Rachidamenti

Malgré notre ferme intention de ne plus parler de Rachida Dati, dont nous sommes devenus en quelque sorte l'Observatoire Officiel, il est impossible au saboteur sachant saboter de ne pas évoquer, le sourire en coin, les derniers chambardements du rachidadaïsme contemporain. Ainsi, après notre déconstruction du système des peines plancher, preuve d'une incompétence sidérante ; après notre décryptage du lamentable projet carcéral de Rachida, place à l'actualité, la vraie, la brute, la brutale : il est aujourd'hui avéré que la chienne de Garde des Sceaux a bel et bien triché pour son entrée à l'ENM, et qu'elle exerce en plus des pressions sur les organes de presse qui le soulignent. Une paille !

Dans la droite lignée du Reichskanzler (dont tout le monde connaît les frasques avec Match, le JDD, le Monde, TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et, dans un autre registre, le Figaro), Rachida a jeté son dévolu cette semaine sur l'Express et Le Canard Enchaîné. Le premier, qui avait révélé le pot aux roses, a carrément reçu un déluge d'appels de la part des membres du cabinet de la fébrile Dati (qui, pourtant, n'a "rien à se reprocher"). Le compte-rendu, édifiant, est disponible sur le blog du pourtant très sarkozyste Christophe Barbier. Le Canard Enchaîné, dans son édition d'hier, reproduit le "CV" de la menteuse, qui porte cette anodine mention : "MBA du groupe HEC - Ancienne élève de l'ISA". Le tour est joué : le "MBA" est bien mentionné. Quel talent ! Dans le même ordre d'idée, pourquoi ne pas spécifier "ancienne lectrice de Zola", "ex-fan d'Yvette Horner" ou encore "née le jour anniversaire de l'invention des allumettes à friction" (véridique) ? Là encore, Rachida vocifère auprès de la rédaction pendant toute la semaine, confondant sans doute volaille et valetaille. Echec.

Avec la subtilité rhétorique qu'on lui connaît, l'intéressée se livre courageusement à un chantage au racisme des plus délectables : "Si vous continuez, je dis à tout le monde que vous êtes un journal raciste !", hurle-t-elle aussi bien à l'Express qu'au volatile. Christophe Barbier et le Professeur Canardeau en ont les fesses qui claquent !

Rachida en arrive donc au point de non-retour, celui où Franz-Olivier Giesbert, patron d'un "journal [proto-]raciste", précisément, prend sa défense. Oui, Franz-Olivier Giesbert, machiste assumé, grand successeur s'il en est de Claude Imbert dans l'islamophobie décomplexée et "sans tabous" s'est pris d'une affection tout à fait désintéressée pour la jugesse ; on sent le sourire coquin latent lorsqu'il écrit qu'"évidemment, Rachida Dati est d'origine immigrée, comme on dit. Pour être précis, algéro-marocaine. En plus de ça, circonstance aggravante, c'est une femme. Inutile de vous faire une dessin". Nous tenons donc la preuve que Rachida n'a pas pu tricher. Une louche de vague gauchisme giesbertien pour mieux faire passer la duperie, et c'est reparti pour les expulsions d'enfants !

D'autant qu'on peut aussi dire qu'en choisissant comme figure de proue des immigrés au gouvernement une hystérique doublée d'une incompétente, triplée d'une menteuse, d'une tricheuse, d'une grugeuse, d'une filoue, Sarkozy alimente le racisme le plus viscéral de son éléctorat désormais majoritaire, aka celui de Le Pen. Mais ces interrogations ne semblent pas effleurer la belle aux bajoues de bouledogue, dont les éructations ne sont pas prêtes de cesser.

Perplexitude : soit Rachida ["elle est appelée par son prénom"] est vraiment conne, soit elle méconnaît gravement le fonctionnement du champ journalistique. Un journaleux, même de droite, ne supporte évidemment pas que le pouvoir fasse pression de façon tout à fait explicite et revendiquée pour qu'il supprime un article. Être larbins du pouvoir, on est rarement contre, mais il faut quand même donner le change au lectorat...

Suite de votre feuilleton : quelle sera la prochaine énormité de la mère Dati ? Quel nouveau mensonge ? Osera-t-elle affirmer que Fillon n'a pas de moumoute ? Que MAM existe ? Que Sarko n'est pas un nain ?

5 commentaires:

Didier Goux a dit…

C'est très amusant, ce phénomène : plus les gens de gauche et de droite en viennent à penser exactement la même chose sur à peu près tous les sujets importants, et plus ils se haïssent, au point d'en perdre tout sens de la mesure, toute intelligence critique et, pour finir, toute efficacité dans leurs éructations.

L'affrontement sans merci des doubles : voilà qui doit, sinon faire plaisir, du moins procurer quelques satisfactions intellectuelles à René Girard...

Anonyme a dit…

J'aurai tant voulu que cette photo ne soit pas un fake !!!! Photo originale ici : http://olivier92.blog.fr/2007/10/28/petite_taille~3209385

Quel dommage :-(

Site très interresant, percutant, très bien écrit...félicitations !

Capucine a dit…

J'aurai tant voulu que cette photo ne soit pas un fake !!!! Photo originale ici : http://olivier92.blog.fr/2007/10/28/petite_taille~3209385

Quel dommage :-(

Site très interresant, percutant, très bien écrit...félicitations !

Anonyme a dit…

R.D. vit avec M Proglio, président d'une société du CAC40 une entreprise dont l'ancien PDG siégeait au comité central du RPR… alors...

"Rachida Dati n'a pas été choisie pour sa compétence, selon Philippe Bilger !
- "Rachida Dati "n'a pas été choisie par le président pour sa compétence", a estimé jeudi l'avocat général de la Cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, sur le forum du Nouvelobs.com. ajoutant avoir "découvert sur le tard que profondément Nicolas Sarkozy n'aimait pas la magistrature".
- A la question de savoir si Rachida Dati avait assez d'expérience pour gérer le ministère de la Justice, le magistrat répond: "Je dirais que non, mais elle n'a pas été choisie par le président pour sa compétence. C'est une femme, un symbole et le chouchou du couple présidentiel."
- "J'ai découvert sur le tard que profondément Nicolas Sarkozy n'aimait pas la magistrature et qu'il a promu une femme dont l'ambition n'est pas de complaire à l'institution dont elle a la charge mais, peut-être, de favoriser les seuls desseins judiciaires du président", ajoute Philippe Bilger, auteur de plusieurs livres, se disant "frappé" que Nicolas Sarkozy n'ait "jamais eu le moindre mot de respect pour notre administration capitale pour la démocratie".
- Philippe Bilger se dit convaincu que "la justice politico-médiatique (...) est indépendante" en France. Il n'exclut pas cependant que "le couple Dati/Sarkozy n'a pas parfois des fourmis dans la tête qui pourrait le conduire à rêver d'une justice plus soumise".
- Revenant sur les récentes déclarations de sa ministre, qui a affirmé être "le chef des procureurs", Philippe Bilger estime que "Rachida Dati exerce, c'est clair, l'autorité politique sur le parquet, mais cela ne veut pas dire que littéralement, dans les pratiques quotidiennes, elle soit le chef des procureurs".
- S'il considère devoir appliquer les lois votées, il "ne tolérera pas qu'en amont, elle vienne se pencher sur (s)on épaule pour (lui) dire ce qu'(il) doi(t) requérir".
- "En aval, je ne verrais aucun inconvénient à expliquer le sens de mes réquisitions si par accident elles n'avaient pas été comprises", précise le magistrat.
- Expliquant qu'il ne connaissait pas personnellement Mme Dati, M. Bilger dit espérer "qu'elle est autre chose que l'ombre suiveuse de Nicolas Sarkozy".
- Le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier, n'a pas souhaité faire de commentaires sur les propos de Philippe Bilger."
-trouvé en balade blogesque-
(Robert Labalance. http://www.jdb-brennus.com/)
voilà...

Anonyme a dit…

Et c'est pas fini : bientôt la franchise sur l'aide jurictionnelle ...

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-978999,0.html

:o)

Cat