoccupation réelle du gouvernement Sarkozy était l'équité, il instaurerait un salaire unique. Puisque tou-te-s les travailleurs/euses sont sensés cotiser le même temps pour leur retraite, pourquoi donc ont-ils et elles des salaires différents?! Voilà pour le coup qui est bien inéquitable! Allez, hop, tout le monde aligné sur le salaire moyen (1903 euros par mois en 2005), y compris le président de la République qui vient de se tripler son salaire pour gagner 10 fois ce salaire moyen!

"La mondialisation oblige à supprimer les régimes spéciaux". Non. Ceux et celles qui pensent ça sont donc prêt-e-s immédiatement à toucher un salaire chinois ou indien, puisqu'"avec la mondialisation on n'a pas le choix"? Bonne nouvelle pour leurs collègues qui vont pouvoir se partager la différence! La mondialisation n'est qu'un prétexte pour cacher des choix purement idéologiques.

"Avec l'allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps". Non. La productivité augmente plus vite que l'espérance de vie. Donc la richesse existe pour financer largement cet allongement de l'espérance de vie. Simplement il y a un choix politique idéologique: laisser les capitalistes, les actionnaires, les possédants, accaparer cette richesse supplémentaire au lieu de la distribuer à ceux et celles qui ont contribué à la produire.

"C'était une promesse de campagne, être contre est anti-démocratique". Non. La démocratie, ce n'est pas tout est à prendre ou à laisser. La démocratie, c'est l'élaboration collective du fonctionnement de la société. Il n'y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d'une lubie d'un seul homme. La démocratie, ce n'est pas un chèque en blanc.

"L'opinion publique est contre cette grève, les sondages le prouvent". Non. Un sondage n'a jamais rien prouvé. Tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandons si vous pensez normal de travailler plus pour gagner moins. 99% de Non! Donc 99% de gens contre la contre-réforme des retraites de Sarkozy.

Alors les anti-grévistes, vos gueules! Arrêtez vos arguments de pilier de comptoir sans logique. Faites-vous greffer des neurones! Et soutenez plutôt ceux et celles qui sont en train de se battre pour le droit à la retraite de tous et toutes.

Car il faut être soit complètement stupide, soit totalement malhonnête pour imaginer que le gouvernement Sarkozy s'arrêtera aux régimes spéciaux. C'est l'ensemble du régime de retraite par répartition qu'il veut détruire pour faire plaisir aux actionnaires des assurances privées. Dès qu'il en aura fini avec les régimes spéciaux, c'est le régime général qui passera à la moulinette de l'allongement de la durée de cotisation (encore!) et de la réduction des pensions (encore et toujours!). Alors bien sûr que c'est chiant, crevant, exaspérant de devoir se débrouiller sans les transports en commun pour se déplacer. Mais les responsables, ce sont les saboteurs des retraites: Sarkozy, Fillon et Bertrand.

Battons-nous maintenant si nous ne voulons pas bosser jusqu'à ce que mort s'en suive!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Un peu dommage de caricaturer la pensée des autres en les traitant de débiles sans neurone, non?
ça fait pas avancer le débat...
Les transports sont ce qu'ils sont, inutiles de parler d'aménagement du territoire à réenvisager. Peut-être, mais en attendant votre réforme subtile des façons de vivre en Ile de France, les employés n'y peuvent rien : ils sont donc bel et bien coincés. Le reste, c'est de l'enrobage!
Je suis d'accord pour dire que les médias en font un peu beaucoup sur "l'usager en colère" (je suis curieux de savoir combien de journalistes de TF1 prennent régulièrement le métro), masi d'un autre côté, il est un peu facile de taper sur ceux qui "galèrent", dans le sens littéral du terme.
Surtout que le nombre de trains ou de rames qui roulent n'ets absolument pas proportionnel au nombre de grévistes...
Quant à votre idée de compenser l'allongement de la durée de vie par l'augmentation de la productivité, ça me laisse sans voix. Vous tirez ça d'où? C'est purement et simplement n'importe quoi. De plus en plus de gens sont à la retraite et il y a de moins en moins d'actifs, et vous voudriez que tout le monde parte à 50 ans? Les Bisounours c'est un dessin animé, hein.

Anonyme a dit…

"Impossible de continuer encore longtemps comme ça , nous devons travailler plus longtemps sinon plus de retraite!: augmentation de la durée de la vie et, donc, du nombre de retraités et du nombre d'années pendant lesquelles il faudra leur verser une pension…" nous répète-t-on sous couvert de rapports, d'études, de sondages et autres prédictions alarmistes accompagnés de chiffres dit scientifiques.
C’est faux!
Il y a de l’argent en France, non?
En fait, c’est le principe même d'une retraite par répartition et de la solidarité intergénérationnelle qui sont remis en cause!Certainement pour privilégier le système d'assurance privée basé sur la capitalisation… et les Talibans du capitalisme disent qu’il ne peut en être autrement!
Il nous faudrait travailler plus longtemps pour percevoir des pensions moindres qu'aujourd'hui ou aléatoires?
La vieillesse doit-elle s'appréhender sur le mode du chacun pour soi?
Remettons en cause l’idée que la retraite doit être obligatoirement liée au travail productif(passé, présent, futur)!


Abaissement de l'âge du départ à la retraite (50 ans serait un bon chiffre^^)! Le même âge de départ à la retraite pour tous! Une même pension de retraite dont le montant serait suffisant pour pouvoir vivre décemment!
(voilà!)

vlg a dit…

L'argument fallacieux de l'allongement de la durée de vie qui rendrait impossible le système de retraites par répartition et nécessaire l'allongement de la durée de cotisation pouvait aussi s'appliquer en 1950. À l'époque, il y avait très peu de vieux. Qu'aurait le Merdef si on lui avait dit que les cotisations retraites allaient passer de ~0% du salaire à ~12% en l'an 2000 à cause du vieillissemtnde la population ? Et pourtant ça s'est fait sans problème. Ce qui prouve que cet argument ne vaut rien.
Il suffit de continuer à cotiser plus ; comme on produit plus, c'est pas un problème. C'est uniquement une affaire de choix.

Anonyme a dit…

"Il n'y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d'une lubie d'un seul homme. La démocratie, ce n'est pas un chèque en blanc."

Non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
C'est même un peu dangereux de faire croire que c'est une simple lubie de Sarko qui est à l'origine de ces réformes.
C'est au contraire une volonté politique consciente et calculée, qui n'est pas celle de Sarko, mais celle de toute la droite.
C'est pas en mettant la réforme des retraites sur un coup de folie qu'on fera prendre aux gens une conscience de classe.

(je suis méchant là-dessus, mais c'est parce que tout le reste est bien, or qui aime bien châtie bien, dit-on, donc voilà).

Didier Goux a dit…

Bon, comme l'excellent M. Chafouin a fait justice de vos petites sottises, inutile que j'en remette une couche, on va dire...

Jilian Essandre a dit…

Je suis complètement d'accord, cette crise met en relief la déplorable organisation spatiale française. C'est vrai, c'est comme pour la grève de la SNCF : si Perpignan et Cherbourg étaient à côté de Paris, ça causerait pas tant de problèmes.

Sabotage a dit…

Jordi :

"Non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
C'est même un peu dangereux de faire croire que c'est une simple lubie de Sarko qui est à l'origine de ces réformes.
C'est au contraire une volonté politique consciente et calculée, qui n'est pas celle de Sarko, mais celle de toute la droite.
C'est pas en mettant la réforme des retraites sur un coup de folie qu'on fera prendre aux gens une conscience de classe."

Là dessus nous te suivons.

DJ dingo a dit…

Remarque
"C'était une promesse de campagne, être contre est anti-démocratique"
Vrai, faut quand même avouer qu'en dehors de l'autogestion, la question démocratique se conclue d'un non ou d'un oui hypocrite...

D'ailleurs, la lutte des classes est antidémocratique par nature. Donc, le gouvernement français, en tant qu'il est la legislation d'un lobby patronal n'est non plus pas démocratique.