C'est un adversaire par trop évident pour la joyeuse équipe de morbides saboteurs que nous sommes. Mais nos cibles sont diversifiées, et, similaires à Ségolène Royal, "nous ne nous interdisons rien". Et surtout pas de nous intéresser à une personne très spéciale, dont on pourrait dire, pour schématiser, qu'elle est une catholique aux "valeurs" ultraconservatrices, doublée d'une nationaliste proche du FN, triplée d'une engagée associative dans une "ligue de vertu" (pour la censure de la pornographie, scènes obscènes et autres messages "blasphématoires"). Jeanne Smits (ici, une trucculente vidéo dont elle est l'héroïne).
Jeanne Smits, un prénom "terroir français" et un patronyme néerlandais (et oui, les Pays-Bas, le pays de la tolérance radicale, de la permissivité la plus poussée, bref, l'une des civilisations les plus raffinées d'Occident). Mais cet article ne sera pas une vulgaire dénonciation, totalement stérile, des combats de Jeanne Smits. Il s'agit plutôt, pour nous, de rentrer dans la "profondeur" du discours de cette joyeuse drille pour en déterminer les impensés, les stéréotypes structurants, et déconstruire la rhétorique de ce néo-catholicisme communautariste pré-raciste.
Parcourir le blog de Jeanne Smits, sorte de longue litanie délirante et robotique où les dénonciations contre l'avortement dans tel pays succèdent aux acclamations de la lutte anti-avortement qui progresse dans tel autre pays, fournit un renseignement précieux. A l'évidence, les deux concepts majeurs sur lesquels se fonde toute l'idéologie de Smits sont ceux de "culture de vie" et de "culture de mort". Articulés à l'infini, ad nauseam, c'est tel evêque qui se voit félicité pour avoir défendu la "culture de vie", tel procès étant intenté parce que "l'art contemporain est un vecteur important de la culture de mort" (ici).
Le sous-titre du "blog de Jeanne Smits" ? "Nouvelles internationales de la culture de vie et de la culture de mort". C'est exactement le même principe que les news de Têtu, sauf que là ce n'est pas la persécution des gays ou les mariages de lesbiennes qui sont repertoriés, mais les "blasphèmes" et autres scandaleuses légalisations de l'avortement ou de la contraception (ou du mariage gay, justement).
L'important, donc, c'est la "vie". Il y a aussi en exergue cette citation de Joseph Ratzinger, l'ex-Hitlerjugend : "On ne peut penser qu'une société puisse combattre efficacement le crime quand elle le légalise elle-même dans le cadre de la vie naissante". On le comprend, le combat de cette néo-inquisitrice, c'est avant tout l'avortement, c'est-à-dire la "culture de mort".
Jeanne Smits est également vice-présidente de l'AGRIF, association réputée proche du FN, dont l'intitulé exact est : "Alliance Générale Contre le Racisme et Pour le Respect de l'Identité Française et Chrétienne" (que le dernier ferme la porte). Et le "respect" de l'identité française et chrétienne, ils veulent le faire régner au bazooka judiciaire. Chrétiens peut-être, mais chrétiens à peu près aussi ouverts et pacifiques qu'une meute de dogues allemands.
Rien ne serait plus inutile que de geindre que les combats de cette bonne femme sont autant de combats racistes, rétrogrades, réactionnaires, puants, etc. Ce type de dénonciation diamètrale de l'extrême-droite par d'insolents libertaires ne servira qu'à relégitimer les positions politiques de chacun. Ainsi, face à des petits monstres dans notre genre qui encensent la "culture de mort" qu'est la contraception, l'avortement, la vie libre et libérée, la profusion jouissive des sexualités et des expérimentations ; Jeanne Smits et sa clique ne pourront que dire : "vous voyez, vous encensez la culture de mort !". Ce faisant, nous ne serions que plus méprisants pour leur manichéisme de pissotière de collège, "vie", "mort", et leur radicalisme nauséabond. Ainsi, chaque dénonciation renforcera Jeanne Smits dans la detestation de ses dénonciateurs, et les dénonciateurs dans la détestation de Jeanne Smits. Au lieu de faire naître, entre nous, un chemin d'amour... Quel dommage !
Contentons-nous de remarquer que la prétendue "culture de vie", anti-avortement, anti-contraception, anti-pornographie, anti-sexe (outre le très catholique coït vaginal reproducteur) n'a finalement pas grand chose à voir avec la vie, et pourrait tout à fait accepter le titre de "culture de mort" (puisque la contraception, le sexe, la pornographie et l'avortement sont autant de dispositifs culturels joyeux servant avant tout à restreindre le mal-être des êtres humains que nous sommes).
La protection de la vie des tous petits, chez ces gens-là, ne les empêche pas d'être, par contre, de francs partisans de la peine de mort (rappellons que l'AGRIF est un satellite du FN dirigé par Bernard Antony, eurodéputé FN). Le blog de l'inénarrable Jeanne Smits comprend des liens vers des sites d'extrême droite. Vous avez-dit "culture de vie" ? Persécution des enfants sans papier, contrôles génétiques, politiques racistes : "protéger la vie", oui, mais quand elle est blanche, catholique et gauloise. Chez ces gents damoiseaux, la "culture de vie" s'accomode fort bien de tests ADN, de rafles ou d'un hyperlibéralisme sauvage à la sauce Jean-Marie Le Pen.
En revanche, horreur ! L'art contemporain, c'est la "culture de mort" ! L'épanouissement de nos corps, culture de mort ! La fin des névroses hétéropatriarcales, culture de mort ! Et surtout, ne pas "respecter" la très morbide religion catholique, culture de mort ! Satanisme ! Bouh ! Le trip de Smits, c'est de traîner la "culture de mort" devant les tribunaux : quelle belle illustration de cette "culture de vie" tant vantée... C'est vrai qu'elle a l'air de vivre une vie de folie, d'ivresse, la brûlante épicurienne, la vitaliste acharnée !
Il y a presque un ressort comique dans l'épouvante qu'éprouvent les catholiques radicaux face à la contingence de l'être. Une vie, ça ne tient qu'à un fil. Rien qu'en France, on est 700 000 à mourrir chaque année. Les fausses couches, tout le monde connaît quelqu'un à qui s'est arrivé. Bref : la vie, c'est capricieux ; et Kundera a raison de chanter "l'insoutenable légereté de l'être"... Mais ça, les cathos rachots peuvent pas le comprendre. Ce sont eux qui réfutent la très naturelle instabilité de la vie, eux qui échaffaudent une forme d'artificialisme pro-life, alors qu'ils se prétendent apôtres, par ailleurs, des pratiques "naturelles" (lire à ce sujet les diatribes anti-homosexuelles de Jeanne Smits).
C'est donc une vision ultra-restrictive de la vie qui est en jeu dans le concept de culturedevie que notre amie ressasse deux cent fois par jour. La vie ne consiste pour elle que dans la reproduction, et encore, pas dans la reproduction in vitro (voir ses diatribes contre les "bébés éprouvettes"), et dans une reproduction strictement encadrée par le mariage catholique fidèle et vertueux (pas de rapports sexuels non-reproducteurs). Pas beaucoup des bambins d'aujourd'hui trouveraient grâce aux yeux de Sainte-Jeanne Smits...
Jeanne Smits, un prénom "terroir français" et un patronyme néerlandais (et oui, les Pays-Bas, le pays de la tolérance radicale, de la permissivité la plus poussée, bref, l'une des civilisations les plus raffinées d'Occident). Mais cet article ne sera pas une vulgaire dénonciation, totalement stérile, des combats de Jeanne Smits. Il s'agit plutôt, pour nous, de rentrer dans la "profondeur" du discours de cette joyeuse drille pour en déterminer les impensés, les stéréotypes structurants, et déconstruire la rhétorique de ce néo-catholicisme communautariste pré-raciste.
Parcourir le blog de Jeanne Smits, sorte de longue litanie délirante et robotique où les dénonciations contre l'avortement dans tel pays succèdent aux acclamations de la lutte anti-avortement qui progresse dans tel autre pays, fournit un renseignement précieux. A l'évidence, les deux concepts majeurs sur lesquels se fonde toute l'idéologie de Smits sont ceux de "culture de vie" et de "culture de mort". Articulés à l'infini, ad nauseam, c'est tel evêque qui se voit félicité pour avoir défendu la "culture de vie", tel procès étant intenté parce que "l'art contemporain est un vecteur important de la culture de mort" (ici).
Le sous-titre du "blog de Jeanne Smits" ? "Nouvelles internationales de la culture de vie et de la culture de mort". C'est exactement le même principe que les news de Têtu, sauf que là ce n'est pas la persécution des gays ou les mariages de lesbiennes qui sont repertoriés, mais les "blasphèmes" et autres scandaleuses légalisations de l'avortement ou de la contraception (ou du mariage gay, justement).
L'important, donc, c'est la "vie". Il y a aussi en exergue cette citation de Joseph Ratzinger, l'ex-Hitlerjugend : "On ne peut penser qu'une société puisse combattre efficacement le crime quand elle le légalise elle-même dans le cadre de la vie naissante". On le comprend, le combat de cette néo-inquisitrice, c'est avant tout l'avortement, c'est-à-dire la "culture de mort".
Jeanne Smits est également vice-présidente de l'AGRIF, association réputée proche du FN, dont l'intitulé exact est : "Alliance Générale Contre le Racisme et Pour le Respect de l'Identité Française et Chrétienne" (que le dernier ferme la porte). Et le "respect" de l'identité française et chrétienne, ils veulent le faire régner au bazooka judiciaire. Chrétiens peut-être, mais chrétiens à peu près aussi ouverts et pacifiques qu'une meute de dogues allemands.
Rien ne serait plus inutile que de geindre que les combats de cette bonne femme sont autant de combats racistes, rétrogrades, réactionnaires, puants, etc. Ce type de dénonciation diamètrale de l'extrême-droite par d'insolents libertaires ne servira qu'à relégitimer les positions politiques de chacun. Ainsi, face à des petits monstres dans notre genre qui encensent la "culture de mort" qu'est la contraception, l'avortement, la vie libre et libérée, la profusion jouissive des sexualités et des expérimentations ; Jeanne Smits et sa clique ne pourront que dire : "vous voyez, vous encensez la culture de mort !". Ce faisant, nous ne serions que plus méprisants pour leur manichéisme de pissotière de collège, "vie", "mort", et leur radicalisme nauséabond. Ainsi, chaque dénonciation renforcera Jeanne Smits dans la detestation de ses dénonciateurs, et les dénonciateurs dans la détestation de Jeanne Smits. Au lieu de faire naître, entre nous, un chemin d'amour... Quel dommage !
Contentons-nous de remarquer que la prétendue "culture de vie", anti-avortement, anti-contraception, anti-pornographie, anti-sexe (outre le très catholique coït vaginal reproducteur) n'a finalement pas grand chose à voir avec la vie, et pourrait tout à fait accepter le titre de "culture de mort" (puisque la contraception, le sexe, la pornographie et l'avortement sont autant de dispositifs culturels joyeux servant avant tout à restreindre le mal-être des êtres humains que nous sommes).
La protection de la vie des tous petits, chez ces gens-là, ne les empêche pas d'être, par contre, de francs partisans de la peine de mort (rappellons que l'AGRIF est un satellite du FN dirigé par Bernard Antony, eurodéputé FN). Le blog de l'inénarrable Jeanne Smits comprend des liens vers des sites d'extrême droite. Vous avez-dit "culture de vie" ? Persécution des enfants sans papier, contrôles génétiques, politiques racistes : "protéger la vie", oui, mais quand elle est blanche, catholique et gauloise. Chez ces gents damoiseaux, la "culture de vie" s'accomode fort bien de tests ADN, de rafles ou d'un hyperlibéralisme sauvage à la sauce Jean-Marie Le Pen.
En revanche, horreur ! L'art contemporain, c'est la "culture de mort" ! L'épanouissement de nos corps, culture de mort ! La fin des névroses hétéropatriarcales, culture de mort ! Et surtout, ne pas "respecter" la très morbide religion catholique, culture de mort ! Satanisme ! Bouh ! Le trip de Smits, c'est de traîner la "culture de mort" devant les tribunaux : quelle belle illustration de cette "culture de vie" tant vantée... C'est vrai qu'elle a l'air de vivre une vie de folie, d'ivresse, la brûlante épicurienne, la vitaliste acharnée !
Il y a presque un ressort comique dans l'épouvante qu'éprouvent les catholiques radicaux face à la contingence de l'être. Une vie, ça ne tient qu'à un fil. Rien qu'en France, on est 700 000 à mourrir chaque année. Les fausses couches, tout le monde connaît quelqu'un à qui s'est arrivé. Bref : la vie, c'est capricieux ; et Kundera a raison de chanter "l'insoutenable légereté de l'être"... Mais ça, les cathos rachots peuvent pas le comprendre. Ce sont eux qui réfutent la très naturelle instabilité de la vie, eux qui échaffaudent une forme d'artificialisme pro-life, alors qu'ils se prétendent apôtres, par ailleurs, des pratiques "naturelles" (lire à ce sujet les diatribes anti-homosexuelles de Jeanne Smits).
C'est donc une vision ultra-restrictive de la vie qui est en jeu dans le concept de culturedevie que notre amie ressasse deux cent fois par jour. La vie ne consiste pour elle que dans la reproduction, et encore, pas dans la reproduction in vitro (voir ses diatribes contre les "bébés éprouvettes"), et dans une reproduction strictement encadrée par le mariage catholique fidèle et vertueux (pas de rapports sexuels non-reproducteurs). Pas beaucoup des bambins d'aujourd'hui trouveraient grâce aux yeux de Sainte-Jeanne Smits...
3 commentaires:
Ah ! l'avortement comme "dispositif culturel joyeux", il fallait oser, bravo ! La fin des "névroses hétéropatriarcales", ce n'est pas mal non plus.
Dites donc, la droite a bien de la chance, d'avoir en face d'elle des gens de gauche de votre acabit : grâce à votre appui militant, elle ne devrait pas avoir trop de pein à faire réélire Nicolas Sarkozy en 2012...
Ma pauvre, pauvre quiche ; j'ai bien peur que Sarkozy soit tout à fait pro-avortement et qu'il conchie la "famille", lui qui baise à droite à gauche...
ALLO ?.. MON FILS ?.. NE RACCROCHE PAS … Je voulais te dire que :
Lors de mes lectures juvéniles au pensionnat des ces bons frères Dominicains, l’Iliade et l’Odyssée, mon héros n’était pas Ajax, Hector ou Achille, mais Ulysse. Je voulais tellement m’identifier à ce fier roi de la petite Ithaque qui savait allier courage et ruse, force et intelligence pour, d‘une part abattre le siège de l‘ immonde Troyes (refuge du pire des outrage : la séduction de la femme d‘autrui, Hélène) et, d‘autre part, reprendre ses droits sur son territoire et son épouse Pénélope sur des prétendants cupides.
Las ! Les dieux de la sagesse ne m’ont pas entendu. En 1968 , lors de la mise en route de la cabale lancée par les ’penseurs’ de la gauche moderne à l’encontre de la société traditionnelle française et plus particulièrement envers sa jeunesse, je n’ai pas eu le courage , contrairement à Ulysse, de demander à mes compagnons de m’attacher au mat du navire et de me boucher les oreilles avec de la cire, afin de ne pas entendre les nouvelles sirènes de la ‘modernité’ rationaliste nous louer les bienfaits du merchandising et du tout à l’égout des valeurs qui avaient permis de construire ‘notre’ France.
Les jeux du cirque ont été lancés avec une telle force et une telle détermination pas nos instances politiques dites ’populaires’ et démocratiques qu’il semblait vraiment suranné -voir même complètement réac - d’oser parler d’éducation chrétienne, d’efforts dans le travail, de respect des croyants, et de communauté spirituelle. J’ai eu peur de me faire traiter de ‘facho’ par les bien-pensants.
Après quelques décennies de déstabilisation, je commence - comme beaucoup de français - à revenir à un raisonnement plus sain des valeurs par lesquelles notre patrie a été construite, et dont tu es l‘héritier. Celle de l’effort, en premier lieu, celle de la question de ce que nous sommes sur cette terre, et celle du retour à nos sources propres..: l‘ humilité, le courage et le respect de nos valeurs chrétiennes.
Un père ne peut s’excuser auprès de ses fils, mais il peut tenter d’expliquer quelles ont été ses faiblesses devant un environnement politique et médiatique délétère et ‘imposé’ par les princes de la république via ce qu ‘ils appèlent les Média. Et il peut, et il se doit de tenter d’inverser la pente mortelle dans laquelle la classe politique de ce pays tente toujours de plonger toute une nouvelle génération.
Je ne me suis pas assez méfié des ‘Merlin l’Enchanteur’ de cette république. Celle qui, au travers d’un ministre de l’éducation nous annonçait : Il est interdit d’interdire, ou mieux, le Bac : pas de problème : on vous le promet pour tous…Et un autre, de nous annoncer : 35 heures de travail : ce sera le paradis pour les travailleurs, et une ministre nous clamer que l’avortement : c’est bien et c’est nécessaire. Que le porno est, somme toute un, amusement comme un autre, et ainsi de suite….. Ce n’est pas que j’y croyais vraiment, mais, l’ambiance aidant, j’ai lâchement fermé les yeux et bouché mes oreilles.
Mon directeur de conscience m’avait dit : il n’y a rien de ce qu tu as défait que tu ne sauras reconstruire avec l‘ aide de Dieu, si tu le veux.. Aujourd’hui, je le veux, pour toi et pour tes compagnons de cette France du Devoir. Je vais utiliser les dernières années qu’ Il voudra bien m’accorder pour t’aider à lutter contre ces sirènes du malheur et de la destruction de notre navire :
- ces lobbies que dénonçait dernièrement Raymond. Barre avant de mourir
- ces multinationales cosmopolites qui n’ont ni Dieu ni maître sauf celui du Pognon Roi
- ces philosophes autoproclamés qui promettent des horizons radieux dans le stupre et le matérialisme
- ces politiciens qui ont oublié q’un peuple, c’est d’abord une communauté de valeurs et de principes
- ces cosmopolites qui prennent la France pour un laboratoire ethnologique et/ou ethnique
- ces présentateurs de télés et autre média qui flattent les bas instincts pour justifier leurs émoluments
- ces évêques qui confondent diocèses et expérimentations sociales et confessionnelles
Toutes ces sirènes doivent être traînées aux gémonies. Nous allons y travailler dorénavant. Toi et moi, mon fils, et pour que ton fils puisse vivre et grandir sur une terre chrétienne : La France..
Chris du Fier Nov. 2007
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